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L’Italien David-Maria Sassoli élu président du Parlement européen

L'Italien David-Maria Sassoli élu président du Parlement européen
Le président du Parlement européen David-Maria Sassoli, le 3 juillet 2019 lors de la session plénière. Crédits : Fred Marvaux © European Union 2019 - Source : EP

Les 751 eurodéputés élus du 23 au 26 mai avaient bien siégé hier, mardi 2 juillet. Mais ce ne fut que l’ouverture formelle de la session parlementaire, passée notamment à écouter l’hymne européen, l’Ode à la joie de Beethoven (qu’une partie de l’extrême droite a d’ailleurs boudé). En effet, les tractations pour l’allocation des postes clés de l’UE jouaient les prolongations, reportant au lendemain le reste de l’ordre du jour.

En fin d’après-midi seulement, le 2 juillet, les dirigeants européens rendaient leur verdict. Avec Ursula von der Leyen (Allemagne, droite) pour la présidence de la Commission européenne, Charles Michel (Belgique, libéral) pour la présidence du Conseil européen, Christine Lagarde (France, droite) pour la présidence de la Banque centrale européenne et Josep Borrell (Espagne, gauche) pour le poste de haut représentant aux Affaires étrangères.

Accord gauche-centre-droite

Pour le Parlement, les vingt-huit chefs d’Etat et de gouvernement se sont gardés de nommer leur favori. Mais ils ont formulé une suggestion : qu’un membre du groupe des sociaux-démocrates (S&D) prenne la tête de l’institution strasbourgeoise pour la première moitié de la législature, avant qu’un conservateur ne le remplace ensuite. De fait, la gauche, deuxième famille politique européenne sur le plan numérique, est sortie relativement perdante de la première série de nominations.

Et le message a été entendu par les parlementaires européens. Au nom de leur alliance à trois, conservateurs et libéraux se sont en effet abstenus de présenter un candidat pour la présidence du Parlement européen, laissant les coudées franches aux sociaux-démocrates pour obtenir le “perchoir” . Un moyen également de s’assurer, lorsque l’hémicycle strasbourgeois devra à son tour se prononcer sur la présidence de la Commission à la mi-juillet, que les sociaux-démocrates (S&D) votent eux aussi en faveur de Mme von der Leyen.

Un temps évoqué, l’ancien Premier ministre bulgare Serguei Stanishev n’a finalement pas été retenu, au profit de l’Italien David-Maria Sassoli, vice-président sortant de l’institution et eurodéputé depuis 2009. Face à lui, mercredi 3 juillet : l’Allemande écologiste Ska Keller, l’Espagnole de gauche radicale Sira Rego et le Tchèque de droite souverainiste Jan Zahradil. Mais le scrutin n’a pas été une simple formalité. N’ayant pas recueilli la majorité des suffrages exprimés au premier tour - il en a manqué 7 à M. Sassoli - un deuxième a dû être organisé, à l’issue duquel l’Italien est cette fois parvenu à dépasser le seuil nécessaire, recueillant l’ovation d’une majorité de députés.

Journaliste florentin

Peu après 13h, le président sortant du Parlement européen Antonio Tajani a annoncé le nom de son successeur, lui offrant immédiatement son siège, avant d’être largement applaudi. Originaire de Florence, M. Sassoli (63 ans) est journaliste de métier et ancien présentateur vedette de la Rai. Elu sous les couleurs du Parti démocrate (PD) lors des élections européennes de 2009, il a dirigé la délégation du PD au Parlement européen jusqu’en 2014, avant sa réélection et sa nomination en tant que vice-président de l’institution strasbourgeoise. Au Parlement, il s’est particulièrement impliqué sur les questions de transport.

A la tête du Parlement européen, David-Maria Sassoli a assuré vouloir être le “représentant” des “différences” et de la “capacité à décider” , mais souhaite aussi “restaurer la confiance réciproque entre les citoyens et les institutions européennes” . Se plaçant “à la disposition” des élus qui, selon lui, incarnent “l’espoir et la colère” des électeurs, l’Italien entend être le “garant d’un débat ouvert, direct et pluraliste, dans le respect des opinions de chacun et des prérogatives du Parlement” .

Quelle majorité au Parlement ?

Bien qu’ils n’aient pas présenté de candidats, les députés du centre (RE) et de la droite conservatrice (PPE), qui avec les sociaux-démocrates (S&D) représentent au total 444 élus sur 751, n’ont pour autant pas tous voté pour M. Sassoli dès le premier tour. Reste donc à voir si leur alliance, déjà fragile, pourra être reconduite en vue d’obtenir des majorités dans une assemblée plus éclatée que jamais. Qu’en sera-t-il s’agissant des textes les plus sensibles, qui manquent rarement de susciter des divisions au sein même de chaque groupe ?

Ainsi les écologistes, en forte progression et qui n’ont pas participé à la répartition des “top jobs” européens, devraient eux aussi constituer une force politique majeure difficile à contourner. Une conjoncture qui pourrait influencer le programme de travail du Parlement pour les cinq années à venir. Les quatre groupes, situés au centre d’un jeu européen qui devrait continuer de mettre sur la touche les extrêmes, travaillent actuellement à l’établissement d’une feuille de route commune. Un texte dont la future présidente de la Commission, une fois élue par les députés européens, devra s’emparer pour élaborer l’agenda législatif dont elle aura l’initiative.

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