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Le Comité économique et social européen entame son nouveau mandat

Du 27 au 29 octobre 2020, le Comité économique et social européen (CESE) a tenu sa session plénière constitutive. Les 329 membres entament un mandat de 5 ans, qui les conduira jusqu’en 2025. A cette occasion, retour sur les accomplissements de l’institution ces cinq dernières années, ainsi que sur les priorités à venir.

Le 28 octobre 2020, l'Autrichienne Christa Schweng, du groupe des travailleurs, a été élue présidente du CESE
Le 28 octobre 2020, l’Autrichienne Christa Schweng, du groupe des travailleurs, a été élue présidente du CESE - Crédits : Comité économique et social européen

Le CESE a entamé, virtuellement, son mandat 2020-2025. Compte tenu de la situation sanitaire actuelle, la majorité des 329 membres se sont réunis, à distance, pour la session plénière constitutive, qui s’est tenue du 27 au 29 octobre. A cette occasion, ils ont élu une nouvelle présidente ainsi que deux vice-présidents, chargés respectivement de la communication et du budget, pour un mandat limité à deux ans et demi. La fonction de président échoit tour à tour aux membres des trois groupes constituant le CESE (employeurs, travailleurs et “diversité Europe”). Arrivé au terme de ses fonctions au mois de septembre, l’Italien Luca Jahier a laissé sa place à la candidate issue du groupe des employeurs, l’Autrichienne Christa Schweng.

Répartis en trois groupes, ils sont 137 conseillers, soit plus de 40 % à découvrir leurs nouvelles fonctions au sein de l’assemblée. Du côté des français, près des deux tiers des 24 membres sont renouvelés. Les femmes représentent un tiers de l’effectif total du CESE, une part en augmentation par rapport aux deux précédents mandats, mais qui cache d’importantes disparités. Si l’Estonie, la République tchèque et la Croatie seront représentées à deux tiers ou plus par des femmes, les délégations portugaise (12 membres) et chypriote (6 membres) seront quant à elles intégralement masculines.

Environnement, relations internationales et dialogue citoyen au bilan du mandat 2015-2020

L’organe consultatif a fêté son soixantième anniversaire en 2018 et a poursuivi sa mission de se faire la voix de la société civile organisée en Europe. L’institution, qui peut être saisie par le Conseil de l’UE, le Parlement européen ou la Commission, dispose également d’une capacité d’initiative, à savoir émettre un avis sans consultation préalable par une institution européenne. Une possibilité de plus en plus usée par l’institution. 21 % des textes produits par le CESE ont en effet été des avis d’initiative ou des rapports d’information ces dernières années.

La précédente session plénière, tenue au mois de septembre, a vu le président du CESE, l’Italien Luca Jahier tenir son discours de clôture du mandant 2015-2020. A cette occasion, il est notamment revenu sur les 30 derniers mois, durant lesquels il a occupé sa fonction et appliqué son programme du nom de “rEUnaissance” .

Parmi les éléments mis en avant, le soutien apporté au Pacte vert, initiative phare de la Commission européenne pour les années 2020 à 2027. L’organe a privilégié l’approche environnementale dans une grande partie de ses textes et des débats organisés. En février 2019, les locaux du CESE avaient notamment fait le plein pour accueillir la militante écologiste suédoise Greta Thunberg.

Le mandat 2015-2020 de l’institution a été riche en initiatives. Le CESE a notamment insisté sur le dialogue social avec les voisins du Sud de l’UE, sa proactivité sur la nécessité d’un nouveau partenariat avec l’Afrique ou encore son soutien à l’adhésion de pays des Balkans occidentaux. Evoqué par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lors de son discours sur l’état de l’Union en septembre dernier, le concept d’une “Union de la santé” avait d’abord été mentionné par le CESE, comme l’a rappelé Luca Jahier.

