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Découvrez les élus atypiques et les partis d’extrême-droite qui font leur entrée dans l’hémicycle européen

Un prêtre, un ancien dirigeant soviétique ou encore un Parti des pirates : certains des nouveaux élus du Parlement européen vont détonner dans l’hémicycle ! Autre particularité de cette nouvelle législature : le nombre important de partis d’extrême-droite représentés. Touteleurope.fr dresse le portrait de ces eurodéputés atypiques et fait le tour des partis souverainistes et d’extrême-droite qui font leur entrée à Strasbourg.

Des eurodéputés pas comme les autres

Les bancs de l’hémicycle européen vont accueillir de curieux députés. Sortis des urnes des 4 au 7 juin dernier, le père Mitro, Alfreds Rubiks ou encore Christian Engström sont des personnalités bien à part. Petit portrait.

Isä Mitro Repo, un député en soutane

Isä Mitro Repo est un star dans son pays, la Finlande, où il est plus connu sous le nom de “Père Mitro” . Célèbre pour son sens de l’humour, ce prêtre orthodoxe, souvent présent dans les médias finlandais, raconte à qui veut l’entendre que tous les partis l’ont sollicité pour les élections européennes.

Il a finalement choisi de se présenter aux côtés des sociaux-démocrates, et continue de refuser d’enlever sa soutane, alors même que l’Eglise orthodoxe, qui interdit aux religieux d’avoir des fonctions politiques, refuse qu’il continue à porter l’habit et à officier. Nul doute que sa tenue lui permettra de se faire remarquer au Parlement au milieu des cols blancs.

Alfreds Rubiks, ou un peu de Russie en Europe

Comment un ex-dirigeant soviétique, qui a passé trois ans en prison pour avoir agi contre l’indépendance de son pays, peut se retrouver au Parlement européen ? Et bien en obtenant 20 % des voix en Lettonie, grâce au Centre Harmonie, coalition de partis représentant principalement la minorité russe.

Agé de 73 ans, Alfreds Rubiks est le dernier dirigeant soviétique de la Lettonie. Son passage en prison, pour avoir tenté de renverser le gouvernement et pour avoir appartenu au Parti communiste après 1991 lui interdit de se présenter à des élections nationales ou locales dans son pays. Mais pas aux élections européennes. Il représentera donc les intérêts de la minorité russe (630 380 personnes), et cohabitera notamment avec son ancien adversaire, Ivars Godmanis, leader de l’indépendance. L’ambiance risque d’être glaciale …

Christian Engström, un “Capitaine Crochet” des temps modernes

“Les pi… les pipi … les pirates” s’écrieront peut-être certains eurodéputés. Pourtant, avec 7,1 % des voix obtenus en Suède, le Parti des pirates, considéré au départ comme une plaisanterie, fait bel et bien son entrée au Parlement.

Et c’est la tête de liste Christian Eng­ström, un ancien consultant en informatique de 49 ans, qui représentera ce parti, créé en 2006, qui milite pour la liberté sur Internet, préconise la refonte du droit d’auteur, l’abolition du système des brevets ou encore la diminution de la surveillance du Web. A Strasbourg, il se joindra soit au groupe des libéraux, soit à celui des Verts. Alors que la loi Hadopi vient d’être reboutée par le Conseil constitutionnel en France, le sujet devrait être majeur dans les mois à venir.

Populistes et souverainistes entrent en force au Parlement européen

Autre fait marquant de ces élections européennes 2009 : la poussée de l’extrême-droite et des souverainistes dans de très nombreux Etats membres. En effet, si les anti-européens ont toujours été représentés au Parlement européen, ces élections ont mis permis à des nouveaux partis de faire leur entrée à Strasbourg.

Déjà présents lors de la précédente législature, le Front national français se place en 5e position des résultats, avec 6,5 % des voix, et obtient ainsi 3 sièges. De même, l’alliance anti-européenne de Philippe de Villiers (MPF-CPNT) a recueilli 4,8 % des suffrages.

De même en Autriche, les populistes du FPÖ obtiennent 13,1 % des voix, et cohabiteront sur les bancs de l’hémicycle avec un autre parti d’extrême-droite, le BZÖ.

