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José Manuel Barroso : c’est reparti pour cinq ans

C’est sans grande surprise que José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, a été reconduit dans ses fonctions pour cinq ans ce midi lors du vote du Parlement européen. Une réélection qui ne permet pas la polémique puisqu’elle a été votée à 382 voix contre 219, 718 eurodéputés, sur 736, s’étant exprimés, et 117 s’étant abstenus. Saluée par la majorité parlementaire, le Parti populaire européen (PPE), cette réélection n’a cependant pas manqué de susciter la déception, voire l’indignation, chez certains députés de l’opposition, le groupe des Verts/ALE en tête.

Découvrez les réactions des eurodéputés français à la sortie de l’hémicycle quelques minutes après le vote (04’04)

Un vote sans grande surprise …

Il est midi pile à l’horloge de l’hémicycle strasbourgeois lorsque le Président du Parlement européen, Jerzy Buzek, annonce l’ouverture du vote sur l’élection du Président de la Commission européenne.

José Manuel Barroso est surnommé le “caméléon” par ses adversaires : pour en savoir plus, consultez sa biographie.
Le seul candidat étant José Manuel Barroso, qui occupe déjà ses fonctions depuis 5 ans, et dont le mandat prend fin le 31 octobre prochain, le vote est simple : chaque eurodéputé est invité à se prononcer pour ou contre sa reconduction.

Après avoir rappelé les règles du vote (secret et à la majorité des voix exprimées), celui-ci est ouvert. Il ne faut pas plus de dix minutes pour que les résultats tombent. Ils sont sans appel : c’est à une large majorité, 382 voix contre 219, que José Manuel Barroso est réélu.

A peine les résultats se sont-ils affichés sur l’écran géant qui surplombe l’hémicycle que les députés du groupe PPE se lèvent de concert, applaudissant et ne cachant pas leur joie. Au premier rang, le président du groupe Joseph Daul et ses alliés des autres groupes se serrent dans les bras.

Le bonheur affiché des eurodéputés favorables au renouvellement de l’ancien Premier ministre portugais contraste fortement avec la mine contrariée de ses opposants, dont Daniel Cohn-Bendit, coprésident du groupe des Verts.

Ce dernier se lève d’ailleurs à l’arrivée du Président de la Commission européenne victorieux pour lui remettre quelques cadeaux. C’est Sandrine Bélier, eurodéputée verte de l’Est, qui nous révèle par la suite le contenu du paquet : un t-shirt “Stop Barroso“et un drapeau symbole de la paix avec une inscription “climat” , “pour qu’il n’oublie pas les engagements qu’il a pris devant nous il y a quelques jours” , précise-t-elle.

Quelques minutes après son arrivée devant le Parlement, José Manuel Barroso prend la parole pour exprimer sa joie et son émotion : “je voudrais vous remercier très sincèrement pour la confiance que vous avez manifestée à mon égard. Je suis très ému et je sens un grand sens des responsabilités” .

Il n’a pas manqué de préciser, à l’attention de ses détracteurs qu’il souhaite “travailler avec tous les groupes politiques qui sont d’accord avec ce projet pour une Europe de la liberté et de la solidarité” .

Le président de la délégation française du Groupe PPE, Michel Barnier, s’est félicité de cette victoire, rappelant que les eurodéputés du PPE ont “signé avec José Manuel Barroso un contrat de confiance, de volontarisme européen” .

Il a ainsi précisé que, même s’il est normal que le Président de la Commission soit issu du groupe politique ayant remporté les élections, les eurodéputés de la majorité, notamment français, ont de grandes attentes vis-à-vis de la prochaine Commission, en particulier face à la crise financière et économique. Tout en précisant que les engagements de José Manuel Barroso dans son programme pour les cinq prochaines années étaient à la hauteur de ces attentes.

… qui suscite la colère des eurodéputés de l’opposition

Même si elle était attendue, la réélection de José Manuel Barroso a déçu, voire énervé certains eurodéputés de l’opposition. Ainsi, à la sortie de l’hémicycle, certains ne pesaient pas leurs mots pour dénoncer ce vote.

Tel est le cas notamment de Jean-Luc Mélenchon (Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique ), qui dénonce les manoeuvres politiciennes, visant par ces mots directement les membres du Groupe des Socialistes et Démocrates (S&D) qui ont voté pour cette réélection.

“C’est lamentable ! Le vote en faveur de M. Barroso a été acquis grâce à l’abstention des députés du Parti socialiste européen et les votes favorables de certains d’entre eux. On voit par conséquent l’ampleur de la ruse politicienne : on nous a dit pendant la campagne électorale qu’il fallait voter pour les socialistes pour avoir une majorité contre Barroso. Et aujourd’hui ils font exactement le contraire !” , explique-t-il.

Jean-Luc Mélenchon reconnaît tout de même que les socialistes français ont voté contre, mais, précise-t-il, “ici personne ne les écoute” . Catherine Trautmann d’ailleurs, membre française du groupe S&D, se dit également déçue de cette victoire. Elle reconnaît que “sans l’appui de certains socialistes” , M. Barroso n’aurait pas réuni la majorité nécessaire à sa réelection.

Elle constate également que le parti S&D sort de ce vote avec “un affaiblissement collectif clair” , et elle souhaite que “le deuxième groupe du Parlement européen puisse d’ici l’investiture de la nouvelle Commission rattraper le handicap qui est le sien aujourd’hui” .

Sylvie Goulard, membre de l’ADLE, reconnaît également avoir voté contre M. Barroso, maintenant sa position selon laquelle son programme n’est pas à la hauteur des besoins de l’Europe. Elle explique cependant que son groupe travaillera avec la nouvelle Commission et continuera de défendre ses points de vue sur les enjeux qu’il estime majeur.

Moins mesurée, Sandrine Bélier explique de son côté que le groupe des Verts entend “maintenir la pression sur les dossiers qui nous tiennent à coeur, notamment en préparation de Copenhague” . L’eurodéputée entend bien “tacler Barroso” et s’assurer qu’il respectera ses engagements.

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