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Le journalisme européen récompensé par le Prix Louise Weiss

Comme chaque année depuis 2005, la section française de l’Association des journalistes européens (AJE) remet ce lundi le Prix Louise Weiss aux heureux lauréats de cette édition 2012. Décerné avec le soutien actif du Ministère délégué aux Affaires Européennes, il a pour objectif d’encourager à un traitement plus systématique, plus pédagogique et plus original des sujets européens par la presse française, les journalistes s’y intéressant restant des “pionniers” comme nous l’explique Véronique Auger de France 3, présidente du jury.

Un prix visant à réduire la “fracture européenne”

Qui était Louise Weiss ?

Journaliste, écrivaine et féministe française, Louise Weiss fonde en 1918 la revue de politique française et internationale ‘L’Europe Nouvelle’ qu’elle dirigera jusqu’en 1934. Dans sa revue, la journaliste soutient les voies nouvelles explorées pour réconcilier les pays européens et empêcher une nouvelle guerre : la coopération entre les Etats par l’intermédiaire de la Société des Nations, le rapprochement franco-allemand, le désarmement et les projets d’Union européenne

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Le Prix Louise Weiss, qui récompense des journalistes travaillant sur l’Europe, a été créé en 2005 “à un moment” , nous explique Véronique Auger, “où la presse parlait très peu d’Europe. Non seulement elle ne parlait pas de l’aspect institutionnel, alors que 80% des lois françaises sont aujourd’hui ‘télécommandées’ par des décisions prises en commun à Bruxelles, mais elle ne parlait pas non plus des autres pays d’Europe” .

L’objectif, poursuit la présentatrice d’Avenue d’Europe sur France 3 et présidente du jury de ce prix, était donc “de valoriser des articles qui informaient sur ce qui se passait en Europe avec, en toile de fond, le fait que nous soyons interconnectés : ce qui se déroule à Bruxelles a des répercussions sur les pays européens et en particulier sur les Français” . En sept ans les choses ont pourtant changé, la crise mettant l’Europe au coeur des préoccupations et donc en Une de nos journaux. “Depuis la création du prix les choses ont totalement changé. Au départ nous avions un mal fou à trouver des candidats au prix, aujourd’hui nous recevons de très nombreuses propositions, et d’excellente qualité” reconnaît Véronique Auger.

Mais pour la journaliste, si “la crise a été, bien sûr, un élément moteur” il y a eu également “une prise de conscience d’un certain nombre de journalistes, doublé d’un rajeunissement des journalistes qui sont de plus en plus bilingues, qui ont beaucoup voyagé et sont donc très conscients de l’importance des autres pays européens. Et il y a eu de plus un travail de la Commission européenne et du Parlement européen pour mieux communiquer. Les institutions ont réalisé qu’elles ne devaient pas communiquer uniquement auprès des 2000 ou 3000 correspondants qui sont à Bruxelles mais aussi auprès des spécialistes des différents sujets basés dans les capitales. Un gros travail a été fait sur ce point. Avant quand j’allais aux points presse de la Commission, sur des sujets qui pourtant concernent tout le monde, comme le règlement REACH, la pollution … il n’y avait personne. Aujourd’hui la salle est pleine à craquer !”

Pour autant, le Prix Louise Weiss, qui a récompensé en 2006 l’un des membres actuels de son jury et une figure du journalisme européen, Jean Quatremer, n’a pas perdu de son utilité, les rédactions s’intéressant à l’Europe restant des “pionnières” .

Les lauréats 2012 révélateurs de l’Europe d’aujourd’hui

Un prix, trois catégories

Ils ne sont pas trois mais quatre lauréats à se partager cette année les 4 000 euros du Prix Louise Weiss

Catégorie Décryptage : Edouard Perrin, pour son sujet “Paradis fiscaux : les petits secrets des grandes entreprises” - Premières Lignes production, diffusé sur France2

Catégorie Reportage : Laurent Geslin et Mehdi Chebana pour leur sujet “La valse européenne des médecins” dans le Monde Diplomatique

Catégorie Jeunes : Gwendoline Debono, pour son sujet sur l’Aube dorée en Grèce, diffusé sur RTL

Gwendoline Debono, Edouard Perrin, Laurent Geslin et Mehdi Chebana (voir encadré) : voici les noms des quatre lauréats de cette édition 2012. Des journalistes récompensés pour leur travail sur l’Europe, un travail qui selon les critères du jury doit faire preuve d’originalité. “Nous sommes très exigeants car nous voulons que le label Prix Louise Weiss soit un label de qualité, notamment sur le plan éthique” explique Véronique Auger. “Les candidats retenus ne présentent pas une image positive de l’Europe mais c’est son vrai visage aujourd’hui” poursuit-elle.

Ainsi, elle précise que le sujet sur les médecins roumains a été sélectionné car “beaucoup de journalistes ont parlé des médecins roumains qui viennent travailler en France mais ce qui nous a intéressé dans cet article c’est qu’il y avait trois points qui mis ensemble montaient une réalité incroyable : pour palier à l’absence de médecins français dans les campagnes la France, on fait appel à des médecins roumains, vidant par la même occasion les hôpitaux et campagnes roumains de leurs meilleurs éléments, et, en France, beaucoup d’étudiants n’arrivant pas à passer le ‘barrage’ du concours de l’université de médecine française vont faire leurs études en Roumanie !”

De même, “le documentaire d’Edouard Perrin sur les paradis fiscaux montre également ces interconnexions, complémentarités et paradoxes en Europe. Dans la zone euro il y a des moyens de faire évader fiscalement de l’argent. Jamais la zone euro ne fonctionnera si ça continue” . Enfin, conclut Mme Auger “le reportage sur l’aube dorée de RTL reflète une réalité qui concerne également les Français” , mais ce travail n’est pas un énième reportage sur la Grèce, il fait preuve d’originalité.

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Le Prix Louise Weiss

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