Lundi 31 janvier, le Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne a décidé de geler les biens du président biélorusse Loukachenko et de ses partisans, qui sont également frappés d’une interdiction de visa. Les Etats-Unis ont adopté le même type de mesures.
Le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a déclaré mercredi que l’UE n’allégerait les sanctions contre la Biélorussie que si Minsk cessait de persécuter les opposants au régime en place : “nous ne fermons pas les portes devant les autorités biélorusses. Si les répressions cessent, les sanctions seront assouplies” explique-t-il. C’est dans ce cadre que se sont réunis à Varsovie plus de 200 personnes venues d’Europe, des Etats-Unis et du Canada. L’objectif de cette rencontre est de concevoir des mesures, y compris financières, appelées à soutenir la société civile, les médias indépendants et les organisations non gouvernementales en Biélorussie.
M. Sikorski estime que face à la répression qu’a subie l’opposition après les dernières élections “nous ne pouvons pas nous taire au moment où les droits inaliénables de l’homme sont violés. Nous attendons que toutes les personnes arrêtées soient libérées et que les charges retenues à leur encontre soient abandonnées” .
Plus prosaïquement, cette réunion publique destinée à lever des fonds a réussi à mobiliser une aide de 87 millions d’euros pour la société civile en Biélorussie.
Varsovie à la pointe du combat pour protéger sa minorité
Si la Pologne est à la tête de cette conférence internationale, c’est en partie dû au fait que beaucoup de personnes d’origines polonaises vivent en Biélorussie. Ils sont en effet presque 400 000 dans un pays de dix millions d’habitants, soit 25% de la population.
Cette minorité subit régulièrement des interdictions de rassemblement à l’occasion des fêtes polonaises. En février 2010, les autorités biélorusses ont fait fermer le centre culturel polonais de la petite ville d’Iwieniec qui était géré par la ZPB, l’association des Polonais en Biélorussie. Déjà en 2005, la ZPB s’était scindée entre une branche indépendante reconnue par Varsovie et une branche loyale au régime du président Loukashenko, laquelle a repris la direction du centre culturel sur décision d’un tribunal biélorusse.
Plus généralement, le régime accuse ouvertement depuis 2005 les Polonais de Biélorussie de vouloir déstabiliser le régime sur ordre du gouvernement de Varsovie. Au moment des manifestations après le scrutin présidentiel fin 2010, le président Loukachenko a de nouveau déclaré publiquement que des agents des services secrets allemands et polonais poussaient la population à provoquer des troubles.
La conférence “Solidarité pour la Biélorussie” ne va arranger les choses. Le ministère biélorusse des Affaires étrangères a déclaré que “cette conférence a été menée pour soutenir des groupes sociaux marginaux en Biélorussie qui ne sont pas soutenus par la société biélorusse” .
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