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  • Synthèse

De la “stratégie de Lisbonne” à “Europe 2020”

La stratégie de Lisbonne est arrivée à échéance à la fin de l’année 2010. Elaborée en 2000, celle-ci devait faire de l’Union “l’économie de connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde” en dix ans. Les ambitions des années 2000 ont dû être révisées à mi-parcours afin de recentrer la stratégie sur la croissance et l’emploi. Malgré tout, les résultats et le bilan de cette stratégie restent limités.

L'évolution des instruments de coordination budgétaire depuis le traité de Maastricht (1992)

Cet échec s’explique par le manque de lisibilité de ses objectifs et l’absence d’une gouvernance pour mettre en oeuvre et assurer le suivi de la stratégie. Mais elle pêchait également par l’absence d’un volet extérieur, notamment sur les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).

Les Etats membres et la Commission européenne ont donc adopté un nouveau plan stratégique pour les dix ans à venir. Cette fois, les objectifs semblent plus modestes et plus réalistes. Dans le contexte actuel de sortie de crise et de réduction des déficits publics, la stratégie vise à maintenir les investissements dans la recherche, l’innovation et la formation tout en prônant des réformes structurelles. Elle doit développer une croissance “intelligente, durable et inclusive” s’appuyant sur une plus grande coordination entre les politiques nationales et européennes. Le projet Europe 2020 évoque “une économie sociale de marché durable” , qu’il faut faire évoluer pour la rendre plus compétitive.

La nouvelle stratégie est centrée sur trois axes :

  1. l’importance de l’innovation avec des politiques encourageant la recherche et les projets communs ;
  2. l’augmentation du taux d’emploi ;
  3. une croissance plus verte.

En outre, cinq objectifs quantitatifs sont proposés, dont l’augmentation du taux d’emploi à au moins 75 % (en 2012, seulement 64,1 % de la population en âge de travailler occupe un emploi) et l’affectation de 3 % du produit intérieur brut à la recherche et au développement, au lieu des 2 % actuels qui laissent l’Union loin derrière les États-Unis et le Japon.

Le projet réaffirme également les objectifs de l’Union européenne en matière de lutte contre le changement climatique, qui sont déjà parmi les plus ambitieux au monde, et propose de réduire le taux de pauvreté de 25 %, ce qui reviendrait à faire sortir 20 millions de personnes de la pauvreté sur les 80 millions actuellement.

En matière d’éducation, la Commission recommande de prendre des mesures ramenant le taux d’échec scolaire à moins de 10 % (il est en 2010 de 15 %) et permettant à 40 % des jeunes d’aborder la trentaine en étant titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (contre 31 %).

La mise en œuvre d’Europe 2020

En mars 2010, lors du débat au Parlement européen sur la Stratégie Europe 2020, plusieurs eurodéputés se sont interrogés sur la mise en œuvre de ce nouveau plan. Le bilan de la Stratégie de Lisbonne a montré les faiblesses de la méthode ouverte de coordination. Le défi pour la nouvelle stratégie sera de renforcer ce mécanisme de coordination qui n’est pourtant pas contraignant pour les Etats membres.

Plusieurs députés ont suggéré un système de sanctions et de récompenses pour inciter les Etats à atteindre les objectifs de la stratégie. Par exemple, les Etats qui réussiront mieux les réformes pourraient être récompensés par l’octroi de subventions européennes.

La difficulté réside désormais dans l’arbitrage entre différents domaines, qui doit se baser sur les débats internes menés au sein des Etats.

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