Interrogé par Touteleurope, le directeur général de la DG Interprétation met en avant les opportunités du métier d’interprète de conférence.
200 postes pour les 10 ans à venir, comme fonctionnaire ou freelance, c’est ce que les institutions européennes (Commission, Parlement et Cour de justice) réservent aux jeunes Français intéressés par le métier d’interprète de conférence. Actuellement, 5 francophones sont recrutés chaque année (pour un contingent global de 900 interprètes), mais le rythme pourrait bien s’accélérer les années suivantes…
Interprète auprès de l’UE ou interprète statutaire, c’est une fonction qui n’est pas de tout repos, qui nécessite une très bonne formation, mais qui promet une rémunération intéressante. La formation doctorale en interprétariat de conférence auprès d’une école spécialisée (comme l’ISIT et l’ESIT à Paris) est presque indispensable, pour des personnes qui disposent déjà d’une bonne culture générale, maîtrisent parfaitement leur langue maternelle et comprennent bien (à défaut de parler) deux autres langues de l’Union, allemand et langues des pays de l’Est en priorité.
Un interprète de conférence doit en effet être capable d’écouter un débat en langue étrangère pour le retranscrire dans sa langue maternelle, et pas l’inverse, rappelle le directeur général de la DG Interprétation, Marco Benedetti. Et, à la différence du métier de traducteur, il doit être rapide ! La carotte ? Un salaire de 4 000 euros net par mois comme fonctionnaire, et près de 400 euros par jour en tant qu’indépendant…
Le français en péril ?
Tourné sous la forme d’un reportage, le clip de la DG Interprétation en dit un peu plus sur le métier d’interprète de conférence.
La raison de cette campagne ? Non pas, n’en déplaise aux nostalgiques de l’Europe des 6, une soudaine volonté européenne de faire repasser le français au premier plan (d’autant qu’une campagne similaire est menée dans d’autres pays membres, y compris en Grande-Bretagne).
Simplement, la Commission prévoit le départ imminent à la retraite de la moitié des interprètes de langue française, qui risquerait dès lors de devenir une langue “rare” au sein de l’Union.
Or, 75% de toutes les réunions des instances européennes sont interprétées vers le français, d’ailleurs souvent utilisé comme “pont” entre deux langues rares : “la langue anglaise est présente, mais pas suffisante” , insiste M. Benedetti.
Et les candidats refusés par l’Union ? Les interprètes de langue française sont demandés dans beaucoup d’institutions internationales et d’entreprises, répond M. Benedetti, qui conclut par un message clair : “Apprenez les langues, il y a des métiers intéressants et bien rémunérés au bout” .
En savoir plus :
Le français, langue rare ? - Commission européenne
La Commission européenne - Touteleurope.fr