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Environnement, climat, agriculture : que proposent les candidats aux européennes ?

Quel budget pour la transition énergétique ? Comment réformer la PAC ? Quelles priorités dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Découvrez les principales propositions des 9 listes en tête dans les sondages pour les élections européennes.

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La France insoumise (LFI)

Pour la liste LFI, l’Union européenne possède les “moyens financiers, techniques et humains d’assumer la “préservation de l’écosystème” mais la mise en place d’une telle politique nécessite des changements drastiques. Le parti avance ainsi des propositions en matière d’énergie : “faire de l’énergie un bien commun”, atteindre la neutralité carbone en 2050 et 45% d’énergies renouvelables en 2030, supprimer les subventions aux énergies fossiles mais aussi abandonner le système du marché carbone et mettre en place une taxe carbone aux frontières.

LFI entend également protéger la biodiversité, les populations et les animaux. Ce qui nécessiterait de lutter contre le gaspillage alimentaire, ainsi que d’interdire perturbateurs endocriniens et plastiques à usage unique afin de “construire une Europe zéro déchet” . Le parti appelle aussi à la création d’un “plan de sauvegarde de la biodiversité en Europe” et au lancement d’un “programme de dépollution des mers et des océans”. En outre, la France Insoumise souhaite lutter contre la maltraitance et l’exploitation des animaux, en interdisant l’expérimentation animale dans les cosmétiques et les élevages en batterie.

Enfin, LFI propose une réforme de la Politique agricole commune, notamment par un transfert “massif” des subventions vers les petites exploitations et les exploitations bio. Objectif : réduire la part de l’alimentation carnée comme l’usage des pesticides et garantir des prix rémunérateurs aux paysans.

Parti communiste français (PCF)

Pour le PCF, l’écologie est incompatible avec le marché. Rappelant les engagements pris dans l’accord de Paris, la liste portée par Ian Brossat souhaite, dans le domaine des transports, “sortir du tout routier et du tout carbone”, notamment par le doublement de la part du fret ferroviaire. En outre, le Parti communiste entend également mettre en place un “plan de rénovation énergétique des logements”. La question énergétique est en effet primordiale pour la liste du PCF, qui propose de développer un nouveau mix énergétique combinant les énergies renouvelables et une filière nucléaire sécurisée, par des investissements massifs dans la recherche, la formation et l’innovation. Le parti rappelle aussi son ambition “d’agir contre la précarité énergétique”, l’accès à l’énergie étant considéré comme un “droit humain”. De même, la liste “Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent” aspire à mieux protéger les populations contre les “scandales sanitaires” (diesel, amiante, glyphosate…) par le renforcement des agences et de leurs contrôles.

Dans le cadre d’une refonte de la PAC, le PCF souhaite “favoriser les circuits courts” et avance l’idée de créer un “Fonds alimentaire européen” pour appuyer les initiatives des collectivités territoriales, et notamment la “lutte contre le gaspillage alimentaire”. Le parti souhaite également “harmoniser les normes environnementales vers le haut”, c’est-à-dire refuser le recours aux OGM, mais aussi l’abandon programmé des “substances qui nuisent à la santé et à l’environnement” et “une stricte égalité des conditions d’interdiction des produits phytosanitaires”.

Génération.s

La liste du Printemps Européen souhaite mettre en place un “Green New Deal, financé à hauteur de 500 milliards d’euros par an via les banques centrales. Opposée au marché carbone, elle propose d’investir massivement “dans les économies d’énergie, le logement et la rénovation thermique, les énergies renouvelables, et les mobilités propres” ce qui permettrait de créer des “centaines de milliers d’emplois durables”.

La liste portée par Benoît Hamon entend également créer une Cour Européenne de l’Environnement afin de “sauvegarder la biodiversité et le bien-être animal” et tenir responsable les pollueurs dans les scandales sanitaires et environnementaux. En outre, la liste veut interdire polluants et perturbateurs endocriniens et se positionne contre l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste en Europe afin de protéger les sols. Par ailleurs, elle appelle à faire de l’énergie, de l’eau et des transports des “biens communs” et à renforcer le rôle des collectivités locales dans la gestion de ces “services publics”.

Dans le cadre de la PAC, Génération.s souhaite la mise en place d’un “bouclier bio” qui financerait “intégralement les coûts de passage à l’agriculture biologique” notamment grâce à la taxation des importations alimentaires non biologiques. Le parti prévoit également de renforcer le soutien aux petites exploitations agricoles.

