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Ferran Tarradellas : “La solidarité entre Etats est le meilleur exemple de ce qu’est l’Europe”

Alors que la Hongrie vit aujourd’hui une crise écologique majeure et que des boues toxiques se répandent sur son territoire et dans le Danube, Toute l’Europe a contacté Ferran Tarradellas, porte-parole de la commissaire en charge de la coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la réaction aux crises, Kristalina Georgieva. Il nous explique comment l’Union européenne va venir en aide à cet Etat membre en difficulté.

Toute l’Europe : Quand la Hongrie a-t-elle demandé le déclenchement de l’aide européenne ? Dans quel contexte ?

Ferran Tarradellas : La Hongrie a activé le mécanisme européen de protection civile hier, aux environs de 20h, et a demandé l’envoi d’une équipe d’experts spécialisés dans la prévention et de la réparation de dommages causés par des produits alcalins sur la faune et la flore de la région, mais également des experts pour la décontamination de territoires agricoles.

Cette demande est arrivée hier au Centre de crise de la Commission européenne qui l’a transmise immédiatement aux Etats membres, et dans la nuit d’hier à aujourd’hui, ainsi que dans la matinée, nous avons reçu les offres de plusieurs Etats membres qui proposaient de fournir des experts pour satisfaire les besoins du gouvernement hongrois. Nous continuons actuellement à recevoir d’autres offres, d’autres Etats membres, et nous sommes en contact avec le gouvernement hongrois pour décider quels sont les meilleurs experts pour répondre à ses besoins.

Toute l’Europe : La Commission européenne fournit-elle également une aide ou a-t-elle surtout un rôle de coordination ?

F.T. : La Commission pourrait financer une part des coûts de ces experts sur le terrain, mais c’est aux Etats membres de proposer des experts. Le rôle de la Commission est en effet surtout un rôle de coordination.

Toute l’Europe : Il s’agit d’une catastrophe écologique. cela ne relève-t-il pas également de la Direction générale de l’Environnement de la Commission ?

F.T. : La Direction générale de Madame Georgieva, dont je suis le porte-parole, est responsable de la gestion des crises, qui peuvent être de différentes natures. Il peut s’agir de catastrophes naturelles comme ce fut le cas en mai dernier avec les inondations en Pologne, ça peut être une catastrophe de type industriel comme celle en Hongrie ou la pollution pétrolière dans le Golfe du Mexique, ou cela pourrait également être une catastrophe causée par un acte terroriste, ou plus largement causée par les hommes.

Tout ce qui concerne la gestion des crises relève donc du département de Madame Georgieva. Bien sûr le département de Monsieur Potočnik, le commissaire en charge de l’Environnement, joue un rôle très important dans cette crise puisqu’il y a des législations européennes environnementales qui doivent être respectées dans ces circonstances. Mais cela concerne plutôt une phase postérieure, une fois la crise solutionnée.

Toute l’Europe : Cette crise industrielle ne justifie-t-elle pas que soit mise en cause la responsabilité de ses auteurs ?

F.T. : Notre priorité pour le moment est d’aider les victimes de cette catastrophe et de prévenir dans la mesure du possible la pollution sur le terrain. C’est à cet instant le seul objectif de la Commission.

Une fois que cette crise sera résolue, il reviendra aux autorités hongroises de décider si il y a ou non une responsabilité pénale, selon la législation européenne ou nationale, des responsables de ces sites industriels. Mais notre priorité pour le moment est de prévenir les dommages et d’aider les victimes.

Toute l’Europe : Que va-t-il se passer si d’autres pays sont touchés ?

F.T. : Comme l’a expliqué Madame Georgieva dans sa déclaration officielle, les catastrophes ne connaissent pas de frontières. Nous l’avons vu avec les inondations du fleuve Danube en mai dernier. Elles ont commencé en Pologne avant de toucher la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie elle-même, elles ont ensuite affecté la Roumanie.

C’est la même chose avec les tremblements de terre. Le domaine des crises est l’un de ceux dans lesquels la solidarité européenne peut être mise en place. Aujourd’hui, c’est la Hongrie qui est en crise, mais cela pourrait être la France ou l’Espagne, mon pays.

C’est ce que la commissaire a souligné : comme les crises ne connaissent pas de frontières, la solidarité ne doit pas en connaître non plus. Si cette crise affecte d’autres Etats membres, ces derniers pourront, comme la Hongrie, faire appel au mécanisme européen de protection civile.

L’année passée, la Hongrie a été très généreuse envers des pays voisins qui ont connu des crises. Aujourd’hui c’est à elle de demander de l’aide. Cette réciprocité est un bon exemple de ce qu’est réellement l’Europe.

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