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Asile et migrations : la politique européenne en 3 minutes

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Malgré leurs divisions sur le sujet migratoire, les pays européens tentent de s’accorder sur des politiques communes.

Les politiques européennes de la migration et de l’asile visent à encadrer l’immigration légale et offrir une protection aux ressortissants de pays tiers qui en ont besoin
Les politiques européennes de la migration et de l’asile visent à encadrer l’immigration légale et offrir une protection aux ressortissants de pays tiers qui en ont besoin - Crédits : StockFrame / iStock

Depuis les années 1980, les arrivées sur le sol des Vingt-Sept sont plus importantes que les départs. Entre 2000 et 2020, la différence entre entrées et sorties (solde migratoire) oscille généralement entre 700 000 et 1,5 million par an.

Depuis 2020, la population de l’Union européenne diminue légèrement, pour atteindre 446,8 millions d’habitants au 1er janvier 2022. Le nombre de décès dépassant toutefois celui des naissances, ce sont les migrations qui contribuent à la relative stabilité du nombre d’habitants dans l’UE.

Migrants ou réfugiés ?

La question migratoire recouvre un ensemble de réalités. Aujourd’hui, le terme “migrant” est souvent employé pour désigner l’ensemble des personnes qui quittent leur pays en quête d’une vie meilleure, y compris les demandeurs d’asile et les réfugiés. 

Or des institutions telles que le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) distinguent clairement les uns des autres. Les demandeurs d’asile sont ainsi des personnes qui cherchent à être accueillis dans un autre Etat que le leur pour y être protégés. Lorsque le pays d’accueil reconnaît que le demandeur a raison de craindre la persécution dans son Etat d’origine (du fait de son appartenance ethnique, de sa religion, de sa nationalité, de son groupe social ou de ses opinions politiques), celui-ci obtient un statut temporaire de réfugié.

Les migrants, eux, “choisissent de quitter leur pays non pas en raison d’une menace directe de persécution ou de mort, mais surtout afin d’améliorer leur vie en trouvant du travail et, dans certains cas, pour des motifs d’éducation, de regroupement familial ou pour d’autres raisons”, précise le HCR. Ceux-ci sont parfois qualifiés de “migrants économiques”. 

Fin 2022, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) estime à 108,4 millions le nombre de personnes déplacées de force dans le monde, dont 35,3 millions de réfugiés, 62,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et 5,4 millions de demandeurs d’asile. 

L’Allemagne est le principal pays d’accueil dans l’Union européenne, avec 2,1 millions de réfugiés. 

Circulation et citoyenneté

Les migrations au sens large recouvrent donc des phénomènes qui ne se limitent pas à l’asile. D’ailleurs, si plus de la moitié des personnes qui arrivent dans les Etats membres de l’UE proviennent de pays extérieurs (2,7 millions en 2019), de nombreuses migrations sont aussi intra-européennes.

Au total, le nombre de personnes résidant dans un Etat membre de l’UE avec la nationalité d’un pays tiers était de 23,7 millions au 1er janvier 2021, soit 5,3 % de la population de l’UE. En outre, 13,7 millions de personnes résidant dans un des Etats membres au 1er janvier 2021 avaient la nationalité d’un autre pays de l’Union.

Politique migratoire et d’asile

Bien que leurs effets soient étroitement liés, les politiques européennes de la migration et de l’asile poursuivent des objectifs distincts.

La première vise à encadrer l’immigration légale et, ce qui constitue aujourd’hui l’essentiel des moyens déployés, à lutter contre l’immigration clandestine. La seconde s’efforce d’offrir une protection aux ressortissants de pays tiers qui en ont besoin.

Les dispositifs mis en œuvre par l’une et l’autre sont multiples. Parmi leurs réalisations principales figurent :

  • la création de l’espace Schengen, qui abolit les contrôles aux frontières intérieures de ses membres. Il complète le droit à la libre circulation (déplacement, travail, installation…) des Européens ;
  • la création de l’agence européenne Frontex, qui aide les Etats à limiter l’immigration clandestine aux frontières extérieures de l’UE ;
  • la signature d’accords de réadmission pour faciliter le retour des personnes en séjour irrégulier dans leur pays d’origine ou de transit. L’un des plus emblématiques a été signé avec la Turquie en 2016, suivi d’accords avec la Libye (2017) et la Tunisie (2023). La Commission européenne souhaite développer ces accords de réadmission pour augmenter le nombre de retours dits “volontaires” vers les pays d’émigration ; 
  • le principe, fixé par le règlement Dublin III, selon lequel les demandes d’asile doivent être traitées par le premier pays d’entrée dans l’UE. Dans les faits, l’Allemagne en gère une grande partie, suivie par la France, la Grèce, l’Italie et l’Espagne. Cette disposition fait partie d’un cadre plus large, le régime d’asile européen commun (RAEC), qui vise à harmoniser le droit d’asile (procédures, conditions d’accueil…) ;
  • Le 9 mars 2022, les dirigeants européens ont également activé un mécanisme de “protection temporaire”, défini par une directive de 2001, afin d’accueillir les Ukrainiens fuyant l’invasion russe de leur pays depuis le 24 février.

Et maintenant ?

L’immigration et l’asile divisent profondément les pays européens, qui peinent à mettre en place des politiques communes. Et plusieurs gouvernements préfèrent agir seuls, parfois de manière répressive vis-à-vis des migrants et demandeurs d’asile extraeuropéens.

Parmi les nombreuses initiatives aujourd’hui sur la table figure l’amélioration du régime commun de l’asile. Le 23 septembre 2020, la Commission européenne a ainsi présenté le Pacte européen sur la migration et l’asile, lequel a notamment pour objectif de modifier en profondeur le système de Dublin pour soulager les Etats soumis à une pression migratoire trop importante. 

Selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 25 000 personnes sont décédées ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Europe par la Méditerranée depuis 2014. 

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