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Guy Verhofstadt a reçu le 5 décembre 2007 le premier prix du Livre européen, organisé sous le parrainage de Jaques Delors. L’ambition de son court manifeste intitulé “Les Etats-Unis d’Europe” est de “baliser les lignes de forces d’un projet européen qui soit à nouveau séduisant pour les jeunes générations” .
Guy Verhofstadt est Premier ministre de Belgique. Il vient de se voir confier la tâche délicate de former un nouveau gouvernement, car 185 jours après les élections législatives, il n’y a toujours pas d’accord entre Flamands et Wallons. L’auteur, qui connaît bien les problèmes inhérents aux nationalismes et aux communautarismes, réhabilite l’idée ancienne d’Etats-Unis d’Europe : “la première de ces missions incombant aux nouveaux Etats-Unis d’Europe est le développement d’une stratégie socio-économique communautaire offrant une réponse aux deux grands défis socio-économiques de l’Europe actuelle” .
Si l’on en croit les Eurobaromètres, les Européens veulent “une Europe qui assume plus de responsabilités” . Guy Verhofstadt explique ainsi les “non” franco-néerlandais aux référendums de 2005 par une angoisse qui trouve sa cause dans les défis posés par la mondialisation et le vieillissement de la population (responsable de la décomposition de notre système social). “Le citoyen européen veut donc un projet européen de nouveau capable d’agir et d’inspirer. Il faut pour ce faire que l’Europe fasse des choix clairs, des choix qui, jusqu’à présent, ont toujours été remis à plus tard.”
L’auteur s’en prend “aux hommes politiques nationaux qui ont abusé de l’Europe” : ” des années durant [l’Europe] a été traitée en épouvantail chaque fois qu’il s’agissait de prendre au pays des mesures moins populaires. Des années durant, l’Europe a été absente des bulletins d’information. Ses succès, ses bons résultats ont été invariablement attribués aux mérites nationaux. Et jamais un seul homme politique n’a pris sa défense lorsque la situation devenait plus difficile” .
Guy Verhofstadt fait ensuite un parallèle entre la construction d’une Europe politique qu’il appelle de ses vœux et la construction de l’Etat fédéral américain : “les Etats-Unis d’Amérique n’ont su surmonter la Grande dépression qui a suivi le krach boursier de 1929 qu’en mettant en place une politique socioéconomique fédérale. Exactement de la même manière, l’Europe ne peut vaincre sa dépression actuelle qu’avec une nouvelle approche et de nouvelles compétences.” L’auteur en détaille cinq : une stratégie socioéconomique européenne, une stratégie européenne de recherche et de développement sur les nouvelles technologiques, un espace européen de justice et de sécurité, une diplomatie et enfin une armée européenne.
Guy Verhofstadt, Les Etats-Unis d’Europe, Luc Pire, 2006
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