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[L’Europe en région] En Guadeloupe, un programme de dépistage des maladies infectieuses financé par l’Europe

En 2014, la Guadeloupe a développé le projet de recherche scientifique MALIN visant à améliorer le contrôle des maladies infectieuses dans la région Caraïbes. Un programme soutenu par des financements européens.

En Guadeloupe, le projet MALIN vise à améliorer le contrôle des maladies infectieuses et regroupe dix institutions de recherche dans le domaine de la santé, dont l'Institut Pasteur
En Guadeloupe, le projet MALIN vise à améliorer le contrôle des maladies infectieuses et regroupe dix institutions de recherche dans le domaine de la santé, dont l’Institut Pasteur - Crédits : Institut Pasteur de la Guadeloupe (capture vidéo)

Pour Pierre-Yves Teycheney, directeur de recherche au CIRAD (Centre de coopération internationale et de recherche pour le développement), la Guadeloupe peut être considérée comme la “plateforme avancée de l’Europe en milieu tropical” . Un statut qui fait aussi de l’île une région “particulièrement perméable à l’introduction et à la propagation de maladies infectieuses humaines, animales et végétales” , en témoigne “l’émergence de maladies infectieuses” constatée par les virologues. En 2014, cette situation a donc poussé le CIRAD à lancer un projet visant à améliorer le contrôle des maladies infectieuses en milieu insulaire tropical. Baptisé MALIN, le projet regroupe un consortium de dix institutions de recherche dans le domaine de la santé, sous sa coordination. “Le résultat majeur du projet sera l’élaboration de stratégies de contrôle des maladies infectieuses” , peut-on lire sur le site internet dédié au projet.

Soutien européen à la recherche

Le projet repose sur une approche dite d’ “une seule santé” . L’épidémiologiste Jennifer Pradel qui coordonne ce concept explique à France-Antilles[qu’] il y a des pathogènes qui touchent à la fois l’Homme, l’animal et l’environnement. L’idée est de comprendre les dynamiques des maladies pour mieux les contrôler et les prévenir” . Pour cela, le programme prévoit de mettre en place des outils de diagnostic innovants et renforcés afin de mieux contrôler l’arrivée d’épidémies, notamment en développant de nouvelles approches pour la vaccination.

L’objectif est ainsi de renforcer les capacités de recherche et développement en infectiologie de la collectivité pour faire de la Guadeloupe un leader en la matière aux Caraïbes. “Les enjeux principaux du projet Malin c’est à la fois de générer des connaissances sur un certain nombre de maladies qui sont d’importances pour le territoire, de développer des outils de diagnostic et de surveillance de ces maladies” , résume ainsi Pierre-Yves Teycheney. C’est pour soutenir la dimension R&D que l’Union européenne octroie des subventions au projet. Financé pour l’essentiel grâce au FEDER (2,7 millions d’euros, sur un total de 4,3 millions d’euros), le projet “n’aurait pas pu voir le jour” sans le programme européen reconnaît le directeur de recherche, “tout simplement parce que ces fonds financent 65% de la totalité” .

Le projet a déjà rencontré quelques succès. Pierre-Yves Teycheney prend pour exemple la gestion de la crise sanitaire provoquée par la fièvre Zika en 2015, pour illustrer les applications concrètes du projet. Le consortium a ainsi réussi à mettre en place “une plateforme de diagnostic à haut débit, c’est-à-dire qui permet de traiter un grand nombre d’échantillons en un temps réduit” , et qui a pu être utilisée “lors de la crise sanitaire Zika” . Une initiative qui a permis, selon l’épidémiologiste, “d’améliorer notablement la rapidité du diagnostic Zika, donc qui a permis par conséquent d’éviter un certain nombre de contaminations” . Plus récemment, les scientifiques guadeloupéens ont réalisé une “avancée majeure” dans le diagnostic d’une forme de méningite (la méningite à Angiostrongylus), indiquait le journal La Provence en avril 2019. Le directeur de l’Institut Pasteur de Guadeloupe, associé au projet MALIN avait alors informé l’AFP que ses équipes avaient mis au point “un diagnostic rapide, fiable de la méningite à Angiostrongylus, permettant une prise en charge rapide de ces infections et de diminuer les risques de séquelles” . Un premier pas de taille pour la Guadeloupe dans l’accomplissement de son ambition de devenir un leader régional dans le domaine à l’horizon 2020.

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