Le conflit en Géorgie, l’adoption du paquet énergie-climat, l’avenir institutionnel, mais surtout la crise financière ont été tour à tour évoqués par le Président en exercice du Conseil de l’UE.
La crise financière au coeur des débats
Nicolas Sarkozy a abordé la crise financière, porteuse de crise économique, en soulignant l’intérêt d’une “réponse européenne “unie mais pas forcément identique pour tous” .
Parmi les propositions du Président figurent des mesures pour veiller à ce que “les entreprises européennes ne soient pas achetées par des capitaux non-européens quand leur valeur boursière est faible” et la création de fonds souverains (hedge fonds) dans chaque pays de l’UE.
Selon Nicolas Sarkozy, “la crise financière systémique a commencé le 15 septembre 2008 et non pas en août 2007” . “Avec la fin de Lehmann Brothers, [nous avons] découvert qu’une banque pouvait faire faillite et être à l’origine d’une crise grave” .
Le Président de la République a rappelé la démarche de la Présidence en trois étapes : d’abord la concertation au niveau de la zone euro, ensuite au niveau des 4 membres européens du G8, le Royaume-Uni jouant un rôle plus important que d’autres Etats, puis au sein du Conseil européen.
Pour éviter qu’une telle crise se reproduise à l’avenir, le Président en exercice du Conseil de l’UE a annoncé son intention, au nom de l’Union européenne, d’organiser un sommet international en vue d’un nouveau Bretton woods destiné à porter un nouveau système financier mondial.
“Qui participera à ce sommet ?” . “Je pense que la chose la plus simple, c’est le
G8, qui est incontestable, avec naturellement les Russes auxquels il convient d’ajouter le G5 (…) qui permettra d’associer la Chine et l’Inde notamment à ce débat essentiel” , a indiqué le président.
Le paquet énergie climat
Le président français est formel : il n’est pas possible de revenir, en raison de la crise, sur les engagements de l’UE en matière de changement climatique. “C’est une politique structurelle. C’est une politique historique. Il serait dramatique d’abandonner cette politique au prétexte que la crise financière s’est produite” , a insisté Nicolas Sarkozy.
“Il va falloir trouver les voies et les moyens de la flexibilité, en
respectant les deux lignes rouges que j’ai proposées au Conseil : respect des objectifs, respect du calendrier” , a résumé le Chef de l’Etat.
Conflit en Géorgie
En présence du ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, Nicolas Sarkozy est revenu sur les différentes étapes du conflit géorgien.
C’est “grâce à l’Europe et son action diplomatique que la catastrophe a été évitée” , a-t-il rappelé.
Selon le Président, si les négociations ont impliqué des concessions, elles ont permis d’éviter une nouvelle guerre froide, “un affrontement qui eut été irresponsable” , et à l’Europe de rejouer un rôle sur la scène internationale.
Adoption du Pacte européen sur l’immigration et l’asile
L’adoption du Pacte européen sur l’immigration et l’asile est un bel exemple de “démocratie européenne” , s’est félicité enfin Nicolas Sarkozy.
“Malgré les différences au départ, chacun [a] pu se mettre d’accord sur une politique d’immigration choisie, concertée avec les pays d’émigration de façon à ce que nous tirions les conséquences de Schengen, qui concerne les trois quart des pays européens” , a rappelé le Président.
Sources
Allocution de Nicolas Sarkozy - 21/10/08 - Parlement Européen
Intervention du président du Conseil européen au Parlement européen - 21/10/08 - Présidence française
Conseil européen : débat avec le Président Sarkozy sur la réponse à donner aux crises mondiales - 21/10/08 - Parlement européen
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