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“La petite campagne d’Europe”

Gaëtane Ricard-Nihoul, secrétaire générale du think tank Notre Europe, constate que le calendrier européen dépend de l’issue de l’élection présidentielle française mais que l’Europe est très peu présente dans la campagne. Elle s’interroge sur la façon dont la France est passée en deux ans d’un “bouillonnement” du débat européen à ce “grand silence” . Elle accuse les responsables politiques de ne pas parvenir à animer un débat sur l’Europe en dehors des périodes électorales, lourdes de dramatisation. Parallèlement, l’élan né du “non” à la Constitution n’a pas donné naissance au mouvement alternatif tant annoncé.

Après avoir rappelé les positions sur l’Europe des candidats à l’élection présidentielle, Gaëtane Ricard-Nihoul analyse les diverses propositions des candidats concernant l’avenir du Traité constitutionnel européen. Mise à part la question épineuse de la Turquie, les positions respectives sur les politiques européennes ne sont pas fondamentalement différentes selon elle.

Nicolas Sarkozy a été le premier à donner sa position et a ainsi ouvert le jeu, mais sa proposition de traité institutionnel, ratifié par les parlements nationaux, rencontre deux écueils. Elle minimise les “difficiles compromis liant l’ensemble du texte constitutionnel” : si la partie I est adoptée seule, des Etats comme la Pologne perdront ce qu’ils avaient négocié en échange de compromis concernant les institutions. Par ailleurs, cette solution comporte “le danger de donner l’impression de court-circuiter les peuples, surtout en France où la question est très sensible.”

Quant à Ségolène Royal et François Bayrou, leur préférence pour un mode de ratification référendaire inquiète les partenaires européens de la France. De même, les propos sur la BCE et le plaidoyer pour une “Europe sociale” de Mme Royal ne sont pas vus d’un très bon œil. La proposition de M. Bayrou sur une “Europe des deux cercles” fait elle aussi naître beaucoup d’interrogations.

En conclusion, Gaëtane Ricard-Nihoul note que les médias français ne relayent pas beaucoup cette “campagne d’Europe” , et encore moins la façon dont nos voisins européens la perçoivent. Pourtant, dès son élection, le nouveau chef de l’Etat devra se positionner sur les questions européennes lors du Conseil européen de juin. Selon l’auteur, “cela lui laisse peu de temps pour transformer sa prudence en écoute et en volontarisme.”

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Gaëtane Ricard-Nihoul, “L’Europe dans les présidentielles françaises : alibi, atout ou arlésienne ?” , Notre Europe, avril 2007

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