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  • Synthèse

La vie politique dans l’Union européenne

En Europe, cohabitent autant de systèmes politiques que d’Etats membres. Si des tendances et des similitudes sont naturellement partagées et qu’un socle de critères démocratiques doit être respecté par tous, les pays européens conservent ainsi une vie politique qui leur est propre.

La vie politique dans les pays de l'UE

L’Europe dans le monde

Les pays européens, à l’instar des autres Etats dits occidentaux dans le monde, sont des démocraties. Condition incontournable pour devenir membre de l’Union européenne, la démocratie suppose le respect de l’Etat de droit, qui inclut la séparation des pouvoirs, des droits de l’homme et des minorités, ainsi que l’élection des représentants du peuple au suffrage universel. Les démocraties européennes sont à cet égard comparables à celles des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie, ou encore de la Nouvelle-Zélande.

La situation en Europe

Si l’ensemble des pays européens partagent un ensemble de critères démocratiques, leurs organisations politiques varient, parfois assez largement.

Premièrement, 7 Etats membres de l’UE (Belgique, Danemark, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède) sont des monarchies parlementaires, tandis que les 21 autres sont des républiques.

Au-delà de cette différence de taille, les Vingt-Huit se distinguent également par d’importantes divergences dans la répartition des pouvoirs entre le chef de l’Etat et le chef de gouvernement. Si les monarques ne disposent plus de compétences exécutives réelles, ce n’est pas toujours le cas des présidents. Ces derniers peuvent n’avoir qu’un rôle symbolique d’incarnation de la continuité de l’Etat, comme en Allemagne, avoir certaines prérogatives constitutionnelles significatives, comme en Pologne, ou encore être le premier dépositaire des pouvoirs exécutifs, comme en France.

En outre, les systèmes électoraux ne sont également pas les mêmes d’un pays à l’autre. Le système proportionnel est le plus répandu parmi les Etats membres de l’UE. C’est le cas en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Roumanie, ou encore en Suède. Le Premier ministre est alors le plus souvent issus du parti majoritaire dans le cadre d’une coalition plus ou moins stable en fonction de la composition et du morcellement du Parlement. Dans d’autres pays, le mode de scrutin est majoritaire. C’est le cas en France et au Royaume-Uni. Ce système implique théoriquement une grande stabilité des gouvernements avec l’émergence de majorités sans nécessité de coalition. Un état de fait pas toujours respecté ces dernières années. Enfin, notons que si les élections législatives ont toujours lieu au suffrage universel direct en Europe, ce n’est pas toujours le cas s’agissant de l’élection présidentielle - la question ne se posant pas dans les monarchies. D’une manière générale, plus les pouvoirs dévolus au chef de l’Etat sont importants, plus son élection a des chances de se produire au suffrage universel direct, comme en France.

Concernant le pouvoir législatif, son organisation diffère également d’un pays européen à l’autre. Certains Etats membres ont en effet opté pour un Parlement à deux chambres, comme en Allemagne, en France, en Italie ou au Royaume-Uni, tandis que d’autres ont mis en place un Parlement monocaméral, comme en Finlande, en Grèce, ou en Hongrie. Un choix souvent (même si des exceptions existent) lié à la taille de la population. En outre, les pouvoirs réservés à la chambre haute, lorsqu’elle existe, sont systématiquement inférieurs ou égaux à ceux de la chambre basse. De fait, les chambres hautes ne sont pas toujours élues au suffrage universel direct.

S’agissant enfin de l’organisation administrative des pays européen, ici aussi, plusieurs systèmes cohabitent. En la matière, le modèle dominant est celui d’une organisation unitaire, comme en France, en Italie ou encore dans les pays baltes. Le pouvoir central dispose alors de la majorité des compétences politiques, même si d’importantes différences existent d’un pays à l’autre concernant les prérogatives conférées aux collectivités locales. Et en opposition à l’organisation unitaire du territoire existe le système fédéral, qui prévaut dans des pays comme l’Allemagne, la Belgique et l’Espagne. Dans cette configuration, les régions détiennent la plupart des pouvoirs, à l’exception du régalien (défense, affaires étrangères, justice…). Un pays comme le Royaume-Uni est à cet égard un cas particulier, l’Etat étant la conjonction de quatre nations (Angleterre, Ecosse, Irlande du Nord et Pays de Galles) qui disposent, selon le principe de la dévolution, d’importantes compétences comparables à celles des régions dans un système fédéral.

En définitive, même si des tendances et des similitudes existent, il y a, au sein de l’Union européenne, autant d’organisations politiques que d’Etats membres. Les majorités politiques sont à cet égard mouvantes sans qu’une sensibilité partisane ne soit jamais omniprésente sur le continent. Actuellement, la majorité des gouvernements vont du centre-gauche au centre-droit. Certains pays détonnent néanmoins, comme la Grèce où la gauche radicale est au pouvoir, ou encore la Hongrie et la Pologne, gouvernés par des partis de droite radicale régulièrement accusés de remettre en cause l’Etat de droit. La Commission et le Parlement européens représentent cette pluralité politique et sont traditionnellement présidés par des personnalités de la tendance majoritaire : actuellement le centre-droit.

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Débats et perspectives

La grande majorité des systèmes politiques européens, dans leur structure générale, sont stables dans le temps. Peu de changements constitutionnels significatifs sont à noter au cours des dernières années. Cela n’empêche toutefois pas les Etats de constamment réfléchir à leur organisation, notamment sur le plan électoral. En France par exemple, la remise en cause du scrutin majoritaire en introduisant une part de proportionnelle est régulièrement évoquée. En Italie également, une réforme constitutionnelle d’envergure, revoyant notamment à la baisse les pouvoirs du sénat, a été proposée en 2016 avant d’être rejetée par référendum. En outre, plusieurs pays européens sont confrontés à des crises politiques dans le cas de constitutions difficiles voire impossibles de coalitions gouvernementales. La Belgique, les Pays-Bas ou encore la Suède sont fréquemment dans cette situation. Tandis que d’autres Etats comme l’Espagne, avec l’émergence de nouvelles formations politiques remettant en cause le rapport de force bipartisan, ont également découvert ce type de blocage au cours des derniers mois.

A cela s’ajoute la poussée de partis de droite radicale dans de nombreux pays européens. La Hongrie, actuellement dirigée par Viktor Orban, et la Pologne, où Beata Szydlo est au pouvoir, sont ainsi régulièrement critiquées par les institutions européennes et certains Etats membres pour leurs politiques notamment en matière d’immigration, ainsi que leurs réformes susceptibles de limiter l’Etat de droit. Des sanctions à leur encontre sont même envisagées. Ailleurs en Europe, l’extrême droite a également réalisé des scores historiques. C’est le cas en France avec l’accession du Front national au second tour de l’élection présidentielle 2017, en Autriche où l’extrême droite a également réalisé cette “performance” en 2016, ou encore aux Pays-Bas où ce parti est arrivé deuxième lors des élections législatives 2017. Au cours des échéances électorales à venir, de nouvelles percées, voire victoires, ne sont pas à exclure, y compris à l’occasion des élections européennes 2019. En 2014, le Parlement européen avait déjà vu un nombre record de sièges remportés par les extrêmes droites européennes.

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