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Europe-Turquie : vers le clash ?

EU-Turkey relations 43 years on : train crash or temporary derailment ?, par Amanda Akçakoca.
European Policy Centre - Issue Paper n°50 - 30/11/06 (27 p.)
(en téléchargement libre)

Recep Tayyip Erdogan - © Communauté européenne, 2006Dans la période actuelle de tension entre l’Union européenne et la Turquie autour de la question de Chypre, Amanda Akçakoca, analyste à l’European Policy Centre (EPC), dresse une analyse complète du contexte politique et des enjeux majeurs pour l’avenir du processus d’adhésion qui entourent la décision du Conseil européen de décembre.

Le document présente dans un premier temps les récents développements de la procédure d’adhésion de la Turquie à l’UE et évoque les issues possibles. La suspension des négociations présente le risque majeur que celles-ci ne reprennent jamais. Chypre pourrait de plus rester éternellement divisée si le processus d’adhésion s’arrêtait. Pour ces raisons, l’auteur estime qu’il est peu probable que les Etats membres décident unanimement d’une suspension totale des négociations. Amanda Akçakoca souligne l’intense engagement de la Commission pour que les négociations se poursuivent, qui contraste avec la contestation grandissante des pays membres à l’égard de l’adhésion de la Turquie,

L’étude se penche dans un second temps sur l’évolution politique en Turquie et l’attitude de la population turque envers l’UE. L’auteur démontre que l’incertitude de l’Union européenne quant à son avenir, ses frontières et le processus d’élargissement lui-même a une incidence négative sur le processus de réformes engagé par Turquie pour satisfaire aux conditions d’adhésion. Certaines décisions politiques récentes soulignent également “la part de responsabilité d’Ankara dans la montée actuelle du sentiment anti-Turquie” en Europe.

L’opinion publique turque reste dans sa grande majorité favorable à l’adhésion à l’UE. Le problème est davantage “qu’ils ne croient pas que l’UE laissera entrer la Turquie” . Le problème de la communication envers les citoyens est pointé par l’auteur comme étant en partie responsable de l’impasse actuelle des négociations. Les Turcs “ignorent complètement les modalités et les bénéfices de l’adhésion” , tandis que les gouvernements européens n’ont pas fait “l’effort de préparer l’opinion publique” à l’adhésion de la Turquie.

L’éventuel repli de la Turquie vers ses voisins orientaux en cas de refus des Européens est un argument souvent cité par les partisans de l’adhésion turque. Amanda Akçakoca constate à ce propos que la “détermination d’Ankara à saisir la moindre opportunité pour développer d’autres relations [que celles avec l’Europe ou les Etats-Unis]qui pourraient lui être bénéfiques” . Il reste toutefois “impensable que la Turquie adopte la même forme de régime que les pays musulmans voisins ” . De plus, il n’y a pas de réels signes “de la prise de contrôle de la Turquie par l’islamisme fondamentaliste” , et le choix de la démocratie moderne et de la liberté l’emporte.

Les prochaines élections présidentielles et législatives turques qui se tiendront en 2007 risquent de mettre durement à l’épreuve la patience de l’UE. L’auteur prévoit en effet qu’en cette année électorale, le parti au pouvoir (AKP) pourrait “prendre une position populiste” en évitant de prendre tout risque qui pourrait lui coûter des voix. Selon Amanda Akçakoca, les relations entre l’Europe et la Turquie risquent d’être détériorées en cas de suspension des négociations. L’enjeu principal pour les deux parties est “de mettre en perspective l’adhésion turque à l’Union européenne” , par le débat, le dialogue et la “restauration de la confiance” .

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