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Antonio Monteiro : “Je suis absolument certain que ce texte permettra de relancer l’intégration européenne”

Depuis le 1er juillet 2007, le Portugal a pris le relais de l’Allemagne à la tête de l’Union européenne. A cette occasion, António Monteiro, Ambassadeur du Portugal en France présente les priorités de la présidence portugaise pour les six mois à venir.

Le Conseil européen vient d’adopter une version simplifiée du Traité constitutionnel. Pensez-vous que ce traité puisse relancer l’intégration européenne ?

Un mandat a été adopté lors du Conseil européen du 21 juin dernier. Il faut maintenant rédiger ce traité, et ce n’est pas une tâche facile. Le mandat que nous avons obtenu est précis à ce sujet et pour cette raison c’est un grand succès. Il s’agit d’un texte clair, sans ambiguïté, qui servira surtout à relancer d’un point de vue institutionnel l’Europe et à donner un nouvel élan aux politiques européennes. Je suis absolument convaincu que nous sommes sur le bon chemin et certain que ce texte permettra de relancer l’intégration européenne.

Le Portugal a pris le relais de l’Allemagne à la tête de l’UE, pour les 6 prochains mois. Quelles seront les priorités de la Présidence portugaise ?

La première priorité de la Présidence portugaise est de conclure les travaux de la CIG, avec un traité réformateur, qui puisse permettre à l’Europe de redémarrer. C’est la tâche principale et la priorité absolue de la présidence. Nous avons insisté sur l’importance d’un mandat précis et clair car nous ne pouvons pas perdre de temps dans des discussions qui ont d’ores et déjà eu lieu au cours des dernières années. Le Portugal assume cette priorité. La tâche n’est pas aisée mais nous réussirons à condition que tous les Etats membres s’engagent dans ce chemin. Cela permettra de trouver rapidement les bonnes solutions sur la base de ce qui a été décidé lors du dernier Conseil européen.

La deuxième priorité de la Présidence portugaise concerne l’exécution de la stratégie de Lisbonne. Créée en 2000, sous la présidence portugaise de l’époque, les résultats sont aujourd’hui décevants. Nos objectifs étaient ambitieux. Le chemin était très clair dans les domaines économiques, sociaux, environnementaux ou énergétiques mais nous n’avons pas réussi à donner à l’Europe la place qui lui était due dans le concert des nations.

Il s’agit aujourd’hui de redynamiser la stratégie de Lisbonne : il faut que les pays s’engagent car cette stratégie est une stratégie commune. Chaque pays doit faire son travail. Si les Etats membres ne réalisent pas les réformes nécessaires pour développer la productivité, la création de l’emploi, l’innovation,et atteindre tous les objectifs qui font partie de la stratégie de Lisbonne, il sera très difficile de dire que l’Europe remplit son programme. Le Portugal a un intérêt énorme à le faire, car nous avons été confrontés à des difficultés très sérieuses du point de vue économique. Nous savons qu’il faut s’adapter pour faire face aux défis de la mondialisation et nous savons qu’il n’est pas possible de réussir seul.

Le Portugal espère également renforcer l’espace de libertés, de sécurité et de justice de l’UE. C’est la troisième priorité de la présidence. La question des flux migratoires est un problème crucial, qui ne concerne pas uniquement l’Europe mais également ses voisins, aussi bien à l’Est ou au Sud. Il faut donc travailler ensemble, pas seulement au niveau européen, mais aussi avec nos autres partenaires. Nous ne parviendrons pas à trouver de solutions dans ce domaine si nous ne travaillons pas main dans la main. Un pays n’arrivera pas seul à faire face aux défis et aux menaces.

Enfin, la quatrième priorité de la Présidence portugaise concerne le rôle de l’Europe dans le monde. Nous avons sur ce point un programme très précis. De nombreux Sommets sont prévus, avec le Brésil, la Russie ou encore la Chine. Il y aura prochainement un Sommet avec l’Asean, un autre avec l’Ukraine. Nous avons aussi toute une série de partenariats en cours avec d’autres pays, dont les Etats-Unis, avec lesquels nous souhaitons renforcer la relation transatlantique, au niveau politique, économique…

Parmi les temps forts de la Présidence portugaise, il faut également noter le Sommet UE/Afrique qui aura lieu à la fin de l’année (8-9 décembre à Lisbonne) ainsi que les réunions programmées avec les pays de la Méditerranée.

La CIG sera lancée le 23 juillet 2007. Quel sera le rôle de la Présidence portugaise tout au long de cette conférence intergouvernementale ?

Le rôle de la Présidence de l’UE sera très important dans la mesure où il appartient au Portugal de présenter et de soumettre un texte pour la CIG. Nous travaillons très étroitement avec le Secrétariat général du Conseil. Nous considérons qu’il faut profiter de l’élan obtenu au Conseil européen : il faut saisir cette opportunité pour relancer l’Europe. Les travaux de la CIG ne doivent pas se prolonger. Lorsque le Premier ministre portugais a fixé comme objectif la date des 18-19 octobre pour le Sommet de Lisbonne, c’est précisément en accord avec cette idée de dynamisme et pour montrer qu’avec un objectif clair et précis, il est plus facile d’y parvenir. Le délai réel que nous nous sommes fixé est le Conseil européen de décembre 2007. Nous avons jusque la fin de la présidence pour conclure ce traité, et je suis très optimiste sur le fait que nous allons y parvenir.


Propos recueillis le 28/06/07

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