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Biographie : Felipe Gonzalez Marquez, artisan de l’adhésion de l’Espagne à la Communauté économique européenne

Felipe Gonzalez Marquez, ancien Premier ministre d’Espagne et chef du Parti socialiste espagnol, est l’un des principaux artisans de l’adhésion de l’Espagne à la Communauté économique européenne mais aussi l’ardent promoteur du rapprochement, au cours des années 1990, entre l’Union européenne, le Maghreb et l’Amérique latine.

Felipe Gonzalez Marquez
Felipe Gonzalez Marquez - Crédits : Commission européenne

Sa vie

Propos choisis

“L’Espagne a apporté la dimension de siècles d’histoire et de culture partagés avec le monde ibéro-américain, la dimension méditerranéenne, en particulier le regard vers le Maghreb ; elle a élargi les horizons, étendant la trame historique ainsi que le poids stratégique et économique de la Communauté. L’ouverture à ces dimensions s’est traduite par de nouvelles démarches de la Communauté dans les deux régions, à moyen comme à long terme.”

Article de Felipe Gonzalez, L’Espagne en Europe, l’Europe en Espagne, in revue Projet, 1997.

Felipe Gonzalez Marquez est né à Séville le 5 mars 1942, d’un père fervent républicain et d’une mère catholique pratiquante.

Diplômé en droit de l’Université de Séville, il part étudier à l’Université de Louvain, où il est fortement influencé par Paul-Henri Spaak. Parallèlement, il milite activement au sein des Jeunes Socialistes espagnols, groupe qu’il rejoint en 1964 avant d’adhérer en 1966 au PSOE, le Parti socialiste ouvrier espagnol. Interdit à l’issue de la défaite des républicains lors de la guerre civile et la prise du pouvoir par Franco, celui-ci survit à l’étranger sous la forme d’un mouvement d’exilés.

Au cours des années 1960, un parti national commence cependant à revivre en Espagne. Après avoir franchi rapidement les différents échelons de la formation, Felipe Gonzalez est élu secrétaire général du PSOE, au congrès de Suresnes, en 1970, à vingt-huit ans.

Avec la mort de Franco en novembre 1975, le processus espagnol de démocratisation, mené par Adolfo Suarez, se met en branle. En février 1977, le PSOE est légalisé et Felipe Gonzalez participe aux négociations avec le gouvernement Suarez. La même année, le dirigeant socialiste est élu député de Madrid tandis que l’Espagne se porte à nouveau candidate, après un échec en 1962, à l’adhésion à la Communauté économique européenne (CEE).

Il est nommé Premier ministre en 1982.

L’entrée de l’Espagne dans la CEE

Grâce, entre autres, au soutien de Valéry Giscard d’Estaing, favorable au recentrage de l’Europe vers le Sud, les négociations d’adhésion sont entamées officiellement avec l’Espagne en 1979. Au cours des quatorze ans passés à la tête du gouvernement, Felipe Gonzalez s’efforce de restructurer l’économie espagnole afin de faciliter l’ancrage de l’Espagne dans l’Union européenne (UE). Il contribue également à renforcer la légitimité démocratique de l’Espagne, fortement discréditée pendant la dictature franquiste.

En 1986, l’Espagne entre dans la CEE. La même année, le référendum sur le maintien du pays au sein de l’OTAN est un succès pour Felipe Gonzalez et son gouvernement qui soutenaient cette option.

L’année 1989 couronne les efforts européens du dirigeant : l’Espagne préside pour la première fois le Conseil des Ministres, le socialiste espagnol Enrique Baron Crespo est élu président du Parlement européen et enfin, la monnaie espagnole, la peseta, entre dans le Système monétaire européen (SME).

Le rapprochement européen avec le Maghreb et l’Amérique latine

Ayant mis fin à l’isolement diplomatique de la péninsule, Felipe Gonzalez s’attache à rapprocher l’UE d’autres régions du monde traditionnellement liées à l’Espagne, aussi bien au niveau culturel qu’économique.

Partisan de l’intégration des pays du Sud au sein de l’UE, il accorde son soutien à l’organisation d’une conférence euro-méditerranéenne qui se tient à Barcelone les 28 et 29 novembre 1995. Celle-ci réunit les ministres des Affaires étrangères des 15 membres de l’UE et de douze pays méditerranéens. Elle vise à faire de la zone méditerranéenne “une zone de paix, de stabilité et de sécurité” , qui doit mener à terme à la création d’une zone de libre-échange. En avril 1995 est signé pour la première fois, un accord d’association entre l’UE et un pays du Maghreb, la Tunisie.

Felipe Gonzalez est également à l’origine du renforcement des liens avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), par la signature de l’accord-cadre de coopération interrégionale en 1992, qui instaure également une zone de libre-échange.

La défaite du PSOE aux élections législatives de 1996, remportées par le Parti populaire de José Aznar, provoque le départ de Felipe Gonzalez de ses postes de chef du gouvernement et de responsable politique.

Il dirige en Yougoslavie une mission de l’OSCE, l’Organisation de Coopération et de Sécurité en Europe, qui contraint le pouvoir yougoslave, exercé par Slobodan Milosevic, à accepter le résultat des élections locales de novembre 1996. Parallèlement, il siège à la Chambre des députés espagnole où il a été reconduit en 1996 et en 2000.

Sélection d’ouvrages de Felipe Gonzalez Marquez

  • El Socialismo, Destino, Qué era ? Qué es ?, Barcelone, 1997, 92 p.

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