La directive en question a pour objectif premier de simplifier l’enregistrement des substances médicinales à effet thérapeutique. C’est pourquoi le texte affirme qu’il n’est pas nécessaire de procéder aux essais cliniques et autres vérifications de sécurité du produit qu’exige la procédure d’autorisation de mise sur le marché des médicaments “classiques” . Le producteur doit cependant apporter la preuve que le médicament est utilisé depuis au moins trente ans en tant que tel, dont quinze ans au sein de l’UE.
Des limites qui peuvent se transformer en barrières pour les entreprises. La procédure d’enregistrement peut s’avérer compliquée et couteuse, au moins 60 000 euros par produit, ce qui pousse certaines structures à arrêter la fabrication. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : moins de 200 de ces médicaments traditionnels sont désormais autorisés, alors qu’il existe 1500 espèces de plantes médicinales rien que sur le territoire français. “Avec cette directive, il s’agit de mettre un coup d’arrêt au n’importe quoi” affirme l’eurodéputé belge Marc Tarabella, qui estime que le texte “garantit une sécurité aux citoyens” .
Pour tous les médicaments restés sur le carreau, la vente reste possible mais sans mention thérapeutique. Le risque pour les petites entreprises concernées est de voir leur production écartée du marché, ce que dénoncent de nombreux consommateurs : à ce jour, une pétition d’opposition à la mise en œuvre de la directive a déjà réuni 610 000 signatures.
La député européenne Michèle Rivasi va plus loin, estimant il y a “une volonté de museler le secteur des médecines alternatives ou naturelles, en particulier celles liées aux plantes. Résultat, on pose un cadre susceptible de justifier toutes les chasses aux sorcières possibles en matière de plantes” .
En savoir plus
Communiqué de presse sur la directive “Médicaments à base de plantes” - Commission européenne