L’Europe a décidé de se lancer dans l’aventure aérospatiale pour affirmer son indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. En effet, suite à l’échec du projet “Europa” de lanceurs spatiaux au tout début des années 70, les Européens étaient totalement dépendants du bon vouloir des Américains pour lancer leur satellite de télécommunications “Symphonie” . Mais la Nasa leur adresse une fin de non-recevoir particulièrement explicite. Cette réponse est un véritable électrochoc pour les capitales européennes, qui décident de ne pas laisser l’accès stratégique à l’espace entre les seules mains américaines et soviétiques. C’est cette ambition d’utilisation de l’espace à des fins civiles ou militaires qui a abouti au lancement du projet Ariane et à la mise en place de l’agence spatiale européenne (ASE) au début des années 1970. A l’instar d’Airbus pour l’aéronautique, il s’agit d’une structure intergouvernementale. Celle-ci est financée aujourd’hui par 18 pays européens et l’Union européenne (premier contributeur à hauteur de 20%).
C’est l’agence spatiale européenne qui a lancé les fusées Ariane, des lanceurs civils de satellites, la première ayant pris son envol le 24 décembre 1979. La version actuelle, Ariane 5, est capable de placer en orbite de transfert géostationnaire des satellites de plusieurs tonnes. Autre avantage de la fusée européenne, sa base de lancement pour quitter l’atmosphère terrestre est à proximité de l’équateur. En effet, la base de Kourou est situé en Guyane française.
Un succès commercial et stratégique
Les fusées Ariane ont placé autour de la terre 299 satellites avec 95% de réussite. Cela permet à l’agence spatiale européenne d’occuper 60% du marché mondial des lancements civils. Les Américains eux privilégient les satellites militaires. Au-delà de ce bilan, les perspectives commerciales sont également bonnes : le carnet de commande d’Arianespace est plein pour les trois prochaines années avec 80 satellites à placer en orbite.
L’Europe est ainsi un partenaire stratégique pour la station spatiale internationale. L’ATV Jules Verne doit ainsi ravitailler les six occupants actuels de la station spatiale.
Cependant, l’agence spatiale européenne sait qu’elle doit investir massivement pour continuer à être un acteur de premier plan dans ce domaine alors que la Chine envoie aujourd’hui autant de fusées que les Américains. Les différents partenaires européens doivent également annoncer cette année s’ils veulent bien investir un milliard d’euros fin 2012 pour renforcer le moteur d’Ariane 5.
Les principaux pays membres ont par ailleurs des programmes spatiaux nationaux et la fusée européenne n’envoie pas tous les satellites du continent.
En savoir plus :
la Politique spatiale européenne - Touteleurope.eu
le site de l’agence spatiale européenne
Politique spatiale européenne - Commission européenne