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3 minutes pour comprendre l'Europe

La politique alimentaire européenne en 3 minutes

3 minutes pour comprendre l'Europe, la série - pavé

OGM, pesticides, agriculture biologique, sécurité sanitaire des aliments… l’Union européenne joue un rôle important sur toutes ces questions liées à notre alimentation.

L’UE possède l’une des législations sanitaires les plus strictes du monde - Crédits : Togapix / iStock

Si l’Union européenne s’est emparée progressivement des questions alimentaires, c’est avant tout parce qu’elle réunit ses Etats membres au sein d’un marché unique, dans lequel les produits circulent librement. Une ouverture qui augmente les risques d’une mise en danger des consommateurs à grande échelle.

Principe de précaution et traçabilité des produits

L’UE possède l’une des législations sanitaires les plus strictes du monde. En principe, aucun produit alimentaire ne doit entrer sur son territoire sans passer par une série de contrôles à ses frontières (vérification systématique des documents, et, en fonction des risques, analyses complémentaires). Quant aux aliments échangés entre Etats membres, ils doivent être surveillés par chacun des acteurs de la chaîne de production, et notamment par les autorités sanitaires nationales.

Ces acteurs ont pour devoir de respecter plusieurs principes, dont le principe de précaution, qui vise à prendre des mesures proportionnées dans le cas où un aliment présenterait un risque pour la santé des Européens. Ou encore la traçabilité, qui permet de connaître la provenance et le parcours d’un aliment, du producteur à l’assiette. Des règles strictes qui n’empêchent pas certains scandales sanitaires d’éclater dans l’UE.

Les pesticides

La commercialisation et l’utilisation des pesticides, ainsi que le niveau de résidus toléré dans les denrées alimentaires sont régis par la législation européenne. Pour pouvoir arriver sur le marché européen, une substance chimique doit obtenir l’approbation de la Commission européenne qui consulte les Etats membres. Une fois l’autorisation européenne accordée, celle-ci n’est que temporaire (au maximum 15 ans) et doit être renouvelée périodiquement. C’est par exemple le cas du Glyphosate, un herbicide controversé dont l’autorisation a été prolongée de 10 ans en novembre 2023.

Dans sa stratégie “De la ferme à la table”, la déclinaison agricole du Pacte vert, la Commission avait fixé l’objectif ambitieux de diminuer de 50 % l’usage des pesticides dans l’UE d’ici 2030. Mais le projet a finalement été retiré en janvier 2024 après son rejet par le Parlement européen quelques semaines auparavant.

Qu’est-ce que la stratégie “De la ferme à la table” ?

Adoptée en octobre 2021, et parfois appelée “De la ferme à la fourchette”, la stratégie proposée par la Commission européenne vise à mettre en place un “système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement”. Depuis, peu de propositions ont abouti et les ambitions de cette déclinaison du Pacte vert ont été remises en cause.

Les OGM

Les autorisations de culture ou de commercialisation des OGM (organismes génétiquement modifiés) sont également adoptées à l’échelle européenne. Actuellement, la commercialisation d’une centaine d’OGM est autorisée pour l’alimentation humaine et animale. Il s’agit essentiellement de soja, de maïs, de coton, de colza et de betterave sucrière. Le maïs MON810 de Monsanto est le seul OGM dont la culture est autorisée dans l’UE, et seulement dans les États membres ou régions n’ayant pas fait de demande d’exclusion géographique (la France a interdit la culture des OGM à des fins commerciales en 2008).

En juillet 2023, la Commission européenne a également proposé d’assouplir les règles encadrant les nouvelles techniques génomiques (NTG). Qualifiés de “nouveaux OGM” par ses détracteurs, ces méthodes consistent à modifier le génome de certaines plantes pour les rendre plus résistantes. 

L’agriculture biologique

L’UE est la deuxième région du monde qui consacre le plus de surfaces agricoles à la culture biologique, derrière l’Océanie. La part des surfaces agricoles des Vingt-Sept occupées par l’agriculture biologique était de 9,9 % en 2021 (soit 15,9 millions d’hectares). Avec son plan d’action adopté en 2021, L’Union européenne entend par ailleurs faire grimper ce chiffre à 25 % à l’horizon 2030. 

En termes de production biologique aussi, des règles sont définies au niveau européen. Si de nombreux labels bios coexistent dans nos supermarchés, le label AB français - du ministère de l’Agriculture - et le label bio européen (ou Eurofeuille) recouvrent exactement les mêmes caractéristiques. En revanche, le projet d’un système d’étiquetage nutritionnel obligatoire et harmonisé au niveau européen, connu sous le nom de nutri-score en France, n’a pas vu le jour.

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1 commentaire

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    EICHHOLTZER

    Monsanto et les OGM sont néfastes pour la santé mais l’Europe continue à permettre leur utilisation au détriment de la santé des européens, voilà qui est absolument inadmissible, il s’agit encore d’une histoire de “gros sous”.