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La population carcérale en Europe

En 2017, les statistiques pénales annuelles du Conseil de l’Europe établissaient un bilan de la population carcérale sur le continent, au 1er septembre 2015. A cette date, un peu plus de 585 000 personnes étaient incarcérées au sein de l’UE. Après une légère augmentation entre 2008 et 2012, ce chiffre a diminué pour atteindre un niveau de 6,4% inférieur à celui de 2008. Malgré cette baisse, la surpopulation carcérale est encore d’actualité dans de nombreux pays.

De larges écarts dans la population carcérale au niveau européen

Pour comparer la population carcérale entre les pays, on utilise le taux d’incarcération, qui correspond généralement au nombre de détenus pour 100 000 habitants. La moitié des pays membres de l’UE ont un taux d’incarcération inférieur à 100. C’est aux Pays-Bas qu’on trouve la population la moins nombreuse (53 détenus pour 100 000 habitants), suivis de près par la Finlande (54,8), le Danemark (56,1) et la Suède (58,6). La France quant à elle, se situe à un taux de 98,3. Les trois Etats baltes sont ceux qui comptent le plus de détenus par habitant : la Lituanie (277,7), la Lettonie (223,4) et l’Estonie (210,3) dépassent ainsi le seuil de 200 personnes incarcérées pour 100 000 habitants.

Point commun à tous les pays : la faible proportion de femmes dans les prisons. Au sein de l’UE, elles ne constituent que 5% de la population carcérale. Dans un article consacré à l’écart entre hommes et femmes au sein des prisons, le quotidien anglais The Telegraph rapporte qu’aucune théorie expliquant cet écart ne fait pour le moment consensus. Parmi les facteurs évoqués, le quotidien avance néanmoins que la pression sociale jouerait un rôle important : les femmes seraient ainsi plus poussées à se conformer aux règles, et à se sentir plus responsables de leur famille (facteur tendant à être stabilisateur).

La surpopulation carcérale encore d’actualité dans neuf pays

En 2015, neuf pays d’Europe étaient en surpopulation carcérale, avec plus de détenus que de places disponibles. La Hongrie comptait ainsi 129,4 détenus pour 100 places, suivie par la Belgique (127) et la France (113,4). Comme le souligne l’étude du Conseil de l’Europe, il faut néanmoins rester prudent sur les comparaisons entre pays, la définition de “place disponible” n’y étant pas mesurée de la même façon.

Afin de répondre à ce problème à l’échelle européen, le Conseil de l’Europe a instauré en 1987 un Comité pour la prévention de la torture (CPT). Devenu depuis Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, il est habilité à visiter “tout lieu relevant de la juridiction d’un état partie où des personnes sont privées de leur liberté par une autorité publique” . Suite à ses visites, l’organisme a publié des recommandations pour réduire le risque de traitements dégradants au sein des prisons, visant particulièrement le surpeuplement carcéral.

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