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Euro 2012 : les meilleurs (ou pires) souvenirs de foot de deux eurodéputés

A l’occasion de l’Euro 2012, Toute l’Europe a demandé à deux députés européens fondus de foot, Jean-Luc Bennahmias (ADLE) et Liêm Hoang-Ngoc (S&D), de nous raconter leur meilleur ou pire souvenir lors d’un match international. Les deux Français évoquent la demi-finale France-Allemagne le 8 juillet 1982, lors de la Coupe du Monde, match qui, 30 ans après, reste un véritable traumatisme pour les supporters français. Des anecdotes qui tombent à piquent alors que l’Allemagne joue ce soir en quart de finale … mais contre la Grèce !

jean-luc BennahmiasJean-Luc Bennahmias, député européen (ADLE) et vice-président du Modem

“Mon meilleur souvenir de football … dur de choisir ! J’en donnerai donc plusieurs : tout d’abord en 1982, la demi-finale de la Coupe du monde de football oppose la France à l’Allemagne et c’est “bonheur et pleurs”: les français mènent 3-1 face aux allemands dans les prolongations - c’est inespéré mais les allemands reviennent à 3-3 et entre temps le goal Schumacher a “massacré” Battiston qui sort sur un brancard … et nous perdons aux tirs aux buts. Puis en 1984, la France obtient enfin un titre en devenant championne d’Europe ; Platini marque 9 buts pendant la compétition : c’est toujours le meilleur buteur à ce jour … c’était la période du fameux carré magique avec Tigana, Giresse et Fernandez ! Enfin évidemment, plus récent dans les mémoires : l’incroyable victoire de 1998 et la finale face au Brésil que personne n’a oublié !”

Liem Hoang-NgocLiêm Hoang-Ngoc, député européen (S&D)

Le match qui restera à jamais gravé dans ma mémoire restera la demi-finale de Séville France-Allemagne de 1982. J’avais 16 ans et mon père m’avait puni, me sommant au cours du dîner de monter dans ma chambre. C’est dans la chambre de ma sœur, contiguë à la mienne, que j’ai regardé ce match, sur un petit poste en noir et blanc. Le noir et blanc ajoutait de l’intensité au scénario tragique et hautement symbolique de ce match historique. Le beau jeu à deux touches à la française contre l’implacable rigueur allemande. Les “bons” contre les “méchants” . Platini au sommet de son influence. L’attentat impuni sur Battiston. Un Schumacher dans un état second exacerbé par la consommation de produits illicites. Des prolongations à rebondissements. La reprise de volée de Trésor. Le but magnifique de Giresse. Au cours de cette prolongation, Monsieur Corver, l’arbitre partial, allant jusqu’à influencer directement le cours du match en ne sifflant pas deux fautes sur une action qui conduisit au but de Rummenige. L’égalisation de Fischer. La séance de tirs aux buts… Ce match est une véritable tragédie au sens où Jean Anouilh a pu la définir dans Antigone : “Et voilà. Maintenant le ressort est bandé. Cela n’a plus qu’à se dérouler tout seul. C’est cela qui est commode dans la tragédie. (…) on sait qu’il n’y a plus d’espoir ; qu’on est pris, qu’on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu’on a plus qu’à crier - pas à gémir, non, pas à se plaindre -, à gueuler à pleine voix ce qu’on avait à dire, qu’on avait jamais dit et qu’on ne savait peut-être pas même encore” .

Photo : Michel Platini lors du match France-Allemagne du 8 juillet 1982

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