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5e séminaire de l’Institut du Bosphore : quelle place pour la Turquie en Europe ?

Plus de 100 participants, dont nombre de personnalités turques et françaises, étaient présents lors du 5e séminaire annuel de l’Institut du Bosphore, les 12 et 13 septembre à Istanbul (Turquie). Autour du thème “Europe, France, Turquie : l’Heure des choix”, ces deux journées de débats ont permis d’aborder les opportunités, mais aussi les obstacles et les doutes relatifs à une éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Créé en 2009 à l’initiative du principal syndicat patronal de Turquie, la TÜSIAD, l’Institut du Bosphore est un think tank dont l’objectif est de souligner l’implication de la Turquie dans la collectivité mondiale, et en particulier dans sa proximité avec l’Union européenne et la France. Il est animé par un Comité scientifique franco-turc co-présidé par l’ex ministre turc de l’économie Kemal Derviş et, depuis peu, par l’ancienne présidente d’Areva Anne Lauvergeon.
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Marquée par plusieurs actualités, cette 5e édition a notamment questionné les implications du mouvement de contestation de la place Taksim ou encore l’ouverture prévue d’ici la fin de l’année d’un nouveau chapitre de négociations avec l’Union européenne (le premier depuis 2010) relatif aux politiques régionales.

Invité d’honneur, le ministre français des Affaires européennes Thierry Repentin a exprimé son soutien à la Turquie “vers le chemin de l’Union européenne” , rappelant que le gouvernement français avait fait un “choix clair” en proposant cette ouverture, mais que “cette nouvelle dynamique dans les négociations devra se poursuivre avec des progrès dans les réformes” de la part d’Ankara.

Issus d’horizons divers (hommes politiques, entrepreneurs, économistes, experts et intellectuels), les intervenants au séminaire ont également insisté sur les dégâts qu’avaient entraîné les atermoiements européens depuis trois ans : échaudés par l’opposition ouverte de l’Allemagne et de la France sur une future adhésion, le gouvernement comme l’opinion publique turques perdent aujourd’hui confiance en l’Europe. Certains commentateurs y voient même la raison du ralentissement des réformes démocratiques, économiques et sociales, que la Turquie met en oeuvre depuis 10 ans pour répondre aux standards européens.

Pourtant, les bénéfices communs d’une coopération plus importante ne manquent pas. Outre les trois domaines relevés par les ateliers du séminaire (recherche et développement scientifique, sécurité énergétique, action régionale), le dynamisme économique de la Turquie et son rôle de garant de la paix au Moyen-Orient ont été rappelés à plusieurs reprises. Enfin, la perspective d’un rapprochement pourrait être un nouveau moteur pour une Union européenne aujourd’hui en manque de projets.

Selon Kemal Derviş, c’est la construction européenne elle-même qui doit ainsi être repensée. La Turquie aurait alors toute sa place dans une Union construite autour de plusieurs cercles, sans nécessairement appartenir dans un premier temps à la zone euro ni à l’espace Schengen. Reste à savoir si la volonté politique sera au rendez-vous, d’un côté comme de l’autre, pour relancer le processus de négociations.

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