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Elections européennes 2019 : mode d’emploi

Les élections européennes se tiennent dans l’ensemble des Etats membres du 23 au 26 mai 2019. Tous les cinq ans, elles permettent aux citoyens de choisir leurs représentants au Parlement européen. Fonctionnement des élections, rôle des députés : quels sont les enjeux de ce moment majeur de la démocratie européenne ? Quelles sont les nouveautés pour le scrutin 2019 ?

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Photo : andriano_cz - Crédits : iStock

Qui élit-on ?

Les élections européennes permettent d’élire les députés qui siègeront au Parlement européen. En 2019, 751 eurodéputés sont élus en Europe, dont 79 Français. Parmi eux, seuls 74 siègeront avant la sortie du Royaume-Uni.

Lorsque le Royaume-Uni quittera l’Union européenne (Brexit), peut-être en cours de législature, la composition du Parlement européen sera rééquilibrée. Des sièges supplémentaires seront alloués à huit Etats membres aujourd’hui démographiquement “sous-représentés” . C’est le cas de la France, qui sera ainsi représentée par 79 députés, soit 5 de plus que pour la législature 2014-2019. Le nombre total de députés européens passera à 705.

Comment fonctionnent les élections ?

Les élections ont lieu tous les cinq ans, à la même période, dans l’ensemble des pays membres de l’UE. Chaque pays se voit attribuer un nombre de sièges en fonction de sa population. Il doit ensuite conduire le scrutin sur son territoire et nécessairement à la proportionnelle.

En 2019, en France, le vote se tient le dimanche 26 mai (samedi 25 mai dans une partie de l’outre-mer). A cet égard, le gouvernement a introduit un changement important : le pays n’est plus découpé en huit circonscriptions régionales comme entre 2003 et 2014, mais forme une circonscription unique. La France revient ainsi au modèle adopté par la grande majorité des pays européens. Seules la Belgique, l’Irlande, l’Italie et la Pologne sont en effet divisées en plusieurs circonscriptions.

Pour la première fois en France, il était possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au 31 mars 2019, et non seulement jusqu’au 31 décembre de l’année précédant les élections. Pour les jeunes atteignant 18 ans en 2019 et n’ayant pas été inscrits d’office sur les listes électorales, ce délai a été étendu jusqu’au 16 mai.

Une liste de candidats a du être présentée par chaque parti pour l’ensemble du territoire français, et chaque citoyen a la possibilité de donner sa voix à la liste de son choix. A l’issue du scrutin, les partis ayant obtenu au moins 5% des suffrages bénéficieront d’un nombre de sièges proportionnel à leur nombre de voix. La clôture du dépôt ayant eu lieu le 3 mai, les 34 listes en compétition en France sont connues.

Comment se présenter aux élections ?

Pour être candidat aux élections européennes, il faut être citoyen de l’un des 28 États membres de l’Union européenne (pas nécessairement Français), être âgé d’au moins 18 ans, être domicilié ou résider en France depuis au moins 6 mois et jouir du droit d’éligibilité dans son pays d’origine.

Les candidats non Français doivent déclarer au ministère de l’Intérieur qu’ils sont éligibles, ce que l’État d’origine vérifie ensuite. Si l’inéligibilité est constatée avant le scrutin, la candidature est écartée, si elle l’est après le scrutin, il est mis fin au mandat.

Il n’est pas possible d’exercer certaines fonctions ou mandats incompatibles avec le mandat de député européen, comme être membre d’un gouvernement national ou d’un parlement national, ou encore agent actif d’une autre institution européenne.

Le début du dépôt des candidatures a commencé le mardi 23 avril 2019 et s’est achevé le vendredi 3 mai 2019. La liste de 79 candidats doit être composée alternativement d’un candidat de chaque sexe.

Les listes ayant recueilli au moins 3% des suffrages exprimés voient leurs frais de campagne remboursés.

