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Jean-Claude Trichet favorable à une fédération économique et budgétaire de la zone euro

L’ancien président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, s’exprimait hier au cours d’une conférence organisée par l’European American Press Club à Paris. Il y a réitéré son appel à la création d’une fédération économique et budgétaire de la zone euro, et encouragé les pays membres à intensifier leurs efforts.

Jean-Claude Trichet a été successivement directeur du Trésor (1987-1993), gouverneur de la Banque de France (1993-2003) et président de la Banque centrale européenne (2003-2011). Il est aujourd’hui, entre autres, président de l’institut Bruegel et du groupe des trente, cercles de réflexion économique, et membre du Conseil d’Administration d’EADS.

Assumant sa liberté de parole, Jean-Claude Trichet faisait déjà part de son projet de fédération économique et budgétaire lorsqu’il était président de la Banque centrale européenne, au plus fort de la crise. Ses contours resteraient à débattre, mais l’une des idées phares est que les Etats membres de la zone euro doivent à la fois équilibrer leur budget et, ce qui est tout aussi important, maintenir un niveau de compétitivité satisfaisant. Pour M. Trichet, les principales raisons de la crise de la zone euro sont en effet le non-respect du Pacte de stabilité et de croissance par la France, l’Allemagne et l’Italie dans les années 2000, ainsi que le manque de surveillance, aujourd’hui corrigé, des déséquilibres macroéconomiques.

Or le système actuel de sanctions ne fonctionne pas : les Etats qui ne se conforment pas aux deux instruments mis en place par l’Union, le Pacte de stabilité et de croissance, et la procédure de déséquilibre macroéconomique, sont théoriquement soumis à des amendes… qui ne peuvent que renforcer leurs difficultés. D’autres options sont donc à envisager, pour M. Trichet, telle une gestion par l’Union européenne de ces déséquilibres lorsqu’il est avéré qu’un Etat a fait preuve de négligence dans le respect de ces objectifs budgétaires et de compétitivité.

Optimiste tout en se disant réaliste, M. Trichet a rappelé que la monnaie unique avait particulièrement bien résisté à la crise, contrairement aux voix annonçant la mort de l’euro. Il ne s’inquiète pas non plus des sondages indiquant la désaffection des citoyens pour l’Union européenne. Celle-ci reste généralement moindre qu’envers les institutions nationales, et semble surtout refléter une appréhension légitime face aux grandes transformations du XXIe siècle : montée en puissance des pays émergents, essor des nouvelles technologies de l’information et augmentation de l’âge de vie qui grève les dépenses publiques. Mais “croire que les pays européens seraient incapables de se redresser serait une énorme erreur” , a affirmé M. Trichet.

Cependant, il reste un long chemin à parcourir pour diminuer le chômage de masse et revenir au plein emploi. Celui-ci doit passer par des efforts, année après année, de réduction des dépenses publiques et de réformes structurelles visant à augmenter la compétitivité. Notamment en France, ou existe pourtant un certain consensus multipartisan sur ces objectifs.

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