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Istanbul, un voyage entre deux rives

Si vous cherchez une destination pour un grand week-end, que vous êtes plutôt citadin et avide à la fois de visites culturelles et d’activités nocturnes, Istanbul est faite pour vous ! On ne présente plus l’ancienne Constantinople, et il serait bien difficile de la résumer en quelques paragraphes, tant ses visages sont multiples. Forte d’un patrimoine historique et religieux des plus riches, la ville dégage une énergie communicative. Ne visitez pas Istanbul, vivez-la !

Istanbul l’Européenne

Istanbul Séparée de sa voisine anatolienne par le Bosphore, la rive européenne d’Istanbul est elle-même partagée en deux par un estuaire appelé Corne d’or. Une frontière fluviale qui n’est pas uniquement symbolique puisqu’elle sépare également la partie historique de la ville de sa partie moderne.

Mosquée bleue Istanbul regorge bien sûr de mosquées et de monuments, rivalisant de beauté, à visiter. S’établir dans le quartier très moderne de Beyoglu est un bon compromis : proche à pied des principaux sites touristiques, il propose un grand nombre d’hôtels, de restaurants et de bars où passer ses soirées (et ses nuits !). Vous pourrez alors trouver une chambre ou un appartement à louer autour de la Tour de Galata, tour médiévale de 35 mètres de haut, à visiter et d’où vous aurez une vue panoramique sur la ville, ou plus haut vers la place Taksim (qui a retrouvé son calme !). Entre ces deux places s’étend sur plusieurs kilomètres Istiklal, l’avenue la plus célèbre d’Istanbul, qui regorge de magasins qui ne dépayseront pas les shoppeuses : Mango, Zara, H&M … L’endroit ressemble en tout point, avec ses dalles, aux grandes avenues marchandes de Barcelone. Mais elle offre aussi de nombreuses bonnes adresses pour boire un verre ou diner, avec ou sans vue sur le Bosphore.

Vous rendre dans le vieux Istanbul pour visiter Sainte-Sophie ou la Mosquée bleue vous amènera à traverser le pont de Galata, soit à pied, soit en tramway. C’est de là que partent les ferries pour la rive asiatique ou les îles (voir plus bas). Le traverser à pied vaut le détour, ne serait-ce que pour admirer le ballet des bateaux qui rentrent et sortent de la Corne d’Or (emmenant les Stambouliotes vers l’autre rive ou les touristes en croisière sur le Bosphore) ou pour observer les nombreux pêcheurs agglutinés qui semblent être là autant pour la récolte que pour le plaisir de nourrir les mouettes expertes qui avalent en plein vol les petits poissons qu’ils leur lancent. Si vous aimez les fruits de mer, déjeunez ou dinez dans l’un des restaurants installés sur les quais ou sous le pont, les premiers étant bons marchés et moins touristiques que les seconds.

De l’autre côté du pont se trouve le Grand bazar, autrefois marché typique turc devenu très touristique mais qui offre toujours un dédale bordé de boutiques fréquentées par les Stambouliotes eux-mêmes. Epices, thés, vaisselles, tissus… l’endroit est idéal si vous souhaitez ramener un souvenir de votre séjour en Turquie. En continuant le long des quais, vous arriverez dans le quartier de Fatih, ou une première halte s’impose pour visiter le palais Topkapi construit au 15ème siècle sous le règne de Mehmed II et qui fut jusqu’en 1853 la résidence urbaine, principale et officielle des sultans ottomans. Il offre aujourd’hui aux visiteurs de nombreux exemples de l’architecture ottomane et conserve d’importantes collections de porcelaine, de vêtements, d’armes, de boucliers, d’armures, de miniatures ottomanes, de manuscrits de calligraphie islamique et de peintures murales, ainsi qu’une exposition permanente du trésor et de la joaillerie de l’époque ottomane. La visite de l’ancien harem vaut le détour, même s’il vous faudra prendre un billet plus cher pour le visiter. Le palais est entouré d’un luxuriant jardin surplombant le Bosphore, où il fait bon se balader et se reposer à l’ombre des arbres avant de poursuivre la visite.

Non loin de là se trouve l’un des principaux joyaux d’Istanbul : l’église Sainte-Sophie, ou Ayasoya en turc pour “sagesse divine” . Ancienne église chrétienne de Constantinople du VIe siècle, elle devient une mosquée au XVe siècle sous l’impulsion du sultan Mehmed II. La légende raconte qu’après la prise de Constantinople, le sultan se rendit à Sainte-Sophie et tomba à genoux devant la beauté intérieure de l’édifice. L’église présente notamment de magnifiques mosaïques de l’époque byzantine, certaines en excellent état de conservation.

