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L’Europe lance une campagne contre les violences faites aux femmes

Instaurée par l’ONU en 1999, la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes a lieu tous les 25 novembre. A cette occasion, l’Union européenne lance aujourd’hui une campagne afin de combattre les violences faites aux femmes. Beaucoup reste à faire dans ce domaine, la dernière enquête Eurobaromètre sur les violences de genre, publiée ce mois-ci, faisant état de chiffres inquiétants, notamment en ce qui concerne la perception de ce type de violences.

Logo de la campagne de l'Union européenne sur les réseaux sociaux contre les violences faites aux femmes

Des violences connues, souvent tues ou niées

Les chiffres du sondage Eurobaromètre publiés en novembre 2016 sont édifiants. 74% des sondés estiment en effet que les violences commises contre les femmes sont répandues dans leur pays. Tandis que près d’un quart des personnes interrogées (24%) connaît un proche, membre de la famille ou ami, ayant été victime de violences domestiques (hommes et femmes confondus). Ces chiffres cachent toutefois de fortes disparités entre Etats membres. Si en moyenne 70% des sondés estiment que le harcèlement sexuel est répandu dans leur pays, ils ne sont, par exemple, que 32% à le penser en Estonie contre 89% en Italie.

Les violences domestiques à l’égard des femmes sont presque unanimement considérées comme inacceptables (96%), même si 12% des personnes interrogées pensent qu’elles ne devraient pas être punies par la loi. L’enquête indique également que 15% des Européens sondés estiment que ce type de violences relève de la sphère privée et qu’il doit par conséquent être traité dans le cercle familial. Une opinion généralement plus susceptible d’être partagée en Europe orientale, précise l’étude.

Cela explique en partie que ces violences sont souvent tues. En effet, 28% des personnes ayant eu connaissance de violences domestiques n’en ont jamais parlé à personne.

Pour être dénoncée, encore faut-il que la violence soit perçue en tant que telle. Ce qui est loin d’être toujours le cas, en atteste certains chiffres, particulièrement inquiétants, de l’enquête Eurobaromètre. 27% des sondés pensent ainsi que le viol peut se justifier dans certaines circonstances (être ivre ou porter une tenue légère, par exemple). Et 11% des personnes interrogées déclarent en outre qu’avoir des relations sexuelles sans le consentement de son partenaire ne devrait pas être puni par la loi.

Là encore, les disparités sont souvent importantes entre l’est et l’ouest de l’Europe. En Lituanie, 31% des sondés estiment que le viol ne devrait pas être puni par la loi, pourcentage le plus élevé en Europe pour cette question. Une proportion s’élevant à 24% en République tchèque, 21% en Lettonie et en Slovaquie et 20% en Roumanie, contre 3% au Royaume-Uni, en Irlande, en Suède et en France. Ce clivage ouest/est n’étant par ailleurs pas systématique : 21% des Italiens interrogés ayant déclarés que le viol ne devrait pas être puni par la loi.

Autre donnée alarmante, la parole des victimes est souvent remise en cause, ces dernières étant fréquemment accusées d’avoir provoqué les violences à leur égard. 22% considèrent que les femmes exagèrent ou même inventent les accusations de viol ou de mauvais traitement, ce chiffre allant de 8% en Suède à 47% à Malte. Enfin, 17% des sondés pensent que les femmes victimes de violences les provoquent souvent. Les plus fortes proportions se trouvent encore une fois à l’est de l’UE, précise l’enquête, ce qui laisse présager d’un plus long et difficile combat contre les violences faites aux femmes dans cette partie de l’Union.

Une campagne pour lutter contre ces violences

Ce 25 novembre, la Commission européenne lance donc une campagne pour rendre la lutte contre les violences faites aux femmes plus efficace. 4 millions d’euros vont être déboursés par l’exécutif européen pour financer des actions menées par les Etats membres ainsi que la société civile et les ONG. L’objectif : la mise en relation de l’ensemble des acteurs investis dans cette cause et le renforcement de la complémentarité de leur action.

Un fonds de 6 millions d’euros vient également en outre d’être débloqué par la Commission européenne afin de supporter financièrement des projets transnationaux d’organisations issues de la société civile, dont l’objectif sera la prévention des violences faites aux femmes et le soutien des victimes.

Sur les réseaux sociaux, le message suivant est appelé à être diffusé : “Dites non ! Stop aux violences contre les femmes !” .

En appui à l’action de la Commission européenne, lors de la dernière session plénière du Parlement européen, jeudi 24 novembre, les eurodéputés ont voté avec une très large majorité (516 voix pour) une résolution visant à accélérer l’application de la Convention d’Istanbul. Ce traité du Conseil de l’Europe a pour but de contraindre les signataires à rendre la protection des victimes de violences plus efficace. Le texte les oblige également à condamner les auteurs de ces violences. Les Etats membres de l’UE ont tous signé le traité, mais seule la moitié l’a ratifié à ce jour.

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