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Cédric Klapisch, pourquoi irez-vous/n’irez-vous pas voter aux élections européennes ?
J’irai voter parce que justement je crois à la notion d’Europe. Je pense que c’est quelque chose qui peut plutôt apporter des choses positives à chacun des pays et à chacun des citoyens.
C’est une idée totalement philosophique, mais je considère que les autres ce n’est pas l’enfer, les autres c’est le paradis ! Et que le fait de connaître les autres et de s’intéresser aux autres, c’est un mouvement qui n’est que positif. Donc c’est dans ce sens là que je crois à l’Europe.
Connaître les Allemands, les Polonais, les Slovènes ou les Italiens, je pense que c’est un devoir aujourd’hui, et réciproquement : c’est que les gens se connaissent et connaissent leur altérité. Donc dans ce sens là je trouve que les élections européennes, c’est important.
A la télévision et dans la presse on ne parle que de l’Europe politique et des décisions politiques faites à Bruxelles, mais je pense qu’il y a une autre Europe qui existe, et peut-être qui existe plus : par exemple celle que j’ai décrite dans L’Auberge espagnole, celle des étudiants Erasmus. Même si elle est issue d’une décision de Bruxelles, mais je pense que le quotidien des étudiants européens qui sont dans une ville qui n’est pas la leur, dans un pays qui n’est pas le leur, ils vivent l’Europe d’une autre façon, plus usuelle et quotidienne. Autre exemple : le fait qu’en France comme dans d’autres pays européens on donne la météo des pays d’à côté, c’est quelque chose qui fait que l’Europe existe d’une façon plus diffuse.
Le fait que l’euro existe aussi, ce n’est pas juste quelque chose qui est pratique quand on change de pays : on partage également quelque chose. Ou le fait qu’il y ait des rassemblements de syndicats, allemands, français ou dans d’autres pays… quand une association se fait sans passer par Bruxelles, par une logique communautaire centralisée, quelque chose fait que cette Europe est différente.
Cédric Klapisch est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste français. Il a notamment réalisé Le Péril jeune, L’Auberge espagnole et, en 2008, Paris. Il gère actuellement la société de production Ce qui me meut, qui est aussi le nom de son premier court-métrage.