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Groupes politiques du Parlement européen : où en est-on ?

Alors que les groupes politiques ont jusqu’au 23 juin pour se constituer suite aux changements apportés par les résultats des élections européennes, la configuration définitive de l’hémicycle est presque actée. Si la dernière ligne droite des discussions est amorcée et que les groupes déjà établis procèdent au renouvellement de leurs présidences, l’incertitude est perceptible à l’extrême droite de l’hémicycle.

Conférence des présidents de groupe - Parlement européen - 27 mai 2014

Les libéraux et démocrates (ADLE), en troisième position derrière le PPE et les Sociaux-Démocrates

Le groupe centriste se positionne comme la troisième force politique du prochain Parlement européen, avec 71 députés. Guy Verhofstadt, réélu à sa tête mardi 17 juin, a récemment agrandi le nombre des eurodéputés de son groupe en accueillant des élus des partis régionalistes espagnols Union Progrès et Démocratie (UPyD), Ciudadanos, portugais (MPT) et tchèque (ANO). Camouflet pour le leader belge, sa proposition d’accueillir au sein de l’ADLE quatre eurodéputés issus du parti nationaliste flamand N-VA a été déclinée, ces derniers rejoignant finalement le groupe des conservateurs et réformistes (ECR) formé autour des conservateurs britanniques de David Cameron. Ce dernier sera désormais présidé par le britannique Syed Kamall, élu le 12 juin.

Répartition des présidences de commission parlementaires

Si les groupes politiques s’organisent pour la prochaine législature, la constitution des commissions parlementaires est également en marche. Cœur de l’élaboration des politiques, ces commissions étaient au nombre de 20 pour la période 2009-2014. Si certaines sont numériquement supérieures à d’autres, elles sont toujours à l’image de la composition globale du Parlement.

Le Parti populaire européen (PPE), premier groupe avec 221 députés malgré un léger déclin par rapport à la législature précédente (53 sièges de moins), a confortablement élu à sa tête l’allemand Manfred Weber issu du parti de l’Union chrétienne-sociale de Bavière, parti frère de la CDU d’Angela Merkel. A ses côtés, l’eurodéputée UMP Françoise Grossetête devient vice-présidente du groupe.

Martin Schulz, l’ancien candidat à la présidence de la Commission européenne des sociaux-démocrates (S&D), vient d’être élu le 18 juin à la tête de son groupe tout juste après avoir démissionné de la présidence du Parlement européen qu’il avait assurée pendant deux ans et demi. Il remplace l’Autrichien Hannes Swoboda et laisse temporairement son siège de président du Parlement européen à son collègue du PD, l’italien Gianni Pittella, jusque-là vice-président du Parlement, avant qu’un nouveau dirigeant élu ne le remplace le 1er juillet prochain.

Pour ce qui est du parti des Verts/ALE, qui perd 7 sièges par rapport à 2009-2014 (50 élus désormais), il sera co-présidé par l’allemande Rebecca Harms et le belge Philippe Lamberts.

Enfin, la Gauche unitaire européenne (GUE) a reconduit à sa tête l’eurodéputée allemande Gabriele Zimmer qui sera assistée de trois vice-présidents de groupe dont notamment le français Patrick le Hyaric (Front de gauche).

La tectonique des plaques de l’extrême droite eurosceptique ralentit et laisse le Front national en difficulté

Les désirs du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) mené par l’eurodéputé Nigel Farage se réalisent alors que la course aux alliés était donnée serrée entre son parti et le Front national de Marine Le Pen, tous deux sortis gagnants dans leurs pays le soir du scrutin européen.

7 nationalités différentes et un minimum de 25 eurodéputés sont nécessaires à la création d’un groupe politique au sein du Parlement européen.

En effet, Nigel Farage est parvenu à remplir les conditions nécessaires à la formation de son groupe politique qui reprendra le nom d’Europe, libertés et démocratie (EFD) et qui compte 47 députés dont la moitié appartient au UKIP. Réunissant le parti eurosceptique tchèque Svobodni (Parti des citoyens libres), le parti letton de l’Union des verts et des paysans (ZZS), les nationalistes suédois de Démocrates de Suède (SD) qui refusaient toute alliance avec le Front national, Nigel Farage a également réussi à convaincre le parti lituanien Ordre et Justice. La coalition a été ensuite rejointe par le mouvement 5 étoiles de l’Italien Beppe Grillo, fort de 17 eurodéputés. Dernier coup de théâtre en date qui clôt les prospections britanniques : le ralliement d’une eurodéputée française dissidente du Front national. En effet, la deuxième de liste dans la circonscription de l’Ouest, Joëlle Bergeron, en marge de son parti pour avoir soutenu le droit de vote des étrangers aux élections locales, a décidé de s’unir avec le parti indépendantiste britannique, portant à 7 le nombre de nationalités prenant part au groupe.

Pour le Front national, à la recherche de deux autres nationalités, la tâche se complique. Assurée de faire alliance avec la Ligue du Nord italienne, le Parti de la Liberté autrichien (FPÖ), le Parti de la liberté de Geert Wilders aux Pays-Bas (PVV) et avec l’eurodéputé belge du Vlaams Belang, les tentatives de Marine Le Pen auprès d’un eurodéputé du UKIP et auprès des Grecs indépendants sont restés infructueux, ces derniers lui ayant préféré le groupe des Conservateurs et des réformistes (ECR). Le parti polonais Coalition de la nouvelle droite (KNP) pourrait éventuellement rejoindre le projet, mais la proximité idéologique entre les deux partis n’est pas si évidente alors que les positions pro-russes du FN font hésiter les Polonais. Le ralliement des Bulgares du VMRO (Mouvement national bulgare) est une option.

Les élus grecs d’Aube dorée et hongrois du Jobbik - “intouchables” de cette quête d’alliance - viennent quant à eux grossir le rang des non inscrits.

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