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Affaire Barroso : Jean-Claude Juncker veut durcir le code de conduite de la Commission européenne

Critiqué pour sa réaction jugée frileuse après le “pantouflage” de José Manuel Barroso chez la banque Goldman Sachs en juillet dernier, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a finalement annoncé un durcissement des règles du code éthique de l’institution.

Jean-Claude Juncker

Des règles plus strictes pour les commissaires et le président de la Commission

Dans un entretien au quotidien belge Le Soir, Jean-Claude Juncker a fait savoir sa volonté de mettre en place des règles plus contraignantes pour les membres de la Commission européenne qui souhaitent poursuivre leur carrière dans le privé après leur mandat. “Il faut changer le code éthique” , a-t-il affirmé.

En ce qui concerne le président de la Commission, M. Juncker s’engage à proposer à l’institution qu’il préside d’étendre le délai de “refroidissement” , à savoir la période pendant laquelle un ancien membre de la Commission doit demander l’autorisation à cette dernière avant d’accepter un contrat dans le privé, de 18 mois à 3 ans. Pour ce qui est des commissaires, cette période passerait de 18 à 24 mois. Il n’a toutefois pas précisé quand il présenterait ces propositions.

Si le collège [les 28 membres de la Commission, NDLR] devait ne pas accepter cette position, je dirais publiquement que je ne prendrais pas d’emploi dans une banque ou une entreprise quelconque pendant trois ans. Même si par ailleurs je ne compte pas le faire plus tard non plus” , a également assuré l’ancien Premier ministre luxembourgeois.

Une image déjà ternie pour la Commission européenne

La décision de Jean-Claude Juncker de faire preuve de plus de sévérité intervient tardivement. Le scandale a déjà sérieusement entaché la réputation de la Commission. Le “pantouflage” de José Manuel Barroso avait provoqué l’indignation en juillet. L’ancien président de l’exécutif européen avait accepté un contrat pour la banque Goldman Sachs, considérée comme une des principales responsables de la crise de 2008 et qui avait également aidé la Grèce à maquiller ses comptes publics pour entrer dans la zone euro. De plus, M. Barroso travaille sur des sujets liés au Brexit pour son nouvel employeur.

Dans la foulée, deux scandales liés à des commissaires de la période Barroso ont éclaté en septembre, ternissant davantage l’image de la Commission. Neelie Kroes, commissaire européenne à la concurrence, a dirigé une société offshore aux Bahamas pendant son mandat, ont révélé les journalistes membres du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dans le cadre d’une enquête sur les pratiques fiscales des Bahamas, le “Bahamas Leaks” .

Dans le même temps était rendue publique la nomination de Connie Hedergaard, commissaire européenne en charge du climat pendant l’ère Barroso, chez le constructeur automobile Volkswagen, alors en plein “Dieselgate” . La firme avait volontairement truqué les tests d’homologation de ses voitures afin de les faire croire moins polluantes qu’elles ne l’étaient réellement.

Jean-Claude Juncker n’a saisi le comité d’éthique de la Commission qu’en septembre pour le cas Barroso. Les pressions internes ont grandement joué, des fonctionnaires européens ayant lancé une pétition en ligne pour des “mesures fortes et exemplaires contre J.M Barroso” sur Change.org (plus de 150 000 signatures). Le 31 octobre, le comité d’éthique a déclaré le choix de M. Barroso “peu judicieux” mais pas en infraction avec les règles de la commission, ce dernier ayant respecté le délai de carence de 18 mois.

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