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Charles de Gaulle et l’Europe des nations

18 juin 1940 : l’appel du général de Gaulle résonne sur les ondes de la BBC. Celui qui n’est encore qu’un inconnu et peine à convaincre les Anglais de son “idée de la France”, rejette l’armistice signé par Pétain et incite les Français à poursuivre le combat contre les forces de l’axe. Mais de Gaulle possède-t-il déjà “une certaine idée de l’Europe” ?

L’appel du 18 juin 1940 est destiné aux Français, de la métropole et de l’Empire. Au contraire de mouvements fédéralistes nés dans l’entre-deux-guerres, l’Europe est loin des préoccupations du général.

Et si l’idée d’Europe émerge progressivement dans l’esprit du général de Gaulle au sortir de la seconde guerre mondiale, celle-ci est loin de la vision des pères fondateurs. Attaché à la souveraineté nationale et au rétablissement de l’honneur de la France, Charles de Gaulle est favorable à une Europe des Nations, intergouvernementale et non fédérale.

Bien que très enthousiaste à l’idée du rapprochement franco-allemand (il signera le traité de l’Elysée en 1963 avec le chancelier Adenauer), l’intégration européenne et l’abandon de compétences étatiques à des institutions supranationales resteront très suspectes pour cet homme, qui considérait la nation comme seule forme de société pertinente.

Lorsque de Gaulle est élu Président de la République en 1958, le traité de Rome est signé depuis plus d’un an. Le nouveau chef d’Etat joue alors, malgré lui, un rôle positif en mettant la France en mesure d’entrer dans le Marché commun et en exigeant la politique agricole commune (PAC).

Lors d’une conférence de presse à L’Elysée le 15 mai 1962, le Général déclare : “Dante, Goethe, Chateaubriand, appartiennent à toute l’Europe dans la mesure où ils étaient respectivement et éminemment Italien, Allemand et Français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et s’ils avaient pensé, écrit en quelque espéranto ou volapük intégrés…”

Mais son désaccord avec ses homologues européens éclate au grand jour le 15 mai 1962, lors de la conférence de presse dite du “volapük” au cours de laquelle il rejette la perspective d’une Europe des apatrides et des langues intégrées.

Les plans Fouché I et II et le rejet à deux reprises de l’adhésion britannique aux Communautés européennes révèlent enfin ses craintes, malgré sa volonté d’une Europe “de l’Atlantique à l’Oural” , de la perte de puissance de la France face à l’hégémonie américaine et de sa dilution dans une Europe bureaucratique.

En savoir plus

Marc Ferro : “De Gaulle n’a jamais cru à l’unité politique de l’Europe” - Touteleurope.fr

Chronologie : De Gaulle et l’Europe - Touteleurope.fr

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    Anne CHAUNIER

    Charles de Gaulle aimait la FRANCE, la terre de France, sa longue histoire : presque 16 siècles. Il aimait aussi les Français..quand ils se montraient capables de penser leur pays comme une très grande nation qui jamais, question d’honneur et de fierté, ne devra se laisser assujettir à une quadrature européenne technocratique..dominante..Et financière. Ce qui est hélas arrivé parce que nos derniers Presidents de la Veme République n’ont jamais su - ou jamais voulu - , préserver la France d’une assimilation européenne qui la fruste en premier de son pouvoir regalien..L’École n’enseignant plus à nos enfants l’Amour de la France et de son histoire…martelant « les bienfaits » d’un statut européen par delà les caractères et coutumes ancestrales de chaque nation européenne, L’École a formaté des générations pour lesquelles n’existent que le multiculturalisme…ou l’universalisme..Sans modération, Sans prise en compte de la longue transmission d’un héritage culturel qui nous est propre. Qui exige à minima un grand respect pour cet apport culturel..littéraire..architectural..idéologique..Et spirituel sans lequel les premières écoles et les secours hospitaliers n’auraient jamais existe ! -- On évacue même l’extraordinaire parenthèse que constituerent les volontés et les institutions du règne carolingienne pour la France et l’Allemagne…une forme « d’Europe » soit, mais quel quadrillage porteur de valeurs humanistes et spirituelles dignes de la conscience humaine --
    Amoureux passionne par L’Histoire des civilisations dont « la notre », ce rêve d’une Europe des Nations , ce Grand Français, CH de GAULLE, pouvait le réaliser si le bonus de vie très longue lui avait été accordé. A la place hélas.…nous voyons une France suiviste des États Unis, ayant perdu toute notion de la volonté et du courage pour ‘affirmer haut et clair des légitimes desirs et des options déclarées au nom de la nation France!. Le jeune Président Macron « aime bien » la France. tiedement.…mais s’avère un VRAI technocrate européen pour qui tout idéal et toute passion sont bien inutiles à l’heure de la permanence …encore..de l’ hégémonie americaine réveillée par l’Ukraine et qui brandit les forces militaires d’un OTAN qui a besoin d’utiliser ses armes!. La Sainte Prudence exigeait, pour nous, de ressortir de ce « machin militaire » fournisseur des armes qui font perdurer une guerre…Aux portes de la Russie…Nous devenons donc AUSSI - ainsi - pour de bon des « co.belligérants de l’Ukraine » au mépris d’un peuple russe qui est européen , dont la Nation devait rester unie à l’Europe occidentale. Serviteur frileux des USA notre jeune Président n’a pas connu le parcours tumultueux (et héroïque souvent )des dirigeants politiques anciens grands résistants, tout ce qui structure et mature une personnalité.… politique. Aucune prise de conscience du danger d’entretenir une guerre…Aucune intervention qui soit propre à la France et puisse modérer cette guerre, hors des liaisons téléphoniques n’ayant rien rapporté.… Reste à espérer que le Président russe gardera raison face à l’emballement militaire du Président americain et de ses satellites européens. (!?) Qu’il ne réponde pas à ce qui est bien devenu de la « co.belligerance » : n’est ce pas inouï, improbable d’espérer ça..? La désinformation bat son plein… La France est toute rapetissée diplomatiquement…
    Et la France n’a plus de défenseur de son héritage, de son histoire , de ses propres vertus, quelles que furent les vicissitudes et les sanglants épisodes de cette histoire. C’est ainsi que meurent les civilisations et les nations qui contribuèrent à ses apogees. Infinie Tristesse…