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[L’Europe en région] “De l’arbre à la tablette”, le chocolat guyanais soutenu par les fonds européens

Autodidacte, Drupa Angénieux produit artisanalement du chocolat depuis 2014 à Saint-Laurent du Maroni (Guyane). Afin de pouvoir répondre à une demande croissante, elle a fait appel aux aides européennes pour pouvoir développer son activité.

Drupa Angénieux assure elle-même toutes les étapes de la fabrication de son chocolat artisanal - Crédits : La Chronique du Maroni/ Capture d'écran
Drupa Angénieux assure elle-même toutes les étapes de la fabrication de son chocolat artisanal - Crédits : La Chronique du Maroni/ Capture d’écran

En Guyane, la terre est propice à la plantation de cacao. Et Drupa Angénieux l’a bien compris : le chocolat Theobroma, qu’elle produit à Saint-Laurent du Maroni, est le résultat d’une démarche très largement locale et entièrement artisanale.

J’ai vécu dans un verger d’arbres fruitiers quand j’étais petite, et je savais qu’un jour ou l’autre mon parcours me ramènerait vers la terre” , confiait Drupa Angénieux à la Chronique du Maroni en 2016. Celle qui était encore infirmière scolaire en 2013 a fondé l’entreprise Theobroma en 2014 après une formation agricole à la Maison Familiale Rurale de Mana, où elle a découvert la culture du cacao. Elle a bénéficié lors de son installation de fonds du programme européen LEADER (au titre de la période de programmation 2007-2013) pour acquérir du matériel de transformation du cacao en chocolat.

La jeune femme s’est depuis formée en autodidacte et assure l’intégralité du processus de fabrication : de la torréfaction au moulage en passant par le concassage des fèves, la fermentation de leur pulpe et la transformation de la pâte. Le tout à domicile. Un travail “compliqué” que peu de chocolatiers dans le monde réalisent, assurait-elle en 2016 à La Première : “c’est beaucoup d’expérimentations, de ratages” .

Un produit “natif” de Guyane

En 2016, la société Theobroma produisait 300 tablettes de chocolat par mois, et le même poids en mignardises. Ces chocolats étaient alors vendus dans deux commerces de Saint-Laurent du Maroni ainsi que dans une confiserie et une cave à vins de Cayenne. Mais pour pouvoir développer son activité, Drupa Angénieux a réalisé une nouvelle demande de fonds européens. L’objectif ? Construire un vrai atelier, doubler sa production sans pour autant perdre le caractère artisanal de son chocolat et être en mesure de la vendre aussi dans l’Hexagone.

L’Union européenne lui a ainsi alloué près de 254 000 € de subventions. Parmi celles-ci, 110 500 € d’aides à la transformation et à la commercialisation, au nom de la programmation 2014-2020 du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). L’ensemble des fonds reçus par la chocolatière s’inscrivent dans le Programme de développement rural (PDR) de la Guyane, et soutiennent la spécificité du produit “natif” de la région.

Ces fonds ont permis à Drupa Angénieux de reconsidérer son mode de production et d’approvisionnement. Elle qui importait auparavant la majorité de ses fèves de Trinidad et de Sainte-Lucie remplace peu à peu cette source d’approvisionnement par de la cueillette locale et raisonnée en agroforesterie : ses 1 000 cacaoyers sont situés au cœur de la forêt primaire et proviennent d’anciennes exploitations. Elle a également réalisé une pépinière afin de produire ses propres plants et les commercialiser, ainsi qu’une plantation de bananiers pour leur assurer un ombrage. Les fruits de ces derniers sont ensuite revendus en circuit court sur le marché de Saint-Laurent du Maroni.

L'Europe en région Guyane

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