Parti socialiste - Place publique - Nouvelle Donne - Parti radical de gauche

Pour la liste portée par Raphaël Glucksmann, il existe aujourd’hui un “impératif écologique” qui nécessite de réviser totalement le pilotage économique de l’UE en fonction d’une nouvelle grille d’analyse sociale et écologique. Ainsi l’alliance de gauche entend supprimer les subventions néfastes à l’environnement, pour une meilleure allocation des fonds européens en matière de transition écologique (par exemple donner la priorité à la végétalisation des villes).

Le cœur du programme écologique de la liste repose sur la mise en place d’un pacte “finance-climat-biodiversité”. Son but serait de faciliter les investissements nécessaires au financement de la transition écologique. Le pacte prévoit un budget européen pour le climat de 500 milliards d’euros sur 5 ans, ainsi que la création d’une “Banque européenne pour le climat et la biodiversité”, qui permettrait d’octroyer des prêts à taux privilégiés. En outre, les dépenses allouées à la transition écologique n’entreraient pas dans le calcul du déficit des Etats.

La liste Envie d’Europe ambitionne ainsi de mobiliser ces sommes pour financer la recherche, la formation professionnelle dans certains secteurs affectés par la transition écologique, la rénovation énergétique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables pour une “sortie complète du charbon” ou encore le “développement des transports collectifs”. En outre, la liste de Raphaël Glucksmann propose de taxer le kérosène sur les vols intra-européens mais aussi de “favoriser le retour de la nature en ville”. Par ailleurs, le renforcement du dispositif Natura 2000, qui protège la biodiversité dans certains sites, et la création d’une “agence publique européenne de notation environnementale” sont également au programme.

En ce qui concerne la PAC, la liste envisage l’allocation de 70% de son budget “aux pratiques agricoles qui visent à l’abandon des pesticides et des engrais de synthèse” et ambitionne d’accompagner la transition vers le bio par la formation des agriculteurs et une TVA réduite sur les produits biologiques.

Europe Écologie - Les Verts (EELV)

La liste EELV souhaite en premier lieu l’adoption d’un “Traité environnemental européen qui ferait de l’écologie la norme juridique supérieure. Elle propose en outre de nombreuses mesures en matière d’écologie et notamment la mise en place d’une “justice environnementale”, par la reconnaissance de droits à la nature et le ré-ensauvagement de l’Europe, permettant la création d’un “vaste patrimoine écologique”. Plus généralement, il s’agit pour la liste de Yannick Jadot de faire passer les critères environnementaux au premier plan, devant les critères économiques : instaurer des sanctions pour les Etats qui ne respecteraient pas les engagements pris en matière environnementale, sortir les dépenses en matière d’écologie du calcul des déficits publics et mettre en place des indicateurs de “bien-vivre” .

Europe Ecologie - les Verts propose en outre l’instauration d’un “protectionnisme vert” pour lutter contre la ” délocalisation de la pollution” et des emplois et souhaite garantir une Europe sans “produits toxiques : pesticides, perturbateurs endocriniens, diesel, nucléaire, métaux lourds, charbon…”. Par ailleurs, EELV défend de “nouveaux objectifs” pour la PAC (une agriculture locale, de saison et bio), et plus globalement pour l’alimentation avec la création de “journées européennes végétariennes et bio dans les cantines”. La liste souhaiterait en effet aboutir à une “Europe zéro carbone” d’ici à 2050. Pour cela, le parti préconise la suppression d’accords économiques tels que le CETA et un grand plan d’investissements de 100 milliards d’euros par an “pour la sobriété, l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et la mobilité durable” .

La liste EELV entend également mettre en place plusieurs mécanismes, comme un “Plan ferroviaire européen”, un “Plan de lutte contre l’obsolescence programmée” notamment avec un système de bonus-malus, afin d’aboutir à “une Europe zéro plastiques” mais aussi un “Fonds européen de dépollution des zones polluées” et un “Fonds social pour la transition écologique”. Le financement de ces projets proviendrait en partie de la “révolution fiscale” que le parti veut engager avec une “taxation environnementale et transfrontière (des GAFAM aux pollutions générées par le kérosène des avions, les camions ou les paquebots à l’intérieur de l’UE)”.

La République en marche (LaREM)

La liste Renaissance entend “faire de l’Europe une puissance verte” et ce, grâce à “au moins 1 000 milliards d’euros” investis d’ici à 2024 dans la transition écologique et solidaire afin de “développer les énergies et les transports propres, rénover les logements et accompagner la reconversion des travailleurs des secteurs en transition” conformément à l’accord de Paris sur le climat. LaREM appelle aussi à la création d’une “Banque du climat”. Les dépenses liées à la transition écologique auraient ainsi vocation à représenter 40 % du budget européen. En outre, sur le modèle du pacte de stabilité, le parti entend créer un “pacte de soutenabilité”.

