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Jean-Pierre Jouyet fait le bilan des six mois de Présidence française

Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européennes a incarné le visage de la Présidence française ces six derniers mois, une présidence qui n’était pas, selon ses propres dires, “dans la tradition française”. Alors qu’il s’apprête à quitter son poste, il dresse le bilan de la Présidence française ainsi que de ses impressions sur son expérience avec le Parlement européen (entretien réalisé par le Parlement européen).

Mention assez bien pour la Présidence française de l’UE

A peine six mois d’existence et déjà l’heure du bilan pour la Présidence française de l’Union européenne.

L’Institut Thomas More a conçu à cet effet un outil original pour évaluer l’action de Nicolas Sarkozy à la tête du Conseil de l’Union européenne : le baromètre de la Présidence française de l’UE.

Le module d’évaluation conçu par ce think tank basé à Bruxelles passe en revue les 12 dossiers-clés que la Présidence a du traiter au cours de ces six mois. Le bulletin de notes voit se succéder les points forts du candidat (l’immigration, où la PFUE frise l’excellence avec 9/10) et les résultats plus mitigés (un décevant 4/10 en matière de climat, l’une des priorités affichées dès le mois de juillet). Lire la suite

Que voudriez-vous que les citoyens de l’Union européenne retiennent de la Présidence française ?

Je souhaiterais qu’ils retiennent que c’était une Présidence active et réactive dans la gestion des crises internationales - comme celle en Géorgie ou la crise économique et financière.

Qu’ils retiennent aussi que ça a été une Présidence qui n’était pas dans la tradition française et qui était à l’écoute des institutions : le Président sera venu trois fois au Parlement européen, et à chaque fois, il y a passé beaucoup de temps et d’écoute à l’égard de tous les parlementaires.

Le troisième élément est que nous avons essayé de faire en sorte que ce soit une Présidence citoyenne, c’est-à-dire avec beaucoup de rencontres en France, à Bruxelles,…et que nous avons tenté de porter à l’ordre du jour des thèmes de citoyenneté européenne, comme le renforcement de la mobilité des jeunes.


Y-a-t-il des dossiers pour lesquels l’Union a avancé plus que vous l’auriez espéré ou d’autres pour lesquels vous vous attendiez à davantage de progrès ?

On a avancé plus que ce que nous aurions pu espérer en ce qui concerne la politique extérieure et de sécurité commune. Le traitement du conflit entre la Russie et la Géorgie a fait que, à 27, l’Europe a pu résoudre un conflit, proposer un plan de paix. L’Europe a pu s’affirmer sur le plan extérieur, cela me paraît être un plus inattendu.

Le deuxième aspect est que l’Union a su innover ses méthodes de travail dans le traitement de la crise économique et financière.

Quel serait notre regret Le retard pris dans la mise en œuvre du Traité de Lisbonne. On ne s’attendait pas à l’accident irlandais. Nous regrettons également qu’il demeure un problème de communication dans l’Union, un problème de relation avec le citoyen.




Quel impact a eu la crise financière sur les projets de la Présidence française et la mise en œuvre de ceux-ci ?

Je pense que les priorités que nous avons eues vont être à peu près remplies. Le dossier climat reste, pour le Conseil européen des 11 et 12 décembre, le dossier le plus difficile. 90% de celui-ci a abouti sur un accord. Mais comme toujours, ce sont les 10 % restants qui seront les plus difficiles. Les autres priorités - défense, alimentation, agriculture, immigration et asile - vont être remplies conforment à ce que l’on souhaitait.

Donc, la crise financière a donné plus de travail mais n’a pas bouleversé le calendrier des priorités de la Présidence française.


Quels moments forts de ces six mois de coopération avec le Parlement européen allez-vous retenir ?

Je pense que les discours du Président de la République étaient des moments forts pour tout le monde en termes de rapports entre Président du Conseil et Assemblée.

Plus personnellement, j’ai vécu beaucoup de débats au Parlement européen qui ont été très forts : sur le sida, par exemple, dans la mesure où il y avait beaucoup d’émotion. La préparation de la Présidence, le fait d’être constamment à l’écoute du Parlement, les rencontres avec les présidents des groupes ont été pour moi des moments forts, à chaque fois. Le Parlement européen était l’institution que je connaissais le moins et c’est celle dont je me sens le plus proche aujourd’hui.

Le moment d’émotion pour moi, c’est lorsque le Parlement a bien voulu, en séance plénière, saluer ma présence et mon action lors de la dernière session à Strasbourg.

Mais il y a aussi eu un moment accidentel qu’il a fallu gérer, c’est l’effondrement du plafond à Strasbourg… ça je m’en souviendrai également !


Si vous regardez vers l’avenir, quels seront, d’après vous, les thèmes européens qui feront “la Une” après les élections européennes de 2009 ?

Je crois que la question institutionnelle sera très fortement à l’ordre du jour parce que nous verrons ce que feront nos amis irlandais. Mais quel que soit le résultat, la question institutionnelle sera remise sur le devant de la scène.

Malheureusement, le traitement de la crise économique sera encore au centre des priorités européennes. Comment l’Europe pourra garder son dynamisme et son modèle social, tout en inspirant des règles qui font rebondir l’économie et qui redonnent confiance aux investisseurs, aux consommateurs et aux épargnants ?

Le troisième point important sera, dès le mois de janvier, la manière dont se noueront les relations avec la nouvelle administration Obama.

Le dernier point concerne la réponse au défi du changement climatique - il restera sur le devant de la scène européenne puisque le second semestre sera consacré à la conférence de Copenhague.


Sources

Après six mois de Présidence française, M. Jouyet fait le bilan - Parlement européen



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