Entreprise familiale fondée en 1949, le Groupe Olivier s’est implanté dans la culture des tomates, des concombres, ainsi que dans la production d’électricité. En 2012, après une carrière scientifique, Stéphane Olivier rejoint l’entreprise et décide d’utiliser une serre devenue obsolète pour diversifier la production. “J’ai, de suite, pensé aux microalgues qui vivent dans l’eau et ont besoin de lumière, de nutriments, de chaleur. Nous avons créé Olivier MicroAlgues. Et notre choix s’est porté sur la spiruline” , confie-t-il à Ouest-France.
L’entrepreneur choisit d’investir dans cette algue, considérée comme un des aliments du futur. Présente sur terre depuis 3 milliards d’années, la spiruline a été désignée “meilleur nourriture du futur” par les Nations unies et “meilleur aliment pour l’humanité au 21ème siècle” par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Faible en calories et riche en nutriments, la plante est prisée des végétariens pour son apport en protéines et des sportifs pour ses vertus antioxydantes.
Aménagement d’anciennes serres
L’idée de Stéphane Olivier est simple : transformer d’anciennes serres “devenues moins performantes” pour la culture maraîchère pour y installer une culture de spiruline “100 % naturelle et 100 % française de très haute qualité” , indique le site internet du groupe. L’objectif est de “développer une production européenne, avec une qualité de production supérieure” , explique le directeur de l’entreprise à Euractiv. Celle-ci reste pour le moment modeste : 80 % de la spiruline consommée en Europe est importée d’Asie ou des États-Unis, précise le Groupe Olivier MicroAlgues. Cependant son importation représente un cout environnemental conséquent et la qualité sanitaire du produit jusque dans l’assiette du consommateur ne peut être assurée.
La transformation de ces anciennes serres a demandé un important effort financier : “1,7 million d’euros ont été investis en 2017 pour construire 2 800 m² de bassins, des zones de laboratoire, de conditionnement et un espace technique” , note L’Hebdo de Sèvre et Maine. L’objectif de ces travaux “est d’arriver à une capacité de 4,5 tonnes. Et de 9 tonnes à terme lorsque la surface de production sera doublée” , explique Stéphane Olivier.
Un coup de pouce européen
Ces aménagements ont pu être réalisés grâce à une aide du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) à hauteur de de 150 000 euros. Cet investissement devrait permettre à l’entreprise de devenir le troisième producteur national de spiruline et de créer des emplois dans le secteur.
Le coup de pouce de l’Europe lui permet également d’innover : “grâce à ça, on a pu investir dans des technologies, dans des outils qui n’existent pas forcément aujourd’hui” , explique le directeur d’Olivier MicroAlgues. Ainsi, en plus des compléments alimentaires, le groupe travaille également avec des industriels pour développer plusieurs produits à base de spiruline, tel que le sorbet citron vert-spiruline du glacier La Fraiseraie.