L’Europe étudie la mise en oeuvre du plan d’aide à la Grèce …
En effet, alors qu’elle se refusait jusqu’à présent à demander de l’aide à ses camarades européens, et qu’elle vient d’adopter une loi fiscale visant à l’assainissement de ses finances publiques, la Grèce a annoncé qu’elle souhaitait un examen du mécanisme d’aide financière approuvé dimanche dernier par les membres de l’Eurogroupe.
Cet accord conclu entre les 16 prévoit que les Etats de la zone euro peuvent prêter jusqu’à 30 milliards d’euros à Athènes la première année, et le Fonds monétaire international (FMI) une dizaine de milliards d’euros. La durée du plan est de trois ans.
Il s’agit bien entendu de prêts, très préférentiels par rapport à ceux auxquels peut prétendre actuellement la Grèce, qui ne feront qu’accompagner les efforts du pays pour atteindre les exigences du Pacte de stabilité. L’Eurogroupe a ainsi intimé le gouvernement de Georges Papandréou à prendre toute une série de mesures d’économies afin de réduire son déficit public, qui s’est élevé à 12,9% du PIB en 2009.
Présent à Madrid à l’occasion d’une réunion des ministres européens des Finances, le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a cependant indiqué que “les autorités grecques n’ont pas fait de demande” d’activation du plan d’aide auquel elles pouvaient prétendre.
La Grèce souhaite uniquement, à ce jour, pouvoir envisager les conditions d’une telle aide. A cette fin, une délégation regroupant des représentants de la Commission, de la BCE et du FMI se rendra à Athènes lundi.
… et surveille le reste de la zone euro
Résoudre le cas grec est une chose. S’assurer que la situation ne se renouvelle pas en est une autre.
C’est dans ce sens que s’est exprimé mercredi 14 avril Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, devant ses collègues de la Commission puis devant le Parlement européen.
En effet, depuis le début de la crise grecque sont également surveillés étroitement ceux que la presse anglophone appelle les “PIGS” (Portugal, Irlande, Espagne, Grèce). Et les récents chiffres sur le déficit public du Portugal font craindre une contagion plus rapide que prévue.
Au-delà des pays membres de la zone euro, c’est l’intégralité de l’Union qui est visée. Vingt Etats sur vingt-sept sont en effet au-dessus de la barre des 3 % de déficit public autorisés par les traités.
Le commissaire plaide donc pour un renforcement de la surveillance qui prendrait non seulement en compte la dette publique mais aussi d’autres indicateurs comme le coût de l’emploi, les écarts de compétitivité, ou la consommation.
Olli Rehn préconise également la mise en place de sanctions rapides, comme par exemple la suspension du versement des fonds de cohésion pour les mauvais élèves.
Le commissaire devrait présenter son projet le 12 mai, et espère être suivi par le Conseil. Objectif : permettre à l’agence Eurostat, chargée d’analyser les comptes publics des Etats membres, d’être mieux informée afin d’éviter que ne s’étende le cas de la Grèce.
Et brandir alors la menace d’une sanction, afin de promouvoir la transparence qui a parfois fait défaut en matière de finances publiques…
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