La campagne électorale officielle, y compris audiovisuelle, s’est ouverte le 13 mai 2019 et s’est achevée le 25 mai 2019 (le 24 mai 2019 à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et en Polynésie française et sur le continent américain). Pendant ce moment, les différents partis ont disposé notamment de temps d’antenne gratuit à la radio et à la télévision.

Quels sont les partis en lice ?

Les partis nationaux présentent des listes de candidats. En France, 24 listes sont en compétition, en Allemagne 41… A l’issue des élections, les députés élus peuvent rejoindre ou créer un groupe politique au niveau européen. Pour la législature 2014-2019, on compte huit groupes politiques au niveau européen :

  • Le Groupe du Parti populaire européen (PPE), qui réunit la plupart des partis de centre-droit, dont Les Républicains
  • L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) où figure notamment le Parti socialiste
  • Les Conservateurs et réformistes européens (CRE), qu’aucun député français n’a rejoint
  • L’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), où se trouvent l’UDI et le MoDem
  • Le Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) où siègent le Parti communiste français et La France insoumise
  • Le Groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE), rassemblant les partis écologistes européens dont Europe Écologie-Les Verts
  • Le Groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD), dans lequel siège le parti de Florian Philippot, Les Patriotes.
  • Groupe Europe des nations et des libertés (ENL) qui réunit des partis de droite et d’extrême-droite, dont le Front national

Les députés qui ne rejoignent aucun groupe politique européen, souvent issus de l’extrême-droite, sont dit “non-inscrits” .

Quels sont les principaux pouvoirs du Parlement européen ?

Le Parlement européen a un rôle majeur dans le processus de décision de l’Union européenne. Lorsque la Commission européenne fait une proposition de loi, les députés amendent et votent le texte, avec le Conseil de l’Union européenne. C’est le cas lorsque les textes concernent les vingt domaines pour lesquels le Parlement est compétent : les affaires étrangères, l’emploi, l’environnement ou encore l’agriculture en font partie. Les députés établissent également, en négociant avec le Conseil, le budget annuel de l’Union européenne.

Afin de mieux se partager le travail dans ces domaines, les députés sont répartis en vingt commissions permanentes spécialisées, au sein desquelles ils élaborent des rapports, font des propositions législatives, organisent des auditions d’experts et mènent les négociations avec le Conseil de l’Union européenne.

L’avis du Parlement est aussi pris en compte dans une cinquantaine de domaines où il n’est pas décisionnaire, comme le droit de la concurrence. Il peut enfin opposer un veto dans 16 domaines, comme l’adhésion d’un nouvel Etat membre de l’Union ou la signature de traités internationaux. Cette dernière situation s’est par exemple produite en 2012, lorsque le Parlement a refusé la signature de l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA), vivement critiqué par les défenseurs des libertés numériques.

Non seulement les députés disposent d’un pouvoir législatif, mais ils contrôlent également le pouvoir exécutif. Ils peuvent notamment censurer la Commission, qui doit alors présenter sa démission ou destituer un commissaire.

Comment sera désigné le président de la Commission ?

Les futurs députés européens participeront aussi au choix du prochain président de la Commission européenne. Peu après leur élection, ils se prononceront en effet à la majorité pour ou contre le candidat proposé par les Etats membres. En 2014, c’est même la tête de liste du parti vainqueur, Jean-Claude Juncker, qui a été désigné.

Selon ce système, chaque parti politique européen choisirait un candidat “tête de liste” pendant la campagne. A l’issue des élections, le parti arrivé en tête verrait son Spitzenkandidat devenir prioritaire pour briguer l’assentiment des eurodéputés et ainsi prendre la tête de l’exécutif européen. Rien d’automatique cependant : alors que ce sont les chefs d’Etats et de gouvernement qui doivent proposer le président de la Commission, certains d’entre eux se montre extrêmement réticents à ce système.

En revanche, le Parlement peut, conformément aux traités, rejeter le collège de commissaires qui lui sera proposé.

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