422 voix “pour”
Ce midi, à l’heure du vote, l’hémicycle de Strasbourg était presque au complet. Les eurodéputés ont été 422 à voter “pour” , 250 à se prononcer “contre” , 47 à s’abstenir et 10 à insérer un bulletin nul dans l’urne. Le suffrage, à bulletin secret, a ainsi conféré la majorité qualifiée (soit 376 voix) que l’ancien président de l’Eurogroupe briguait.
Pour ce faire, Jean-Claude Juncker n’a pas ménagé ses efforts. Après les longues tractations avec les différents dirigeants européens, il a en effet rencontré l’ensemble des groupes politiques du Parlement européen. Une stratégie manifestement payante. Si l’ensemble des députés européens n’a évidemment pas été convaincu, ils sont extrêmement nombreux, même parmi ses détracteurs, à reconnaître le progrès démocratique que son élection représente. Dorénavant, le choix du titulaire de ce poste clé des institutions ne sera plus discrétionnaire. La tête de liste du parti arrivé en tête des élections européennes doit avoir la priorité pour rechercher une majorité puis pour défendre son projet devant le Parlement.
250 voix “contre”
Des préoccupations donc, un refus de “signer un chèque en blanc” , pour reprendre les mots de Guillaume Balas, nouvel eurodéputé socialiste. Mais insuffisant pour renverser la vapeur. Naturellement le Parti populaire européen, dont M. Juncker est issu, a voté en sa faveur. Tout comme le groupe des Libéraux et Démocrates, situé au centre de l’échiquier politique européen. Ces derniers ont d’ailleurs confirmé qu’ils auront un rôle prépondérant à jouer dans la constitution de majorités au sein du nouveau Parlement européen. Ils ont indiqué que “la raison” les a conduit à apporter leur confiance à Jean-Claude Juncker, personnalité partageant leur détermination à “développer une stratégie fondée à la fois sur la discipline budgétaire et une nouvelle croissance” .
Combien de femmes au sein de la prochaine Commission ?
Ce sujet devrait donner une première opportunité à M. Juncker d’affirmer son style face aux dirigeants européens, qu’il souhaite différent - comprendre plus offensif - de celui de son prédécesseur José Manuel Barroso.