L’échec de Bratušek au Parlement européen
Lors de son audition, Alenka Bratušek, a été également critiquée pour s’être nommée elle-même au poste de commissaire avant de quitter ses fonctions de Premier ministre. Mais selon ses dires, Mme Bratušek aurait plutôt fait les frais d’une absence de protection politique, notamment en Slovénie. En effet, le vote du 8 octobre qui a confirmé le rejet de sa candidature (112 votes “contre” , 13 “pour” et 2 abstenus) a été accueilli sans trop de mal à Ljubljana.
Alenka Bratušek, l’auto-candidate à la Commission européenne
Désavouée par son parti “Slovénie positive” lors de ses élections primaires, Alenka Bratušek a démissionné de son poste de Premier ministre le 5 mai 2014, mettant ainsi fin à un mandat d’à peine treize mois. Mme Bratušek a par la suite perdu les élections anticipées qui se sont déroulées durant le mois de juillet. Mais, avant de laisser son poste à l’actuel Premier ministre, Miro Cerar, elle s’est auto-proposée comme candidate slovène au poste de commissaire européen. Une décision qui n’a pas plu à l’opinion publique et au nouvel exécutif, qui a décidé d’exclure le parti de Bratušek de la nouvelle coalition au gouvernement.
“La candidature de Bratušek a été confirmée par le gouvernement précédent et moi je n’ai aucune compétence pour l’empêcher” , a déclaré Miro Cerar lors de l’arrivée de la politicienne à Bruxelles le 12 septembre. Le Premier ministre slovène, fraîchement élu, a préféré à ce moment-là ne pas prendre position sur la présence de Bratušek aux côtés de Juncker. Un mois plus tard, lors du rejet de sa compatriote face au Parlement européen, Miro Cerar se limitait à présenter une nouvelle candidate, cette fois-ci choisie dans son camp : la vice-Premier ministre Violeta Bulc.
Au tour de Violeta Bulc, débutante en politique
La centriste Violeta Bulc débarque tout juste dans l’arène politique. Cette ancienne conseillère en entreprise de 50 ans n’occupe que depuis un mois le poste de vice-Premier ministre en charge du Développement. Mme Bulc rejoint le parti de centre-gauche de Miro Cerar (SMC) juste avant les élections anticipées et elle occupe, tout comme le Premier ministre actuel ex-professeur de droit, pour la première fois un rôle politique.
Une raison suffisante - comme le disent certains observateurs - pour douter de sa nomination au poste de commissaire européen. Mais pour Jean-Claude Juncker, la vice-Premier ministre de Ljubljana est à la hauteur du poste. Le président de la Commission a approuvé sa candidature et l’a désignée au poste de commissaire aux Transports.
“On apprend que le commissaire-désigné aux transports Maros Sefcovic devrait hériter d’une vice-présidence à l’énergie, et que la slovène Violeta Bulc nouvelle nominée devrait prendre la charge de commissaire aux transports et à l’espace” , affirme le 15 octobre, l’eurodéputée Karima Delli (Europe Ecologie - Les Verts). L’élue française ne se félicite pas de cette nouvelle, se demandant si Violeta Bulc suivra les positions de Maros Sefcovic qui avait été désigné à l’unanimité de la Commission transport. “Je crains que nous perdions sérieusement au change” , conclut-elle.
La nouvelle candidate slovène sera auditionnée lundi 20 octobre par le Parlement européen. Et en cas de rejet par les eurodéputés, la Commission risquerait de ne pas être prête pour le 1er novembre. Un faux départ qui pourrait jeter une lumière sombre sur la nouvelle Commission européenne.