La politique de cohésion, longtemps connue sous l’appellation de politique régionale, vise à réduire les écarts de développement entre les régions européennes, afin d’assurer le maximum de cohésion territoriale au sein de l’UE. Aujourd’hui, souligne Ambroise Guellec, “cette politique représente la première enveloppe budgétaire de l’UE, devant la PAC” .
Les Etats devenus membres de l’UE depuis 2004 en sont les premiers bénéficiaires, ce qui est justifié par leur retard de développement économique : “le PIB de la Roumanie représente 38 % du PIB moyen en Europe” , explique le député européen. Dans le même temps, déplore-t-il, on constate que les disparités s’accroissent entre les régions capitales et les régions périphériques, surtout chez les nouveaux membres. Pour le rapporteur du PE, c’est là que devraient se porter les efforts de l’UE à l’avenir, dans le cadre d’une politique de cohésion ambitieuse.
Mais tout le monde n’est pas de cet avis. La Commission européenne préconise, dans son rapport, de lier fortement la politique de cohésion aux objectifs de la stratégie de Lisbonne, en faisant porter les efforts européens dans les territoires sur l’innovation et la croissance. Le Parlement, qui a voté le rapport d’Ambroise Guellec à une large majorité le 21 février dernier, réfute cette approche et met en avant la primauté de la cohésion territoriale.
Cependant, l’ambition du Parlement - qui est codécideur avec le Conseil dans ce domaine - risque de se heurter à un manque de moyens budgétaires. “Si l’Union européenne veut passer à l’âge adulte, elle devra se doter de ressources propres” , reconnaît Ambroise Guellec.
Documents :
Quatrième rapport sur la cohésion économique et sociale - Commission européenne - 30/05/2007
Rapport d’Ambroise Guellec sur le quatrième rapport sur la cohésion économique et sociale - Parlement européen - 29/01/2008
Propos recueillis le 27/02/2008