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L’Europe dans la présidentielle 2012 : le projet de Marine Le Pen

Pour Marine Le Pen, candidate du Front National (FN) à l’élection présidentielle française de 2012, l’Europe a engendré délocalisations, chômage, dictature des marchés, destruction des services publics, précarité, pauvreté ou encore immigration massive. Si elle est élue, Mme Le Pen entend renégocier les traités et restaurer la souveraineté française partout où elle a disparu.

La France pénalisée par l’Europe

Marine Le Pen le proclamait lors de son discours d’investiture à la tête du Front National en janvier 2011, elle le répète dans son projet présidentiel : l’Europe est responsable de tous les maux dont souffre la France. Pour l’eurodéputée, la construction européenne est dévoyée de ses finalités et les Français en paient aujourd’hui le prix. L’Europe est une bureaucratie bruxelloise poursuit Mme Le Pen, qui dénonce un projet “technocratique, totalitaire et nuisible à nos libertés” . Elle cite ainsi la fermeture de tribunaux ou encore de petites maternités, la désorganisation de l’armée ou encore la réduction des effectifs de la gendarmerie. “La Politique agricole commune (PAC) a marginalisé l’agriculture européenne” et “l’ouverture des frontières a détruit des millions d’emplois tout en accroissant l’immigration dans un pays où la démographie ne le demande pas” .

Un modèle confédéral

Afin de résoudre ces dysfonctionnements énoncés, Marine Le Pen propose une renégociation des traités et le rapatriement à Paris des compétences confiées à Bruxelles. La candidate du Front National déclare vouloir “jeter les bases d’une Europe respectueuse des souverainetés populaires, des identités nationales, des langues et des cultures, et qui soit réellement au service des peuples” . En outre, si elle est élue, Mme Le Pen créera un ministère des Souverainetés afin d’organiser la restauration de la souveraineté nationale.

En substance, cette action aurait pour effet de rétablir la primauté du droit français sur le droit européen, de sortir de l’euro et de récupérer la politique monétaire, ou encore de faire en sorte que la contribution de la France au budget européen soit nulle afin de dégager des fonds pour soutien de l’agriculture. Autrement dit, Marine Le Pen, et son conseiller aux Affaires européennes Ludovic de Danne, militent en faveur d’une confédération, qui s’opposerait au fédéralisme et “à l’harmonisation tous azimuts absurde, antidémocratique et faite à marche forcée” .

Plus précisément, Marine Le Pen défend la sortie de l’euro et le retour au franc arguant que la monnaie unique nuit aux exportations françaises, même si elle ne rappelle pas que 70% des exportations françaises sont à destination de la zone euro et donc de fait non soumises aux frais de change et aux fluctuations de la monnaie et que la facture de nos importations, notamment énergétiques, se trouve limitée grâce à l’euro fort.

Un déficit démocratique et une idéologie mondialiste

Le 5 mars, Mme Le Pen déclarait que sur les 20 milliards d’euros de participation française au budget européen, 13 étaient destinées à l’Union européenne et 7 aux fonctionnaires. Or les coûts de fonctionnement de l’Union représentent 5,7% de son budget, soit la somme de 1,17 milliard si l’on rapporte ce ratio à la contribution française.

Mme Le Pen rejette en bloc l’actuel fonctionnement de l’Union européenne et propose un retour en arrière en redonnant aux nations toutes leurs souverainetés, principalement parce qu’elle estime que l’Europe s’est construite sur un déficit démocratique, qui n’est toujours pas résolu à l’heure actuelle. La candidate frontiste met en avant la position de la Commission européenne, critiquant ses coûts de fonctionnement, son pouvoir technocratique et son monopole de l’initiative législative.

Le Parlement européen, dont Marine Le Pen est membre, n’est abordé quant à lui que de façon succincte dans le programme de la candidate frontiste.

De plus, Marine Le Pen dénonce une Europe libérale et mondialiste. Outre sa contestation des frontières indéfinies de l’Union et de la possible entrée de la Turquie, la candidate du Front National entend lutter contre “un empire européiste inféodé aux Etats-Unis” et soumis “au dogme de l’ultralibéralisme et de la mondialisation” . Tout ceci est, selon elle, source de clientélisme et favorise l’intérêt des marchés financiers.


En savoir plus


Une Europe au service des peuples libres - Projet présidentiel de Marine Le Pen
Blog de Ludovic de Danne - Conseiller aux affaires européennes de Marine Le Pen

Le monde selon Marine - La politique internationale du Front national. Entre rupture et continuité, par Magali Balent - IRIS

Marine Le Pen : “l’Europe de Bruxelles” au cœur de son discours d’investiture - e Toile - 17/01/2011
Marine Le Pen sur vigie2012.eu

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