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La panne électrique confirme “le besoin d’une politique énergétique européenne”

La panne géante, qui a affecté une partie de l’UE samedi 4 novembre 2006, confirme la nécessaire amélioration de la politique énergétique européenne.

Contexte

Environ 10 millions d’Européens se sont trouvés plongés dans le noir, dans la nuit de samedi soir, entre 22h et 23h. La panne a affecté lourdement la France mais également l’Italie et l’Espagne et dans une moindre mesure le Portugal, la Belgique les Pays-Bas, la Croatie, l’Autriche et la République tchèque.

Les origines de la panne

L’arrêt prévu de deux lignes à très haute tension dans le nord ouest de l’Allemagne par l’opérateur allemand E.ON, selon les premières enquêtes, a été à l’origine de la défaillance du réseau allemand d’électricité. Parallèlement, une chute brutale de la température a entraîné une surchauffe du réseau électrique. Cette panne a contraint EDF à se délester d’importantes quantités de courant pour rétablir l’équilibre en Allemagne tel que cela est prévu par l’accord sur l’Union de la coordination du transport d’électricité en Europe signé en 1951. Cette solidarité envers l’Allemagne a obligé EDF a procéder à des coupures ciblées en France.

Consensus sur la nécessité de perfectionner l’Europe de l’énergie

Cette panne géante met en lumière la vulnérabilité du dispositif électrique européen et elle n’est pas sans soulever de nombreuses questions sur l’insuffisance de coordination entre les réseaux de transport d’électricité des pays interconnectés. Suite à cet incident, un consensus sur la nécessité d’agir concernant l’Europe de l’énergie semble se dessiner au sein de la classe politique européenne et des acteurs économiques concernés.

“La gigantesque panne d’électricité qui a touché cinq millions de foyers en France est une bonne illustration de l’urgence qu’il y a à nous engager dans la voie de cette Europe de l’énergie” , a précisé le Premier ministre Dominique de Villepin, lors du Comite interministériel sur l’Europe du 6 novembre 2006.

Le chef du gouvernement italien Romano Prodi est allé encore plus loin en demandant une “autorité commune européenne” en matière d’énergie. “C’est absolument contradictoire d’avoir plusieurs connections européennes et de ne pas avoir une autorité unique européenne” , a-t-il affirmé.

EDF qui estime que “la crise a été bien gérée” plaide également pour “un renforcement de la coordination européenne entre gestionnaires de transport et une harmonisation des procédures dans la gestion” de ces derniers.

La réaction de la Commission européenne

La Commission européenne, qui prône depuis des années une ouverture du marché de l’électricité accompagnée d’un minimum de règles communes, pousse de nouveau les Etats membres à plus de collaboration.

Même si ces coupures, n’ont “eu lieu que sur des périodes relativement courtes, elles sont inacceptables” , a précisé Andris Piebalgs, le commissaire européen à l’Energie. Elles “confirment une nouvelle fois le besoin d’une politique énergétique européenne” , a-t-il ajouté dans un communiqué.

Bruxelles prône la création d’un groupe européen d’opérateurs qui pourrait imposer des normes techniques à tous les Etats membres pour assurer une bonne circulation de l’électricité sur les réseaux de l’UE. Ce groupe existe déjà, mais il est informel et “partage seulement des informations” , a expliqué le porte-parole de M. Piebalgs. La Commission proposera en janvier de nouvelles mesures pour renforcer la sécurité des systèmes européens de transmission d’électricité.

Sources

Site du Premier ministre français
Communiqué de la Commission européenne - Europa

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