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Le développement au centre des préoccupations européennes et françaises

Dans la perspective de la présidence française du G20 et du G8, Andris Piebalgs, commissaire au développement et Henri de Raincourt, ministre français chargé de la Coopération, se sont rencontrés lundi 17 janvier à Paris. Lors d’un entretien puis d’une conférence de presse, les deux responsables politiques ont évoqué les défis de la politique de développement de l’Union européenne et de la France.

Entretien entre Andris Piebalgs et Henri de Raincourt : l’Afrique au centre des discussions

Les deux hommes politiques ont rendu public le contenu de leur entretien précédant la conférence de presse. Parmi les thèmes abordés figuraient le G20 et le G8 à venir ainsi que leurs articulations avec la présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne.

Des discussions ont eu également lieu au sujet des financements innovants. En accord avec les nouvelles problématiques de développement, il faut des innovations en matière de financement pour gagner la bataille du développement dans les pays du Sud.

La situation du Sahel a aussi été évoquée. L’UE va bientôt publier un document qui précisera sa stratégie pour contrer le terrorisme. Enfin, de nombreux sujets relatifs à l’Afrique ont fait l’objet de discussions, à l’instar de la Guinée en relation avec la récente élection du Président de la République guinéenne, Alpha Condé.

Les positions de la Commission européenne

Lors de la conférence de Presse, Andris Pielbags s’est déclaré tout à fait en accord avec les priorités de l’UE et du gouvernement français en matière de développement. Il a tenu tout d’abord à rappeler le sort tragique des deux français exécutés à la frontière du Niger et du Mali, et a souligné la corrélation entre développement et réduction de la pauvreté, elle même demeurant selon lui le terreau du terrorisme. Il a également insisté pour l’établissement d’un lien entre stratégie de sécurité et développement.

A ce titre, le commissaire a déclaré suivre tout particulièrement les préparations prochaines des perspectives financières de l’UE, surtout concernant l’aide au développement, soulignant que l’UE en est le premier contributeur mondial. L’Afrique reste enfin pour lui au centre de la politique de développement européenne, ce qui nécessite davantage d’intervention. “Notre réussite en Afrique, c’est notre réussite pour l’aide au développement” a t-il conclu.

Le Sahel préoccupe le gouvernement français et l’Union européenne

Le ministre chargé de la Coopération, Henri de Raincourt a ensuite répondu aux questions des journalistes présents dans la salle. A propos de l’éventuelle levée des sanctions contre le Niger, le ministre a répondu que les évènements tragiques vont forcer l’UE à se positionner plus clairement au Sahel. Par rapport aux sanctions, la Commission va publier un document à la fin du mois de janvier, dans lequel des sanctions sont prévues à l’encontre du Sahel. Le ministre français précise que la position française sur ce sujet est en faveur de la levée des sanctions.

Santions de l’UE à l’encontre du Niger

Dans l’accord de Cotonou, l’article 69 stipule que si un pays se comporte de manière anti-démocratique, s’il bâillonne les droits humains, une clause de non exécution est mise en place. Cela signifie que les engagements financiers engagés sont stoppés. C’est ce qui s’est passé à la fin de l’année 2009 vis-à-vis du Niger en raison d’une dérive autoritaire du pouvoir.

D’autres journalistes demandent des exemples concrets du supposé lien entre sécurité et développement au Sahel. A cela, le ministre argumente que sur un territoire donné, “s’il n’y pas de développement cela favorise l’émergence de mouvements qui prônent l’usage de la violence. Il faut donc mener une politique de développement ambitieuse, et adaptée à la réalité du terrain si on veut avoir des effets positifs” .

Mais pour ce faire, seront élaborées des politiques de développement qui correspondront aux priorités des pays concernés. “Il n’y a pas de modèle tout fait et applicable partout” précise le ministre chargé de la coopération. Par exemple, en Guinée Conakry Alpha Condé vient de s’installer au pouvoir, et le gouvernement guinéen devra expliquer à l’UE et à la France sa vision du développement.

Enfin, le ministre chargé de la Coopération précise qu’en matière de gouvernance des Etats, l’UE a connu quelques succès en termes de coopération judiciaire, au niveau des politiques de sécurité, de coopération militaire, deux domaines ayant bénéficié d’une aide de 100 millions de la part de la France.

Sources :

Conférence de Presse, Ministère de la Coopération : lundi 17 Janvier

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