La République en marche souhaite également mettre en place certaines taxes, notamment sur le carbone des produits importés et sur le transport aérien. Le parti défend également la fermeture des centrales fonctionnant aux énergies fossiles, la fin des hydrocarbures d’ici 2050 et l’arrêt de la vente de voitures essence et diesel d’ici 2040. Par ailleurs, LaREM a pour objectif de diviser par deux l’utilisation de pesticides et d’interdire le plastique non-recyclable d’ici à 2025.

La liste Renaissance porte en effet “un modèle agricole respectueux de la nature” et souhaite ainsi réformer la PAC. La liste préconise donc “d’orienter les aides agricoles vers les modèles propres et respectueux du bien-être animal”, notamment par l’interdiction du broyage des poussins et le doublement des surfaces destinées à l’agriculture biologique.

Les Républicains (LR)

A l’instar de plusieurs autres listes, celle portée par François-Xavier Bellamy souhaite instaurer une “barrière écologique, autrement dit des “droits de douane anti-pollution sur les produits importés de pays qui ne respectent pas [les] normes environnementales“européennes.

Le programme inclut aussi la mise en œuvre d’un “plan européen pour le climat piloté par un haut-commissaire européen pour le climat et la biodiversité” favorisant notamment l’octroi de prêts à bas taux. Par ailleurs, LR souhaite renforcer l’économie circulaire, les filières de recyclage par la mise en place “d’une stratégie plastique” et promouvoir la bioéconomie. Dans le domaine des transports, le parti préconise le développement d’un “plan européen des nouvelles mobilités” afin de favoriser les véhicules à hydrogène et électriques. De cette façon, le parti vise le “zéro carbone” en Europe à l’horizon 2050.

S’agissant de la PAC, la liste d’union de la droite et du centre préconise le renforcement des aides “à la conversion vers l’agriculture biologique” et souhaite assurer la “préservation des ressources halieutiques en combattant les pratiques de pêche nuisibles à l’environnement telles que la pêche électrique”, une pratique que l’UE vient par ailleurs d’interdire. Enfin, la liste veut “adopter une politique européenne d’incitation à la consommation de produits agricoles et de pêche locaux notamment dans les cantines scolaires” .

Debout la France (DLF)

Dans la section “Protéger notre environnement et valoriser les cultures européennes pour défendre notre civilisation ! du programme, les membres de la liste conduite par Nicolas Dupont-Aignan souhaitent “instaurer des droits de douane ‘anti-pollution’ aux frontières de l’Europe” afin de protéger environnement et emplois des “importations déloyales”. Debout la France entend également “garantir une alimentation saine et un environnement protégé” à travers une “Politique agricole et une gestion de la pêche”, lesquelles offriraient un “revenu mérité aux exploitants tout en valorisant nos terroirs et la préservation des ressources en poisson” .

D’autres références à l’écologie sont aussi présentes ailleurs dans le programme. Dans la section intitulée “Placer les démocraties nationales au cœur de l’Europe”, DLF propose de “concentrer la coopération européenne” via “quelques agences chargées de projets innovants dans l’industrie et la vraie transition écologique pour lutter à armes égales avec les Etats-Unis et la Chine” . Ou encore d’ “inventer les énergies du futur” , telles que “le panneau solaire à haut rendement énergétique, le stockage durable et le nucléaire sans déchet (filière Thorium)” , ainsi que de “chercher des substituts non polluants aux glyphosates” . Il est aussi question de mettre en place une “préférence économique européenne” , qui protégerait “nos industries, nos emplois et notre agriculture contre la concurrence déloyale exploitant la misère humaine et la planète” .

Rassemblement national (RN)

Le Rassemblement national s’oppose aux accords de libre-échange et au “globalisme” , produits d’un modèle libéral dérégulé “profondément antiécologique”. En réaction, le RN préconise le “rétablissement des protections douanières (taxes, quotas et contingentements)” et au contraire une fiscalité favorable aux “circuits courts”, pour favoriser “le localisme”, autrement dit “la production, la consommation et le retraitement dans un périmètre géographique le plus raisonnable possible.”

Le parti souhaite également sortir de la Politique agricole commune afin d’instaurer une “Politique agricole française” qui protégerait la polyculture, ainsi que les petites et moyennes exploitations agricoles.

Décryptage des programmes environnementPour aller plus loin : consulter le décryptage des programmes en matière d’environnement conçu pour l’événement. Cliquez sur l’image pour l’agrandir “Que fait l’Europe pour l’environnement ?” qui s’est tenu le 20 mai à la REcyclerie.


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