Prendre une part active à la future Conférence sur l’avenir de l’Europe

Son implication dans le dialogue citoyen et la démocratie participative est l’un des faits d’arme du mandat du CESE, qui peut se vanter d’avoir été à l’initiative des consultations citoyennes en Europe. L’organe consultatif a en effet réuni 100 citoyens à Bruxelles, représentatifs de la diversité européenne, pour les faire travailler deux jours durant sur les questions importantes pour l’Europe. Un questionnaire qui avait servi de base aux consultations citoyennes sur l’Europe, d’avril à octobre 2018. Le CESE souhaite maintenir cette implication, en prenant part activement à la future Conférence sur l’avenir de l’Europe.

Principal mot d’ordre du désormais ex-président Luca Jahier : la culture comme principe fédérateur de l’Europe. “J’ai défendu la culture comme un puissant moteur du changement en ces temps difficiles” , avait-il déclaré lors de son discours de clôture en septembre. Un avis partagé par Thierry Libaert, membre du CESE et point de contact de la délégation française. Il estime que “pendant les deux ans et demi de son mandat, il [Luca Jahier] a réussi à ne pas dévier de son axe fort” . M. Libaert met également au crédit de l’ancien président “l’effort de se rendre dans l’ensemble des pays de l’Union afin de présenter les activités du CESE” .

La relance européenne, au cœur du programme de la nouvelle présidence

Le 28 octobre, le CESE a désigné Christa Schweng pour occuper la fonction de présidente de l’institution pour les deux ans et demi à venir. Changement de devise pour la nouvelle présidence : “rEUnaissance” laisse sa place à “Unis pour l’avenir de l’Europe” . Quant à son programme, la présidente a proposé un nouveau triptyque : “une Europe prospère sur le plan économique, une Europe socialement inclusive et une Europe durable sur le plan environnemental” .

Ce mandat sera marqué par la pandémie de Covid-19 et, c’est regrettable, par une période d’incertitudes et de difficultés économiques et sociales” , a annoncé lors de son discours inaugural, l’Autrichienne, membre du groupe des travailleurs. Présente au CESE depuis 22 ans, Mme Schweng a notamment été rapporteuse sur des dossiers concernant l’emploi, la santé et la sécurité au travail ou encore les systèmes de sécurité sociale. Des thèmes qu’elle souhaitera promouvoir, tout comme le Pacte vert. Parmi les autres priorités abordées, le CESE souhaite se montrer vigilant sur la révolution numérique et l’intelligence artificielle. Les questions migratoires et l’intégration sociale continueront également de figurer parmi les sujets d’intérêt des 329 membres.

Les membres français tournés vers la Présidence française de l’UE

Enfin, la présidente souhaite poursuivre le travail institutionnel initié par son prédécesseur. Améliorer l’image du CESE auprès du grand public et renforcer la coopération avec les autres institutions revêt une importance capitale pour Christa Schweng. Un constat que partage Thierry Libaert. Pour lui, une grande partie du travail des membres “commence après le vote d’un avis” , lorsque celui-ci doit être promu auprès du Parlement européen notamment.

Du côté des Français, les membres se sont réunis lundi 26 octobre, en amont de la plénière pour échanger sur les perspectives des prochaines années. La délégation, en grande partie renouvelée, s’est retrouvée autour de M. Libaert, qui coordonne les 24 membres et qui assure les relations avec les entités en charge des affaires européennes en France, comme la Représentation permanente, le Sénat, l’Assemblée nationale ou le Conseil économique, social et environnemental. Une réunion nécessaire pour les nouveaux membres afin de saisir les enjeux d’une institution dont certains connaissent mal le fonctionnement. “On devient efficace après une petite période de rodage” , reconnaît d’ailleurs Thierry Libaert.

En ligne de mire pour les membres tricolores, la présidence française du Conseil au premier semestre 2022, à laquelle ils souhaitent contribuer et y promouvoir la société civile organisée. Avant cela, les français et leurs homologues européens auront à cœur de jouer leur rôle dans l’organisation de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Interrogé dans le cadre d’une vidéoconférence le 9 septembre dernier, Luca Jahier déclarait : ” Les CES [nationaux] et le CESE connaissent les entreprises, les réalités sociales et sociétales. Ils sont donc pleinement légitimes à avancer des propositions pour le modèle économique, social et environnemental de demain” .

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1 commentaire

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    Bruno Mory

    Qui sont les membres de la délégation française au sein du CESE ? De quelle nature est leur origine ?