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Améliorer la gestion des déchets en Europe

Dans le cadre des Consultations citoyennes sur l’Europe, une table ronde sur l’économie circulaire en Europe a été organisée le 18 juin au siège de PAPREC, société de recyclage française. Intervenants et participants ont débattu de l’importance du recyclage et d’une meilleure gestion des ressources.

Quelle stratégie pour l'économie circulaire en Europe ?
Quelle stratégie pour l’économie circulaire en Europe ? Consultation citoyenne organisée par Paprec Photo : Twitter #QuelleEstVotreEurope

Devant une salle aux allures scolaires, les trois intervenants prennent la parole afin de présenter le sujet et leurs positions. D’emblée, Sébastien Ricard, directeur des affaires publiques du groupe Paprec, entre dans le cœur du sujet. Après une brève présentation de Paprec, un des principaux acteurs du recyclage en France, M. Ricard affirme : “il faut trouver les moyens de mieux recycler plus de déchets, avec des coûts moindres et des procédés moins gourmands en énergie. C’est un objectif sans cesse renouvelé” .

C’est Gilles Pargneaux, député du Parlement européen (PS) et vice-président de la commission de l’Environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, qui prend ensuite la parole. Il insiste sur les objectifs fixés par l’UE en matière de réduction et de recyclage des déchets. Selon lui, il faut aller “plus loin” et ne pas se contenter des objectifs actuels. Enfin, Sandrine Bélier, directrice de l’ONG Humanité et Biodiversité et ancienne députée européenne, précise que “l’économie circulaire inclut le recyclage, qui est essentiel, mais celui-ci ne fait pas tout” . Pour elle, l’impact de l’activité humaine sur la biodiversité est aussi un axe majeur de la réflexion. En effet, “toute la chaine de l’utilisation des ressources est à prendre en considération, il s’agit tout autant d’optimiser le traitement des déchets que de les réduire à la source” .

Pour un recyclage de 50% des déchets municipaux d’ici à 2020

Comme le rappelle Gilles Pargneaux, l’Union européenne a pris des engagements en matière de recyclage. La directive-cadre de 2008 fixe notamment des objectifs de recyclage et de valorisation à l’horizon 2020 pour les déchets ménagers (50%) et les déchets de construction et de démolition (70%). Mais pour le député, cela n’est pas suffisant : “nous devons porter l’ambition d’une meilleure prise en charge des déchets, et cela passe par le recyclage mais aussi un meilleur traitement des déchets que l’on ne peut pas recycler” .

Pour ce faire, M. Pargneaux se dit favorable “aux obligations contraignantes qui sont plus efficaces pour passer à un système de responsabilisation collective vis-à-vis de nos déchets” . Sébastien Ricard confirme : le principe du “pollueur-payeur est une solution, pour rappeler que polluer à un prix pour la société et l’environnement” .

Les échanges se poursuivent et se portent sur la règle des “3 R” : réduire, réutiliser, recycler. Ce principe est censé guider l’action citoyenne et politique pour une approche globale des déchets. En premier lieu, il s’agit de réduire la quantité de déchets. Puis d’inciter à la réutilisation des produits ou de certaines pièces détachées et enfin de toujours privilégier le recyclage. “On remarque que le recyclage arrive en dernière position, ce qui signifie que nous devons tout autant concentrer nos efforts et notre innovation sur les deux premiers points” , remarque un membre de l’assistance.

Un autre participant rappelle quant à lui le récent projet de la Commission visant à interdire les objets en plastique à usage unique, qu’il qualifie “d’avancée”. Selon lui, “les députés européens doivent le soutenir” . Une mesure d’autant plus importante que la Commission estime à 70% la part de déchets marins composés d’objets en plastique à usage unique et d’engins de pêche abandonnés.

“Le meilleur des déchets est celui qui n’existe pas”

Mais pour Sandrine Bélier, “encourager le recyclage n’a de sens que si l’on réduit aussi nos prélèvements sur les ressources naturelles” . A ce propos, un membre de l’assistance met en avant la question de l’obsolescence programmée qui “représente un enjeu législatif dont l’Europe devrait davantage s’emparer en condamnant les entreprises qui pratiquent cette absurdité écologique” . Un sujet que l’Union européenne a commencé à traiter, rappelle Sandrine Bélier, puisque la directive de l’écoconception encourage l’innovation pour concevoir des produits plus facilement recyclables et dont la fabrication est moins gourmande en énergie et en ressources.

Pour un autre participant, le consommateur a également son rôle à jouer. Il doit être averti et prendre conscience que son choix est déterminant pour encourager les bonnes pratiques des producteurs : “si personne n’achète les produits qui sont suremballés, le commerçant et le producteur n’en proposeront plus” . Il faudrait donc instaurer une taxe européenne sur les déchets comme en Allemagne, où les ménages payent en proportion du poids de leur poubelle, propose une auditrice.

Enfin, une participante tient à aborder le sujet du gaspillage alimentaire. Elle se dit “vraiment choquée que l’on puisse considérer de la nourriture comme un déchet” , et insiste sur “l’absolue nécessité” de valoriser les produits qui n’ont pas été consommés auprès de banques alimentaires.

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