Zone euro : des fondations solides
Selon M. Trichet, l’Irlande et la Grèce sont en effet solvables et la zone euro fait, chiffres à l’appui, mieux que d’autres économies avancées : “En 2010, le déficit de la zone euro consolidée, c’est 6,3% du PIB, celui des USA c’est 11,3% et du Japon 9,6%. En 2011 la zone euro sera à 4,5% en consolidé, aux Etats-Unis à 8,9% et au Japon à 8,9%” .
Trois éléments devraient ainsi rassurer les marchés : des “plans de consolidation budgétaires sérieux, adoptés partout en Europe” , une “économie réelle qui a surpris par son dynamisme, notamment en Allemagne” et des “instruments de solidarité financière qui fonctionnent” , comme l’a prouvé le sauvetage irlandais.
Vers une fédération budgétaire ?
Dans une interview au Monde.fr et selon des propos rapportés par plusieurs médias, le chef de la BCE appelle les Etats européens à fusionner leurs processus budgétaires afin de sauver l’euro.
“Nous avons une fédération monétaire (…) Nous avons maintenant besoin d’avoir l’équivalent d’une fédération budgétaire en termes de contrôle et de surveillance de l’application des politiques en matière de finance publique. Une évaluation externe des politiques budgétaires et de la mise en œuvre du cadre de surveillance sont nécessaires (…) ces questions ne sont pas suffisamment pris en compte dans les dernières propositions de la Commission” . Cependant, “les engagements européens continueront naturellement à être examinés en fonction des cadres fiscaux nationaux” .
En mai, alors que la Grèce était frappée de plein fouet par la crise, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy avait fait des commentaires similaires : “Nous sommes confrontés à une tension au sein de notre système, au terrible dilemme d’être une union monétaire mais non une union économique et politique à part entière. Cette tension existe depuis que la monnaie unique a été créée” .
Bien qu’une telle démarche représenterait une étape importante dans l’intégration européenne, celle-ci pourrait prendre plusieurs années voire décennies avant de voir le jour.
M. Trichet a également laissé entendre que la BCE pourrait étendre son achat d’obligations d’État, un geste controversé au sein du conseil d’administration. Jusqu’à présent, la banque centrale a acheté 67 milliards d’euros d’obligations des gouvernements européens.
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