Dans l’Union européenne, les conditions financières d’accès à l’enseignement supérieur sont loin d’être égales, tout comme les aides accordées aux étudiants, sur critères sociaux ou sur le mérite. C’est ce qui ressort d’une étude menée par le réseau Euryidice dont le but est d’informer sur les systèmes d’éducation en Europe. Les données font état de situations très variables en fonction des pays.
A l’instar de la Suède, l’Autriche et la Finlande, certains permettent à tous de poursuivre des études en n’exigeant aucun frais de scolarité et en versant aux étudiants des bourses pouvant s’élever à plus de 10 000 euros par an.
À l’opposé, l’Irlande affiche des frais d’inscription parmi les plus élevés en moyenne. Chaque étudiant - à l’exception des boursiers - est tenu de payer une “contribution” fixe aux études de 3 000 euros par an en 1er cycle. Celle-ci grimpe à 4 000 euros en 2e cycle et jusqu’à 30 000 euros pour certains établissements. Les non-ressortissants de l’UE, de l’Espace économique européen, de Suisse ou du Royaume-Uni doivent quant à eux s’acquitter des frais complets d’inscription pouvant grimper jusqu’à 45 000 euros. Le soutien financier maximum varie également fortement, de 305 euros à près de 6 000 euros, auxquels peuvent s’ajouter 2 000 euros de bourse fondée sur le mérite.
Certains pays ont des frais d’inscription très faibles mais ne versent que des aides limitées à leurs étudiants. C’est par exemple le cas de la République tchèque, où l’université ne coûte que 34 euros par an en 1er et 2e cycles. En revanche, les bourses sur critères sociaux ne sont que de 1 393 euros par an et ne sont perçues que par un nombre réduit d’étudiants (environ 1 %).
Son voisin, la Slovaquie pratique également des frais d’inscription faibles (100 euros) mais les aides accordées sont plus généreuses. 1 150 euros en moyenne et jusqu’à 3 600 euros permettant de participer au coût du logement, par exemple.
A Chypre, les étudiants locaux (et ceux issus de l’Union européenne) ne paient pas de frais de scolarité pendant leur premier cycle d’études. En revanche, les frais sont importants pour les études de deuxième cycle, entre 5 125 et 10 250 euros par année universitaire.
La France et la Belgique (francophone) pratiquent quant à elles des frais peu élevés (262 euros et 836 euros en 1er cycle) et accordent des bourses similaires, autour de 5 700 euros maximum par an. L’Allemagne est en tête du classement européen en termes d’aides versées aux étudiants. Alors que les frais d’inscriptions sont quasi-inexistants (certains Länder demandent de faibles frais administratifs), les bourses sur critères sociaux peuvent atteindre 10 332 euros par an et jusqu’à 13 932 euros pour le mérite.
Des montants qui varient également en fonction de l’avancement dans les études (voir le tableau complet ci-dessous) et qui révèlent donc d’importantes inégalités, persistantes en Europe, dans l’accès aux hautes études.
Tableau complet des frais d’inscriptions maximum en 1er et 2e cycles et des montants maximum des bourses sur critères sociaux et au mérite, en euros, pour l’année universitaire 2020-2021
Frais d’inscription maxi. en 1er cycle (en euros) | Frais d’inscription maxi. en 2e cycle (en euros) | Montant maxi. des bourses sur critères sociaux (en euros) | Montant maxi. des bourses au mérite (en euros) | |
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Allemagne | 75 | 75 | 10 332 | 13 932 |
Autriche | 0 | 0 | 10 092 | 1 500 |
Belgique (francophone) | 836 | 836 | 4 966 | 0 |
Belgique (flamande) | 947 | 947 | 5 781 | 0 |
Belgique (germanophone) | 470 | 0 | 2 710 | 0 |
Bulgarie | 869 | 977 | 767 | 767 |
Chypre | 0 | 10 250 | 3 420 | 4 000 |
Croatie | 66 | 66 | 1 435 | 1 435 |
Danemark | 0 | 0 | 10 064 | 0 |
Espagne | 2 011 | 2 680 | 6 914 | 0 |
Estonie | 0 | 0 | 2 200 | 3 000 |
Finlande | 0 | 0 | 3 033 | 0 |
France | 262 | 335 | 5 679 | 900 |
Grèce | 0 | 7 500 | 3 420 | 0 |
Hongrie | 13 514 | 8 165 | 3 358 | 9 218 |
Irlande | 45 000 | 34 000 | 5 915 | 2 000 |
Italie | 2 721 | 2 906 | 5 175 | 0 |
Lettonie | 7 770 | 9 550 | 0 | 996 |
Lituanie | 15 234 | 16 517 | 3 042 | 3 728 |
Luxembourg | 800 | 24 000 | 7 046 | 0 |
Malte | 0 | 14 500 | 3 937 | 0 |
Pays-Bas | 2 143 | 2 143 | 4 838 | 0 |
Pologne | 57 | 57 | 1 521 | 1 298 |
Portugal | 697 | 697 | 5 524 | 3 175 |
République tchèque | 34 | 34 | 1 393 | 420 |
Roumanie | 7 139 | 16 845 | 1 488 | 2 232 |
Slovaquie | 100 | 100 | 3 600 | 507 |
Slovénie | 36 | 36 | 4 428 | 3 312 |
Suède | 0 | 0 | 4 811 | 0 |
Eurydice
Eurydice couvre 40 systèmes éducatifs dans les 37 pays qui participent à ce programme de l’Union européenne (les 27 États membres de l’UE, ainsi que l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, l’Islande, le Liechtenstein, la Macédoine, le Monténégro, la Norvège, la Serbie, la Suisse et la Turquie).
Le réseau fournit une information spécifique relative aux systèmes éducatifs nationaux, soit en anglais, soit dans la langue du pays. L’information est fournie par l’unité nationale d’Eurydice qui travaille avec le ministère de l’Education concerné et des experts nationaux.