Chloé Fabre, présidente des Jeunes Européens - France : ” Le combat de notre génération c’est la construction de l’Europe des citoyens !”
Pour les jeunes, l’Europe c’est la paix et bien plus que ça.
Soixante ans après la déclaration Schuman, l’Union européenne reçoit le prix Nobel de la Paix.
Pour notre génération, celle de la chute du mur et de l’adoption de l’euro, la paix est une évidence. Nous n’avons jamais connu la guerre, nous n’imaginons même pas un jour la connaître.
La paix fait partie intégrante de notre quotidien, comme l’eau courante. La paix n’est pas, pour nous, un objet de combat politique ou de débat. Ceci tient aussi à la nature de la notion de paix : alors que la guerre décrit déjà une forme d’activité, la paix est une toile de fond qui laisse la place à de nombreuses activités : le commerce, la recherche, la construction, etc.
L’Europe pour nous, c’est celle d’Erasmus. C’est le dialogue, l’échange avec un Tchèque, une Finlandaise ou un Portugais. Quand nous sommes avec des Européens, nous sommes tous jeunes, partageant le même style de vie et les mêmes préoccupations sur notre avenir professionnel.
L’Union ne peut se satisfaire d’avoir instauré la paix, elle ne peut se réduire à ce premier pas. La paix n’est qu’un préalable. Le combat de notre génération c’est la construction de l’Europe des citoyens !
Enora Palaric, membre des Jeunes Européens - France : “Les nationalismes l’emportent encore trop souvent”
L’Europe est synonyme de paix lorsqu’elle est synonyme de solidarité. La cacophonie des gouvernements lors des dernières grandes crises internationales, la reluctance de certains Etats membres à aider les Etats du sud de l’Europe au plus fort de la crise économique, ou encore l’abandon des pays frontaliers face aux flux migratoires vers l’Union européenne, nous prouvent que cette solidarité est fragile, et que les nationalismes l’emportent encore trop souvent. Pourtant, la chance que nous avons de vivre dans une Europe en paix nous donne aussi une responsabilité, celle de la préserver.”
François-Xavier HEN, membre des Jeunes Européens Professionnels Ile-de-France : “Le rêve d’une paix mondiale [est] atteignable”
L’intégration communautaire de nations d’Europe a instauré la paix perpétuelle entre elles grâce à trois mécanismes :
- La surveillance mutuelle des consommations et productions économiques de chaque membre, pour empêcher l’accumulation secrète d’arsenal militaire par l’un d’eux ; en un mot, la transparence.
- Le travail en commun systématique de tous les dirigeants, prévu par une instance autonome des membres et possible grâce à la fin d’un droit de veto national anti-démocratique ; seul moyen efficace d’apaiser des rivaux et d’instaurer entre eux la confiance.
- La création d’une instance juridique indépendante, dotée d’un pouvoir de sanction réel : la Cour de Justice, capable de trancher les conflits entre membres et par-là même remplacer des rapports de force par des relations de droit.
Il est ainsi possible que le rêve d’une paix mondiale soit atteignable d’ici plusieurs siècles, si d’autres continents suivent l’exemple européen.
Gaëlle Obadia, membre des Jeunes Européens - Lille : “Comment ne pas être en paix si l’on n’est qu’un ?”
Le terme même de “Communauté” choisi afin de nommer l’accord de 1957, pour ensuite être amplifié par celui d’ “Union” , traduit cette volonté de rassembler de façon solide et profonde des populations jusque-là éloignées pour ne former plus qu’un. Comment ne pas être en paix si l’on n’est qu’un ? Une unité s’est ainsi progressivement créée au sein de laquelle règnent la démocratie et les droits de l’Homme nécessaires à un environnement pacifique.
Certes, la voix unifiée et cohérente de l’Union tarde à se faire entendre à l’international, pour autant elle est devenue un acteur majeur auprès des Etats tiers dans le domaine de la paix. Ce, en leur diffusant ses valeurs notamment par le biais de l’aide humanitaire aux pays en développement.