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La Grèce se serre la ceinture et obtient l’aide de l’Europe

110 milliards. C’est, en euros, le montant de l’aide que pourra obtenir la Grèce, sous forme de prêts, au cours des trois prochaines années. Un soutien sans précédent, qui combine mécanismes européens et Fonds monétaire international, mais qui n’a pas été accordé sans contreparties. L’accord obtenu dimanche 2 mai, après des jours de négociations, a été rendu possible grâce au nouveau plan d’austérité très strict présenté par le Premier ministre grec Georges Papandréou à ses partenaires européens.

Athènes finit par obtenir l’aide de ses partenaires …

Après la Grèce … le Portugal ?

Mardi 26 avril l’agence de notation américaine Standard and Poor’s dévaluait a nouveau les notes de la Grèce, mais également du Portugal, faisaint souffler un nouveau vent de panique dans la zone euro. Si le gouvernement portugais s’escrime à répéter que la situation du pays n’a rien à voir avec celle de la Grèce, l’évènement fait à nouveau craindre une contagion de la crise grecque à l’ensemble de la zone euro. Pour la journaliste Ana Navarro Pedro “le Portugal n’est pas la Grèce, mais ses perspectives restent sombres”

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Les partenaires de la zone euro auront fini par s’accorder sur la mise en oeuvre du mécanisme d’aide en faveur de la Grèce. Trois mois, c’est le temps qu’il aura fallu à l’Eurogroupe pour parvenir au consensus.

Ce plan permettra donc à la Grèce de bénéficier, sous forme de prêts, de 110 milliards d’euros pendant trois ans, dont 80 milliards à la charge des Etats membres de l’Union européenne et 30 milliards fournis par le Fonds monétaire international (FMI).

L’Allemagne, principal frein à cette sortie de crise durant les dernières semaines, s’est finalement rangée à l’avis général et a reconnu, par la voix de sa chancelière Angela Merkel, qu’il s’agissait bien du seul moyen de redonner confiance aux marchés financiers et d’assurer ainsi la stabilité de la zone euro.

Le Conseil des ministres allemands a donc fini par adopter le projet de loi permettant de débloquer 22,4 milliards d’euros sur trois ans en faveur de la Grèce.

L’Allemagne espère ainsi stopper l’hémorragie et éviter la contagion à d’autres pays qui frôlent la zone rouge, comme le Portugal ou l’Espagne.

Mais le blocage de l’Allemagne aura tout de même eu des conséquences, dont le renforcement du plan d’austérité pour la Grèce, l’intervention du FMI, et l’alourdissement de la facture pour les Etats membres.

La France prêtera ainsi 12,9 milliards d’euros d’ici 2013 … mais devra augmenter ses prêts sur cette période pour pouvoir y parvenir, comme l’a annoncé ce jour la ministre des Finances Christine Lagarde.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro se réuniront en sommet extraordinaire le 7 mai à Bruxelles. Le but, selon Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, est de “clôturer le processus” , même si le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a précisé hier qu’il n’y aurait pas de retour en arrière sur cette décision.

Les Etats membres de la zone euro devraient mettre en oeuvre le mécanisme de prêts bilatéraux dès le 19 mai, date à laquelle la Grèce aurait pu se retrouver en défaut de paiement.

Une bouée de sauvetage qui arrive donc juste à temps, mais qui n’est cependant pas totalement gratuite.


… mais au prix d’importants sacrifices

Obtenir l’aide financière de ses partenaires européens aura un prix pour la Grèce. Et pas seulement celui des 5 % de taux d’intérêt auxquels les prêts lui sont consentis.

En effet, l’obtention d’un accord notamment de l’Allemagne sur la mise en oeuvre du mécanisme était soumise à la présentation par le gouvernement grec d’un programme strict d’ajustement de ses finances publiques.

Et le Premier ministre Georges Papandréou a annoncé la couleur dès dimanche : le pays devra faire de ‘grands sacrifices’. Il a donc présenté un nouveau plan aux ministres des Finances de la zone euro qui en ont salué l’ambition hier à Bruxelles.

Parmi les mesures annoncées : la réforme des retraites, la hausse des taxes, ou encore la baisse des salaires des fonctionnaires. Un plan qui doit permettre à la Grèce de réduire son déficit de 30 milliards d’euros en trois ans, pour le ramener en deçà de 3 % du PIB en 2014, contre près de 14 % en 2009.

Le Parlement grec doit encore entériner dès dès cette semaine l’essentiel du programme dont la mise en oeuvre sera ensuite surveillée de près par le FMI et les autorités européennes.

Les Grecs avaient déjà fait connaître leur fort mécontentement lors de la présentation des premières mesures d’austérité au début de la crise grecque. Nul doute que les rues d’Athènes devraient de nouveau se remplir rapidement.

Sources


Financial support for Greece [en] - Conseil de l’Union européenne

En savoir plus

L’Union européenne mal notée par les blogueurs sur la crise grecque - eToile

Ana Navarro Pedro : “Le Portugal n’est pas la Grèce, mais ses perspectives restent sombres” - Touteleurope.fr

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