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Brexit : Theresa May demandera un report aux Vingt-Sept

Le Parlement britannique a demandé, jeudi 14 mars, un report de la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. La Première ministre Theresa May devrait donc porter cette requête au Conseil européen des 21 et 22 mars. Mais ce report sera-t-il accepté ? Quelle sera la nouvelle date du Brexit ?

Trois votes cruciaux sur le Brexit ont eu lieu en une semaine à la Chambre des communes - Crédits : Capture d'écran / UK Parliament
Trois votes cruciaux sur le Brexit ont eu lieu en une semaine à la Chambre des communes - Crédits : Capture d’écran / UK Parliament

Ils ne veulent pas de l’accord négocié par Theresa May avec Bruxelles. Ils ne veulent pas non plus d’une sortie sans accord de l’Union européenne. Après avoir écarté ces scénarios la veille et l’avant-veille, les députés britanniques ont finalement été appelés à voter, ce jeudi 14 mars en fin d’après-midi, sur un report de la date du Brexit.

Après avoir rejeté tous les amendements qui auraient pu conduire à une reprise en main du processus par le Parlement, voire à un report suffisamment long pour “permettre l’organisation d’un second référendum” , les députés ont finalement validé - à une large majorité cette fois (412 voix contre 202) - le plan de Theresa May.

Selon les termes de la motion qui leur était soumise par la Première ministre, ils ont “accepté” que “le gouvernement cherche à convenir avec l’Union européenne d’une prolongation du délai prévu à l’article 50″ . En d’autres termes, Theresa May devrait demander aux Vingt-Sept, lors du Conseil européen des 21 et 22 mars prochains, de repousser la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Celle-ci est pour l’instant prévue le 29 mars prochain à minuit. Mais quelle serait donc la nouvelle date du Brexit ?

Un report très incertain, au 30 juin ou à plus tard

La semaine prochaine, Theresa May devrait demander à ses partenaires européens un report du Brexit au 30 juin 2019, si l’accord de retrait et la déclaration politique négociés avec Bruxelles sont ratifiés par le Parlement britannique d’ici au 20 mars - soit mercredi prochain.

Mais parviendra-t-elle enfin à faire valider cet accord, déjà rejeté deux fois depuis qu’il a été finalisé en novembre… et que les Européens refusent absolument de renégocier ?

Ce jeudi soir, à la dernière minute, le député travailliste Chris Bryant a, au moins, décidé de retirer son amendement qui aurait permis au président de la Chambre des communes de ne pas soumettre une troisième fois au vote des parlementaires ce “deal” négocié par Theresa May avec Bruxelles. Un signe encourageant ?

Quoi qu’il en soit, la Première ministre britannique persiste et signe, nourrissant l’espoir que son accord finisse par être validé, faute de mieux et par crainte d’un divorce brutal… Car à défaut de ratification le 20 mars, le gouvernement fait remarquer dans sa motion que s’il demande un report du Brexit à Bruxelles le lendemain, il est “fort probable que le Conseil européen exige une proposition précise avant d’accepter toute extension, notamment pour en déterminer la durée” . Et que “toute prolongation au-delà du 30 juin oblige le Royaume-Uni à participer aux élections européennes en mai 2019″ .

Si l’Allemagne a déjà accepté le principe d’un report, Donald Tusk, le président du Conseil européen, a rappelé récemment que les Vingt-Sept se prononceraient à l’unanimité sur “une demande raisonnée de la part du Royaume-Uni” . Ils demanderont une “stratégie alternative crédible de la part du Royaume-Uni” , avait précisé l’Elysée.

Bien que les députés britanniques l’aient résolument écartée mercredi 13 mars, la perspective d’un no deal plane donc toujours…

Et les amendements des députés britanniques ?

D’autant plus que les députés eux-mêmes ne semblent pas convaincus de la marche à suivre en cas de report plus long de la date de sortie. Jeudi soir, un amendement déposé par l’ancienne tory Sarah Wollaston, et cosigné par une trentaine d’élus, a ainsi été rejeté alors qu’il prévoyait de demander un report “suffisant” du Brexit pour organiser un second référendum. Au cours de ce dernier, le peuple britannique aurait été amené soit à accepter une sortie de l’Union européenne “selon les termes déterminés par le Parlement” , soit à décider que le Royaume-Uni resterait finalement membre de l’UE.

Un autre amendement, censé donner à la Chambre des communes la main sur la suite du processus, a lui aussi été rejeté. Le gouvernement aurait alors perdu le contrôle sur l’ordre du jour du Parlement, et les députés auraient pu tenter à sa place de “trouver une solution susceptible d’obtenir le soutien d’une majorité” . Mais Theresa May n’a pas eu à subir cette nouvelle humiliation… à deux voix près !

Les élus britanniques ont également rejeté, à une quinzaine de voix près, un amendement porté par le leader travailliste Jeremy Corbyn. Ce dernier rappelait les échecs répétés du gouvernement, lui enjoignant désormais de demander un report du Brexit et de donner, là encore, au Parlement britannique “le temps nécessaire pour trouver une majorité sur une approche différente” .

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