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“Forza Italia”, le retour

Silvio Berlusconi fonde un nouveau parti. A l’âge de 77 ans, l’ancien président du conseil italien se lance dans une nouvelle aventure politique, en officialisant la renaissance du parti “Forza Italia” et la fin du “Peuple de la liberté”. L’actuel secrétaire du Pdl, le Vice-Premier ministre Angelino Alfano, a annoncé hier la formation du “Nouveau centre droit”, un mouvement qui reste pour l’instant lié à Forza Italia. Les deux formations politiques s’opposent sur la question du soutien au gouvernement, qui pourrait ne plus être assuré par les fidèles de Berlusconi.

forza italia (c) istockphoto

L’histoire mouvementée du Pdl

Quatre ans après sa fondation, le Peuple de la liberté se dissout. Fondé en mars 2009, ce parti aura été protagoniste de la scène politique italienne pendant une courte période. Son symbole a été présent lors des élections politiques de 2008 (il a remporté près de 38% des voix) et de 2013, quand son score a chuté à environ 22%.

Né de la fusion de Forza Italia et Alleanza Nazionale (AN), le Peuple de la liberté avait déjà connu une crise interne à l’été 2010 quand Gianfranco Fini, membre fondateur du Pdl et ancien président de AN, a quitté le parti. M. Fini accusait alors Berlusconi d’être trop proche de la Ligue du Nord, et avait proposé au Parlement de Rome une motion de défiance à l’égard du gouvernement. Mais le Cavaliere avait réussi à tenir la barre du parti et la majorité de l’assemblée était restée avec lui.

Aujourd’hui, c’est toujours autour de la politique gouvernementale que les deux âmes du Pdl s’affrontent. D’un côté les “colombes” d’Angelino Alfano prônent pour la poursuite (bien que conditionnée) du gouvernement d’Enrico Letta, de l’autre les “faucons” berlusconiens demandent de passer à l’opposition. En outre, le 27 novembre prochain, le Sénat de Rome votera la décadence de Berlusconi en tant que membre de l’assemblée, condamné pour prostitution de mineure en voie définitive. Pour ses partisans, il est hors de question que leur chef quitte son poste, pour les fidèles d’Alfano la survie du gouvernement est plus importante que le sort de Berlusconi.

Du marketing politique ?

“La situation est maintenant plus claire : chacun pourra prendre ses responsabilités” , s’est félicité le président du Conseil, Enrico Letta. Pour lui, Berlusconi pourra maintenant passer à l’opposition, tandis que le gouvernement pourra compter sur le soutien stable du nouveau parti d’Alfano. En effet, tous les cinq ministres du Pdl ont suivi M. Alfano, comme environ la moitié des vice-ministres et un tiers des parlementaires. Ces chiffres devraient largement suffire à garantir la stabilité du gouvernement.

Cependant, la rupture entre Berlusconi et Alfano est moins nette que celle qui sépara le Cavaliere et Gianfranco Fini. Selon Ilvo Diamanti, sociologue politique et éditorialiste du quotidien La Repubblica, s’il n’y avait pas “un conflit lacérant” entre les protagonistes, on pourrait penser à du “marketing politique” . En effet, grâce à cette séparation, l’éventuelle alliance entre “Forza Italia” et le “Nouveau centre droit” lors des prochaines élections pourrait remporter plus de votes que le Peuple de la liberté. Berlusconi pourrait, encore une fois, faire valoir la carte de l’opposition, en attaquant l’action du gouvernement Letta, comme ce fut le cas fin 2012 avec le président du Conseil Mario Monti.

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