Juste en face se dresse la Mosquée Sultanahmet connue en Europe sous le nom de Mosquée bleue en référence aux somptueuses mosaïques bleues, blanches et vertes qu’elle abrite. Construite entre 1609 et 1616 sous le règne d’Ahmet 1er, elle fut la première mosquée entourée de six minarets et reste la plus célèbre d’Istanbul … qui en compte plus de 500 ! Après une pause bien méritée dans l’un des restaurants du quartier, très touristique mais agréable, vous pourrez clore votre journée dédiée au patrimoine en visitant la citerne basilique construite en 527 et conçue pour fournir de l’eau potable au palais impérial byzantin.

Istanbul l’Asiatique

Palais de KüçüksuIstanbul est une ville à deux visages, à cheval entre l’Europe et l’Asie. Il serait dommage de séjourner à Istanbul sans traverser le Bosphore pour découvrir sa rive anatolienne. Les moins aventuriers opteront pour une croisière d’environ 1h30 qui propose d’admirer depuis le ferry les monuments qui bordent l’eau comme le palais de Dolmabahçe, également accessible à pied sur la rive européenne, et de faire une courte halte sur la rive asiatique.

Les autres prendront de bon matin un bateau pour Üsküdar et passeront la journée de l’autre côté du Bosphore, moins réputé et touristique car moins riche en monuments, mais où de nombreux Stambouliotes ont choisi de se loger. Débarquez à Üsküdar et prenez le bus en direction d’Anadolu Hisari (ou Château de l’Anatolie), le plus ancien monument turc d’Istanbul, construit entre 1393 et 1394 par le sultan Ottoman Bayezid I dans le cadre de ses préparatifs pour le deuxième siège ottoman de Constantinople, qui a eu lieu en 1395. Une fois la visite de la forteresse terminée, déjeunez sur le bord du petit canal qui vient se jeter dans le Bosphore. Les restaurants et cafés se succèdent le long de ce petit port de plaisance et sont très prisés par les Stambouliotes qui viennent s’y détendre, parfois en arrivant directement en bateau, durant le week-end.

Quelques minutes de marche pour digérer sur les quais et vous rejoindrez un joli parc adossé au Palais de Küçüksu, juste avant Fatih Sultan Mehmet. La demeure somptueuse se visite pour quelques euros (du moins pour le rez-de-chaussée et le premier étage, chaussons en plastique obligatoires aux pieds) mais sa beauté est surtout extérieure. Ce palais en bois (konak) de deux étages est initialement construit sous le règne de Mahmud Ier, par le grand vizir Divittar Mehmed Pasha. Il est toujours utilisé sous les règnes de Selim III (1761-1808) et Mahmud II (1785-1839). Le palais tel qu’il est aujourd’hui visible fut construit au 19ème siècle et entièrement rénové en 1944. Et pour la petite histoire, il a servi de décor aux tournages de plusieurs scènes du James Bond “Le monde ne suffit pas” .

Un peu d’air et de calme sur les Iles aux Princes

Iles aux princesSi vous restez plusieurs jours à Istanbul, et que vous souhaitez vous éloigner du brouhaha urbain et prendre un peu l’air, rendez-vous sur l’une des neuf Iles aux Princes situées dans la mer de Marmara, au sud-est de la ville. Lieu d’exil pour les membres de la famille impériale et les aristocrates disgraciés pendant la période byzantine, ces îles deviennent au 19ème siècle un lieu de villégiatures, et restent depuis une destination prisée des Stambouliotes pour passer une journée, notamment durant le week-end. A faire en semaine donc pour éviter la foule !

Quatre de ces îles sont accessibles par ferry, à prendre depuis Kabatas si vous êtes sur la rive européenne, de Kadiköy sur la rive anatolienne. Il faut compter 25 minutes pour se rendre sur la première île, assez petite mais qui présente une jolie plage de galets et quelques restaurants et café en bord de mer. Au-delà du rafraichissement que vous pourrez trouver en piquant une tête dans la mer de Marmara, ces îles offrent avant tout un calme contrastant avec l’agitation d’Istanbul côté continent. Les voitures y sont en effet totalement interdites, et les déplacements se font en vélo… ou en calèches !

Un peu plus loin en ferry (compter une bonne heure), visitez la plus grande île de l’archipel, Büyükada, qui offre certainement les plus beaux exemples de villas victoriennes construites au 19ème siècle. Pour profiter pleinement de l’île, louez un vélo pour la journée. Le tour de l’île se fait en une heure mais vous pourrez vous arrêter pour pique-niquer en chemin ou déjeuner dans l’un des restaurants côtiers. Attention, les plages accessibles sont ici privées, et donc payantes. A l’aller ou au retour, acheter sur le ferry un simit, ce pain turc en forme de couronne recouverte de sésame, à déguster avec un café ou un thé, et faites en profiter les mouettes qui poursuivent le bateau en attendant qu’on leur lance des miettes !

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