Peu d’Etats membres ont échappé à ce phénomène et dans certains d’entre eux, ces partis ont pour la première fois une représentation européenne. Petit tour d’horizon de quelques-uns de ces anti-européens désormais eurodéputés.

La Hongrie plébiscite le parti Jobbik

Le parti Jobbik, ou “Mouvement pour une Hongrie meilleure” , est le parti d’extrème-droite le plus connu en Hongrie, bien que récent. Il a en effet été constitué en 2003. Lors des élections européennes il a récolté 14,7 % des voix et se classe ainsi en troisième position sur le podium hongrois. Le parti Jobbik enverra trois eurodéputés au Parlement européen.

Ce parti sera notamment représenté par Krisztina Morvai, 45 ans, connue pour ses propos orduriers contre les Juifs, les Roms ou tout autre “ennemi de la Hongrie” . Le parti est également épaulé par sa propre formation paramilitaire, “la Garde hongroise” , et promeut les valeurs chrétiennes et la renaissance de la “Grande Hongrie” , amputée par le traité de Trianon de 1920 consécutif à la Première Guerre mondiale.

Des “Vrais Finnois” dans l’hémicycle

Avec 10 % des voix en Finlande, le Perussuomalaiset, ou parti des “Vrais finnois” , sera désormais représenté au Parlement européen. Ancien Parti agrarien finnois,créé en 1959, il s’est rebaptisé “les Vrais Finnois” en 1995, l’année où la Finlande a rejoint l’Union européenne.

Anti-européen, populiste, ce parti a su convaincre les électeurs grâce au charisme de son dirigeant, Timo Soini, et semble être le grand vainceur de ces élections en Finlande

Romania Mare, ou l’ombre de Ceausescu

Avec 9 % des voix, le parti Romania Mare (Grande Roumanie) permet à son leader, Corneliu Vadim Tudor, de se refaire une santé électorale après ses précédents échecs.

Ancien thuriféraire de Nicolae Ceausescu, il s’est posé en légataire de ce nationa­lisme exacerbé pratiqué par l’ancien dictateur. Admirateur inconditionnel du maréchal Antonescu (allié des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale), il a renoncé à ses tirades antisémites pour se recentrer sur la lutte anticorruption et les élites “mafieuses” .

Les populistes en force aux Pays-Bas

La poussée populiste est forte chez nos voisins néerlandais. Après avoir rejeté le projet de traité constitutionnel européen en 2005, ont apporté un fort soutien au parti de Geert Wilders, connu pour ses positions anti-immigration.

Signe d’un scepticisme marqué face à l’intégration européenne, le Parti de la liberté de Wilders, avec 17 % des voix, remporte 4 sièges sur 25. Le Parti de la liberté revendique notamment l’opposition à l’entrée de la Turquie dans l’UE et à une baisse significative de la contribution des Pays-Bas au budget européen.

Royaume-Uni : deux sièges pour le British National Party

Les Britanniques vont envoyer au Parlement européen 2 élus du BNP (British National Party) : Nick Griffin (dirigeant du parti, élu dans la circonscription du Nord-Ouest) et Andrew Brons (élu dans le Yorkshire, une région où 10 % de l’électorat a voté pour le BNP).

Ce parti d’extrême droite surfe depuis quelques années sur le credo du racisme envers les Britanniques d’origine étrangère. Le succès de ce parti aux élections européennes a choqué l’ensemble de la classe britannique et de nombreux citoyens. Pas ceux qui se sont rendus aux urnes apparemment …

Et dans les autres Etats membres …

En Belgique (Flandre), le parti d’extrême-droite Vlaams Belang affiche le très bon score de 16,2 %. En Bulgarie, le parti Ataka obtient quand à lui 7,2 % des voix et envoie donc deux députés au Parlement européen.

Le parti d’extrême-droite grec LAOS récolte 6,8 % des suffrages, loin devant les Verts (3,2 %) qui ont pourtant réalisé de très bons scores dans le reste de l’Union européenne. Enfin en Italie, le parti populiste de la Ligue du Nord se classe en troisième position de ces élections européennes avec 9,5 % des voix.

En savoir plus

Résultats des élections européennes 2009 en France
Répartition des députés par groupes politiques 2009-2014
Elections européennes : victoire de la droite … et de l’abstention

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